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« Pour l’instant, je touche du bois »

Entre les pertes de lait et les pénalités, les mammites peuvent coûter cher à un élevage. Le CIL Lozère a mis en place plusieurs sessions de formations l’an passé et organisé un challenge qualité du lait : il s’agissait d’avoir un taux de cellules limité dans sa production. Thierry Monteil, en bovins lait à Chambaron (Saint-Léger-du-Malzieu) a pris la première place.

« C’est un coup de chance, raconte Thierry, installé en individuel sur 130 hectares depuis le 1er janvier 2013. D’une année sur l’autre, le taux de cellules peut doubler sans que l’on sache vraiment pourquoi. » Avec 86 000 cellules (86 300 pour être précis), l’éleveur de Montbéliardes est sur la plus haute marche du podium. Il a 172 000 litres de quotas laitiers et livre tout à Sodiaal ; « forcément, la bonne qualité du lait n’a pour nous que des points positifs. Nous bénéficions de la prime d’excellence de la coopérative, nos bêtes sont considérées comme saines. » Thierry insiste, sa situation peut changer rapidement, « je touche du bois pour l’instant », glisse-t-il. En évoquant son troupeau : vingt-huit vaches laitières sur la campagne, dont cinq génisses de renouvellement, cinq bêtes de un à deux ans et cinq autres de plus de deux ans prêtes à vêler ; l’agriculteur pense qu’un cheptel jeune, « je réforme pas mal », trait de la même façon limite le stress du troupeau et donc l’exposition à certaines maladies. Dont les mammites. En deux mots : la mammite est une infection de la mamelle par des bactéries pénétrant dans le canal du trayon. Cette infection déclenche une inflammation avec un afflux de leucocytes. La mamelle est abîmée, les cellules productrices de lait sont détruites et remplacées par un tissu cicatriciel laissant filtrer des éléments du sang, la composition du lait du quartier infecté est alors modifiée. Un quartier sain ne contient pas de microbes mais 50 000 à 70 000 leucocytes qui jouent le rôle de sentinelles et veillent. Les quartiers ayant 100 000 à 300 000 cellules peuvent être infectés par des bactéries inoffensives. Au-delà de ce seuil, il faut être vigilant. La semaine dernière, Thierry a installé le poste de traite estivale comprenant six places : « la traite à la cabane, poursuit-il. Par ici, tout le monde connaît. C’est un vrai confort de travail, tout le monde est au grand air et les bêtes ne sont pas entravées. » L’hiver, c’est une autre histoire, il faut composer avec la salle de traite du bâtiment comptant deux places de moins. La championne du troupeau, c’est Hirondelle : « Elle peut donner jusqu’à vingt litres matin et soir. » Toujours dans l’optique de limiter les cellules, des gestes permettent de détecter les mammites : la vérification des quartiers ou l’observation des premiers jets par exemple. En cas de doute, il est également possible de contrôler la température.

La suite dans le Réveil Lozère, page 4, édition du 4 juin 2015.

Conseils pour lutter contre les mammites
■ Tirez les premiers jets (avant le lavage et l’essuyage) dans une tasse ou un plateau à fond noir, notamment durant les périodes critiques : mise à l’herbe ou changement de régime par exemple. Objectif : détecter les mammites cliniques ;
■ Lavez durant une quinzaine de secondes, sans déborder sur la mamelle et en insistant sur l’extrémité du trayon, essuyez avec du papier de haut en bas ;
■ Évitez de traiter sans prendre conseil auprès de votre vétérinaire. Le contrôle laitier de la chambre d’agriculture peut également vous accompagner dans la conduite de votre troupeau, renseignez-vous au 04 66 65 62 00.

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