Petits fruits : Des perles calibrées pour le haut-de-gamme
Le GIE des producteurs de fruits rouges des Monts du Velay a tenu son assemblée générale le 21 avril, à Saint-Jean-Chambre, en Ardèche, d'où sont originaires sept des adhérents.

Le moral des producteurs de fruits rouges des Monts du Velay peut être bon. Le bulletin de santé du groupement d'intérêt économique (GIE), présidé par Eric Pauchon, confirme que leurs perles rouges et noires rencontrent globalement le succès commercial escompté. La vente de fruits a augmenté de 24% en 2014 (près de 4,8 millions d'euros). Le résultat de l'exercice, excédentaire, malgré la hausse de certaines dépenses (coûts de transports...) a permis au GIE de reverser à chacun de ses 42 adhérents 3,5% de son propre chiffre d'affaire.
La fraise hors-sol, moteur de la production
Dans cette progression, c'est la fraise qui tient le haut du panier avec 453 tonnes vendues (+17 tonnes). Plus spécifiquement celle en jardin suspendu : «Nous la proposons de début juin à fin octobre. Cela permet de lisser sur la saison. Nous cultivons des variétés très gustatives, très chargées en sucre grâce à l'altitude. Cela se valorise bien sur la Côte d'Azur, où nous vendons une bonne partie de notre production», indique Denis Chirouze, directeur du GIE.
La fraise de pleine terre, elle, subit la concurrence des fruits allemands, présents massivement du 15 juin au 15 juillet. Les cartes devraient toutefois être rebattues : «Avec la hausse de 2% du coût de sa main-d'oeuvre, l'Allemagne risque de régresser nettement», prévoit Franck Figuet, membre de l'AOPN fraise et producteur en Nord-Isère.
L'année a, en revanche, été plus délicate pour la framboise. Pas en qualité mais en quantité. «Les aléas climatiques sont nombreux en montagne et le sol et les champignons posent aussi problème. Mais les opportunités commerciales sont présentes, en bio notamment», précise le directeur du GIE. Six tonnes de framboises, sur les 171 commercialisées, l'ont en effet été sous
certification biologique, soit la deuxième production après les mirabelles (près de 7 tonnes).
La bio pour renforcer l'image de marque
La bio, avec quatre adhérents certifiés, représente 2,5% du chiffre d'affaire du GIE. Ce chiffre va augmenter grâce à des conversions et de nouvelles installations. «Nous y avons un grand intérêt en terme d'image de marque, c'est une segmentation supplémentaire», affirme Denis Chirouze, qui souligne la synergie spontanée entre les producteurs bio et les autres, tournés vers une agriculture raisonnée.
Autre tendance, la professionnalisation de la filière. En 2000, trois adhérents étaient spécialisés dans les fruits rouges contre 27 ou 28 aujourd'hui. Les petits fruits sont ainsi passés de complément de ressources à culture principale. «On voit des céréaliers et des éleveurs se remettre à la fraise. Il y a, en outre, de gros investissements avec des jeunes qui croient à ce fruit», confirme Franck Figuet. «Il n'y a plus de place pour un produit médiocre !» affirme aussi le directeur. «Aujourd'hui, les fruits doivent être haut-de-gamme, marketés, sinon ils ne sont pas faits en France.»
Le GIE entend poursuivre son développement. Dans les champs mais pas seulement. La structure a investi 100 000 euros et l'équipe, enrichie d'une nouvelle salariée, bénéficiera bientôt d'une grande salle de réunion, portant la surface de son bâtiment de Pouzols (Haute-Loire) à 1 200 m2.
TR/L’avenir agricole de l’Ardèche