Aller au contenu principal

Patrick Bénézit : « Nous revenons de loin »

Patrick Bénézit préside la Copamac (organisations agricoles du grand Massif central).
Patrick Bénézit préside la Copamac (organisations agricoles du grand Massif central).
© SC

Président de la Copamac, Patrick Bénézit, revient sur le projet stratégique national sur la PAC annoncé mi-juillet par le Ministre de l’agriculture, constatant que les mobilisations du 25 mars des organisations de Massif et de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes ont contribué à faire bouger les lignes.

Le 13 juillet dernier, Julien Denormandie a dévoilé lors d’un CSO¹, les derniers arbitrages de la France pour la PAC. La copie est-elle plus favorable à l’agriculture de nos zones que celle prévue initialement ?
Depuis le départ, la Copamac (grand Massif central), les organisations des massifs et la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes ont été en pointe sur l’ensemble des sujets, se positionnant unanimement en force de propositions. Force est de constater que nous avons eu raison de rester très mobilisés car les tendances à la sortie de l’hiver étaient très inquiétantes pour l’élevage en général et pour nos zones en particulier. Les fortes actions syndicales de mars ont été plus que nécessaires et ont pesé dans l’évolution des décisions.

Dans le détail, vous avez obtenu gain de cause sur l’ICHN…
L’enveloppe dédiée aux ICHN a été préservée. Elle reste fléchée vers l’élevage. Cela est conforme à notre souhait. Le ministre a fait le travail pour aller chercher les cofinancements nécessaires pour maintenir l’enveloppe à son niveau actuel. C’était un de nos objectifs, il était très important qu’il soit rempli.

Ces dernières semaines, le débat s’est cristallisé autour de la prime à l’UGB avec des craintes sur ses critères et ses montants. Au final que peuvent en espérer les éleveurs ?
Nous n’étions pas favorables à un changement de système. Ce sont bien les pouvoirs publics qui ont souhaité passer à une prime à l’UGB, en lieu et place des actuelles aides aux bovins allaitants et laitiers. En mars, les premières propositions étaient à 72 euros par UGB allaitant, à l’arrivée, nous serons à 104. Nous n’avons pas complètement atteint l’objectif mais nous revenons de loin. En système allaitant, les critères qui ont été trouvés avec une revalorisation des aides à l’UGB permettent de retrouver à peu près les montants initiaux, bien que d’une situation à une autre les écarts pourront être importants. En lait, là-aussi, les critères pris en compte, garantissent aux producteurs de nos zones difficiles de retomber à peu près sur leurs pieds, conformément aux souhaits exprimés par nos régions et nos massifs. Nous pouvons toutefois regretter la disparition du différentiel lait de montagne qui n’a pas été suffisamment défendu malgré l’insistance des massifs.

Cette restructuration des aides animales est justifiée par le ministère par une volonté d’accompagner davantage le développement de la protéine végétale. Les agriculteurs du grand Massif central et plus largement de tous les massifs pourront-ils bénéficier de ce coup de pouce supplémentaire aux protéines au titre notamment de l’ambition d’autonomie fourragère ?
À partir du moment où l’augmentation de l’enveloppe protéine se fait au détriment de l’enveloppe animale, il était logique que les surfaces fourragères puissent rentrer pleinement dans ce nouveau soutien. Les légumineuses pures fourragères avec les méteils seront prises en compte, et à notre demande, les mélanges seront également éligibles. Nous veillerons à ce que tous les territoires soient traités de manière équitable dans le cadre de ce nouveau soutien.

Quel bilan peut-on faire des annonces sur la convergence et les éco-régimes ?
La poursuite de la convergence devrait être bénéfique à une majorité des agriculteurs Massifs. Par ailleurs, la quasi-totalité de nos agriculteurs devraient bénéficier du niveau maximum de l’éco-régime.

La France devrait déposer son plan stratégique national auprès de l’Europe en fin d’année. D’ici là, faut-il rester mobilisé ?
Le Ministre a donné le cadre général. Même si les grandes lignes sont affichées, des détails restent à affiner qui peuvent encore peser lourd. Le PSN sera effectivement déposer en fin d’année par la France auprès de l’Europe, il convient donc de rester extrêmement vigilants et pleinement mobilisés comme nous l’avons fait depuis ces derniers mois.

1. Conseil supérieur d’orientation et de coordination de l’économie agricole et alimentaire.

Les plus lus

Comment la France peut aider le Maroc à repeupler son cheptel bovin et ovin ?

Sept ans d'une sécheresse redoutable, couplée aux soubresauts de la géopolitique ont fragilisé l'élevage marocain, si bien que…

Deux hommes devant un silo de ferme faisant décoller un drone
Drone : le nouvel assistant agricole dans les airs de Gaillard

Hervé Combret, éleveur laitier à Saint-Antoine, utilise le drone acheté pour son fils, apprenti agriyoutuber, pour bien d’…

Onze personnes hommes, femmes, posant devant la devanture d'un futur restaurant.
Généreux, joyeux, festif... bienvenue au restaurant Mamija !

Tout en poursuivant leur activité de traiteur, Cyrille et Virginie Geneix ouvrent dans la nouvelle zone commerciale de la…

un groupe de personnes
“Chez Mallet”, depuis 40 ans : le restaurant de Lavastrie est devenu une institution

Véritable institution sur la Planèze de Saint-Flour, le restaurant Chez Mallet à Lavastrie soufflera ses 40 bougies, les 8 et…

Dans la peau d’un membre du comité Safer

Lors de son rendez-vous Terre de rencontres dans le Cantal, la Safer Auvergne-Rhône-Alpes a proposé un exercice…

Le président Jérôme Grasset et le directeur Christophe Arnaudon.
Un nouveau binôme à la tête du GDS Haute-Loire

Le GDS Haute-Loire vient de changer de président et dispose depuis le début de l'année d'une nouvelle direction. Faisons plus…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière