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Pays de Saint-Flour : “On a déjà fait mentir les prévisions démographiques”

Aucune fatalité à ces chiffres : c’est la réaction du président de la communauté de communes aux projections démographiques de l’Insee, peu favorables à la région sanfloraine.

L’enjeu du territoire du pays sanflorain : compenser l’érosion des emplois agricoles.
L’enjeu du territoire du pays sanflorain : compenser l’érosion des emplois agricoles.
© (© P. DEMARLE)
“On a déjà fait mentir les prévisions à plusieurs reprises.” Le président de la communauté de communes du pays de Saint-Flour ne veut en rien céder au fatalisme, encore moins quand il s’agit de perspectives démographiques et du tableau noir dressé dans ses dernières projections par l’Insee Auvergne pour le secteur sanflorain (lire notre dernière édition, décroissance entre - 6 % et - 4 % à l’horizon 2040). “Ce n’est pas la première fois que l’Insee fait des prévisions catastrophistes pour le département du Cantal et la région de Saint-Flour”, réagit le sénateur-maire qui rappelle qu’après une décennie 1990-2000 marquée par un repli de l’ordre de 5 % de leur population, les deux cantons de Saint-Flour ont regagné depuis des habitants (population en hausse de + 4,5 % entre 2000 et 2010). Et quand on lui parle de l’argument invoqué par l’étude de l’Insee et l’ARDTA pour expliquer cette tendance baissière, à savoir un fort repli de la population d’âge actif, là encore Pierre Jarlier avance l’exception du bassin sanflorain : “Le nerf de la guerre est effectivement le nombre d’actifs. Dans un secteur où l’Insee dit qu’il y a de moins en moins d’actifs, sur la période 1999-2007, il s’est passé exactement l’inverse  : plus de 850 emplois ont été créés au sein du territoire de la communauté de communes, faisant passer le nombre d’actifs de 5 480 à 6 364”, relève l’élu.

Remonter la pente des actifs agricoles

Néanmoins, ce dernier ne cache pas que le constat doit être nuancé au regard de l’évolution “extrêmement inquiétante” de la population active agricole sur cette même période (lire encadré, NDLR). “Nous sommes sur un territoire en très forte mutation du paysage de l’emploi, analyse le sénateur-maire. En même temps que l’on a favorisé l’installation ou l’extension de plus de 60 entreprises avec un nombre d’actifs supplémentaires à la clé, on a continué d’assister à une désertification de nos communes rurales.” Une érosion des actifs agricoles, “les emplois historiques de nos territoires”, très difficile à compenser selon lui au-delà de la zone d’influence et “de résistance” de la communauté de communes du pays de Saint-Flour et plus globalement du triangle Saint-Flour - Murat - Massiac. Et ce d’autant plus que cette mutation s’accompagne de besoins d’emplois alternatifs pour les conjoint(e)s d’exploitant(e)s de moins en moins nombreux(ses) à travailler au sein de la cellule agricole familiale. “Il faut regarder comment favoriser le maintien d’une agriculture de montagne diversifiée pour permettre la faisabilité d’exploitations de taille mesurée, plaide l’ancien président de l’Anem (Association nationale des élus de montagne) qui milite pour une mobilisation cohérente de “tous les acteurs” pour encourager les filières qualité et la diversification. Deux voies dont il est convaincu que ce seront celles, demain, que confortera en premier lieu la future Politique agricole commune. Avant de conclure : “Pour faire mentir encore une fois ces prévisions, il faut travailler à une échelle territoriale pertinente, avec des solidarités fortes, en unissant nos moyens.”

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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