“Pompidou a donné sa modernité à l’État français”
Il aurait eu 100 ans le 5 juillet. Les Cantaliens s’apprêtent à rendre un hommage tout particulier au président Georges Pompidou en présence du chef de l’État.
Les manifestations dédiées au centenaire de la naissance de l’ancien chef d’État ont été lancées vendredi 17 juin à Saint-Flour par l’inauguration d’une salle Georges-Pompidou à la sous-préfecture, une idée du sous-préfet Guillaume Robillard, chargé de diriger et d’animer le comité de pilotage et d’affiner ainsi le programme de l’association départementale que préside le député Alain Marleix. Le 5 juillet, le président de la République, Nicolas Sarkozy, à l’invitation d’Alain Marleix, est attendu à Montboudif et, pour Alain Briottet, secrétaire général de l’Association nationale Georges- Pompidou, “là où sera le Président sera le temps fort de ces commémorations”. De 1970 à 1973, Alain Briottet avait troqué son poste de secrétaire d’ambassade à Ankara pour celui de chargé de mission au Secrétariat général de l’Élysée et il se souvient de Georges Pompidou : “Il avait un côté impressionnant… J’ai été frappé par son regard et sa concentration. Si j’avais à le définir en trois mots, ce serait : concentration, ouverture et courage.”
Les députés de la deuxième…
Pour Alain Marleix, tout comme Georges Pompidou député de la deuxième circonscription, cette commémoration sera l’occasion de rendre un hommage tout particulier à un autre député de cette même circonscription : Pierre Raynal, aujourd’hui décédé, et qui fut maire de Chaudes-Aigues et président du Conseil général. “J’ai succédé à Pierre Raynal… C’est lui qui m’a mis au monde. Il était très lié à Georges Pompidou et je pense beaucoup à lui aujourd’hui. Je veille à ce qu’il ne soit pas minimisé dans les ouvrages qui sortent à l’occasion de cette commémoration. En 1967, Pompidou était allé chercher son suppléant dans l’Aubrac en la personne de Pierre Raynal et, pour moi, il avait fait le bon choix, autant sur le plan humain que politique. J’étais plus attaché au docteur Raynal qu’à Pompidou que je connaissais peu. J’avais une vingtaine d’années, et au RPF, j’étais très impressionné par celui pour qui je collais des affiches dans le Cantal. Nous nous sommes serré la main une ou deux fois, à Paris, et puis j’ai assisté à sa déclaration de candidature à la présidence de la République, ce qui n’a pas duré plus de quelques minutes. Il avait le sourcil “cinquième République”, ce sourcil auvergnat, ce regard très dur. Il a marqué la restauration de l’État, lui a redonné sa dignité, donné sa modernité avec Charles de Gaulle. Il est mort trop tôt pour le Cantal, mais il regrettait aussi le peu de dossiers que les élus locaux lui faisaient remonter… Il avait conscience du nécessaire désenclavement du département. La Pac, c’est lui qui l’a imposée avec le général de Gaulle. C’est enfin le seul président vraiment Cantalien, de père et de mère.” L’association cantalienne Georges-Pompidou porte le souvenir du président. Créée par Pierre Raynal en 1999, elle est aujourd’hui présidée par Alain Marleix, entouré d’une équipe conduite par l’universitaire Joël Fouilleron son secrétaire, et Jean Julhe, maire honoraire de Saint-Flour. Elle s’emploie à “faire mieux connaître” la personne et l’action de Georges Pompidou et assure, depuis son origine, la conservation du musée de Montboudif et l’enrichissement de ses collections, en partenariat avec cette commune. Elle est aussi à l’origine d’un livre : “Georges Pompidou et le Cantal” avec plus de 60 photos d’Henry Passemard. Auteur des textes, Joël Fouilleron a voulu ces derniers “aussi précis que possible et objectifs”. Il a défini l’ouvrage comme “l’union de tout le Cantal autour de la mémoire de Georges Pompidou qui, 40 ans après, est vivant, présent et porteur d’avenir”. La sortie d’un DVD est également prévue.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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