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Pâture : le Massif central fait le pari de l'élevage durable

Éveiller les consciences à la richesse et aux fragilités de l'élevage herbager du Massif central, c'est tout l'enjeu de la démarche Pâture, dévoilée par les organisations agricoles du Massif central, vendredi dernier, lors du salon Origine Auvergne.

Pancarte pâture rouge avec une vache, dans un salon.
Pâture : une nouvelle signature visuelle pour promouvoir l'élevage herbager du Massif central.
© SC

Pourquoi les organisations agricoles ont mis en place la démarche Pâture ?

Avec une décapitalisation sans précédent, qui s’est accélérée durant ces deux dernières années, couplée aux départs massifs d’éleveurs à la retraite d’ici cinq ans, l’élevage de bovins et ovins, laitiers et allaitants est à un tournant de son histoire. Secteur irremplaçable de l’économie durable de nos territoires, l’élevage ruminant fait pourtant régulièrement l’objet d’une approche caricaturale dans le débat public. 

De Paris à Bruxelles, les scenarii pour demain ne manquent pas. Afin d'objectiver les arguments, indicateurs chiffrés à l'appui, les organisations professionnelles du Massif central réunies autour du Sidam ont décidé de lancer la démarche "Pâture Massif central, notre élevage c'est (déjà) notre futur"

Objectif : convaincre élus, consommateurs et citoyens du bien-fondé des systèmes d’élevage multiples tels que déployés dans le Massif central. Le projet a été dévoilé en avant-première, vendredi dernier et durant tout le week-end au salon Origine Auvergne, organisé à la Grande Halle d'Auvergne.

Dans le Massif central, l'élevage à l'herbe est une pratique agricole capable de répondre aux différents enjeux de souveraineté alimentaire. Il est, entre autres, garant de produits de qualité (AOP, IGP) en lait comme en viande ".

Sébastien Ramade, président de l'association des fromages d'Auvergne

Lire aussi : Les Massifs français veulent remettre l'élevage au coeur de la PAC 2027

La prairie, cet or vert à préserver

À l'initiative des seize chambres d'agriculture du Massif central, via le Sidam, ce projet original, inédit et innovant entend donc ériger l'élevage à l'herbe en modèle exemplaire. « Avec cette démarche, nous voulons créer une prise de conscience sur l'importance du maintien de notre élevage à l'herbe. La présence des ruminants est en effet garante de la préservation des prairies mais pas seulement », indique Bruno Dufayet, éleveur dans le Cantal et président de l'Apramac (Association pour la promotion de l'agriculture du Massif central). Des prairies, puits de carbone, maintien des paysages ouverts, vitalité des territoires ruraux, produits de qualité, emploi, attractivité touristique, limitation des risques climatiques… L'élevage "tient" le territoire à plus d'un titre. « Nous n'avons pas à rougir de notre modèle d'élevage tel qu'il est pratiqué par 75 000 éleveurs au cœur de la plus grande prairie d'Europe du continent européen. Il est résolument moderne », ajoute Bruno Dufayet. Un élevage moderne mais qui aujourd'hui a besoin que tout le monde joue grouper derrière lui. D'où le déploiement d'actions de communication grand public dès la fin du mois de novembre : développement sur les réseaux sociaux, campagne de relations presse, diffusion de spots dans les cinémas, vidéos sur internet, collaboration avec des influenceurs, organisation d'un week-end Pâture, participation à des évènements régionaux… La communication se veut au long cours pour remettre la prairie au centre du village.

Un élan collectif autour de l'élevage herbager

« On veut aussi se poser la question du devenir, des tendances sur ce nombre d’éleveurs, essayer d’anticiper les problématiques qui pourraient arriver. On veut porter un élan collectif. Souvent, on est sur la revendication syndicale sur le prix de nos produits, mais avec Pâture, on va plus loin. On est à l’échelle d’un territoire, on rassemble les acteurs et on tente de montrer avec humilité, que l’élevage est un peu le socle de l’activité de nos territoires. Mais si à un moment ce socle venait à se fragiliser, plein de choses pourraient aussi se fragiliser comme les hôpitaux, les écoles, les services publics mais aussi des entreprises, le tourisme. Le territoire serait de moins en moins attractif car on aurait moins d’éleveurs ce qui pourrait impacter d’autres secteurs », précise l'éleveur cantalien, qui est aussi élu à Mauriac.

Lire aussi : La Copamac-Sidam, cinquante printemps à l'heure du développement agricole du Massif central

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