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Pas d’effet Pâques pour cette année

Après un mois de confinement, faisons le point sur la filière viande en Haute-Loire avec les professionnels et opérateurs du département. Broutards, vaches de réforme, filière Boeuf de Haute-Loire, veaux naissants et veaux gras, au rapport.

En viande bovine, les prix ne sont toujours pas au rendez-vous.
En viande bovine, les prix ne sont toujours pas au rendez-vous.
© HLP

Alors que les Français sont confinés depuis plus d’un mois, observons la situation de la filière viande bovine en Haute-Loire, en portant une attention particulière aux marchés des broutards, des vaches de réforme, de la filière Boeuf de Haute-Loire sans oublier les veaux (naissants et gras).
L’exportation continue
L’exportation des bovins ne s’est jamais arrêtée. La commercialisation des broutards s’est donc poursuivie. «L’Italie n’a pas connu de grosses problématiques ; ce marché est resté ouvert mais les cours n’ont pas monté. On peut dire qu’il s’agit de cours habituels d’un début d’année alors que normalement, en avril, les prix repartent un peu à la hausse. Toutefois, on ne note pas de catastrophe sur ce marché» résume Anthony Fayolle, responsable de la section bovine de la FDSEA et président de la filière Boeuf de Haute-Loire.
Si le marché italien s’est globalement maintenu, «la situation est plus compliquée pour l’Espagne dont les volumes d’animaux importés ont baissé». Quant aux autres marchés à l’exportation (Algérie, Turquie), «ils sont compliqués voire inexistants» souligne Anthony Fayolle.
Absence d’un phénomène de Pâques
Concernant les animaux de qualité,  Anthony note l’absence d’un phénomène de Pâques. «L’interdiction de se rassembler n’a pas permis aux foires grasses de se tenir ; les éleveurs qui avaient une génisse de qualité à vendre ont eu des difficultés à la faire partir et n’ont pas pu obtenir la plus-value escomptée».
Dans ce contexte compliqué, les distributeurs (GMS et boucheries) ont heureusement joué le jeu en proposant ces viandes de qualité dans leurs rayons.
Les débouchés de la vache de réforme ont été quelque peu perturbés par le confinement des altiligériens. «Dès la 1ère semaine de confinement, la consommation et les circuits de distribution ont changé et la filière a du s’adapter. La Restauration Hors Foyer ayant fermé ses portes, les entreprises qui fournissaient ce marché ont dû se tourner vers la boucherie traditionnelle mais non sans difficulté. Et la principale conséquence fut la baisse des prix des animaux» explique le responsable professionnel. Des baisses de prix très mal venues pour les élevages dont la trésorerie est fragile depuis déjà plusieurs années et qui redoutent l’arrivée d’une nouvelle sécheresse dès ce printemps.
Anthony Fayolle observe avec attention le comportement des éleveurs laitiers alors que l’inter- profession laitière a signé un accord visant à atténuer le pic de production printanier. «À ce jour, cette décision n’a eu aucun impact dans notre département. Mais selon l’évolution de la météo, cet accord pourrait avoir un impact sur le nombre de vaches de réforme libérées sur le marché. D’autre part, l’arrêt de la RHF a provoqué une baisse du prix des réformes laitières de qualité».
La filière Boeuf de Haute-Loire a subi les conséquences négatives du confinement mais peut compter sur une demande locale dynamique. «Lors de la première semaine de confinement, les consommateurs se tournaient plus vers de la viande emballée et moins vers les rayons traditionnels  ; ce qui a impacté les volumes d’animaux de notre filière. Aujourd’hui, on a des génisses en stock, mais ce stock est proche de la normale à cette période. Et la demande locale est maintenue à travers les boucheries qui nous sollicitent».
Quelques conseils aux éleveurs
Anthony Fayolle met en garde les éleveurs allaitants du département : «les animaux de qualité produits localement ont un prix ! Alors attendez avant de les vendre. Il n’y a pas lieu de s’affoler via des ventes anticipées». Il conseille si possible de «décaler les périodes d’engraissement pour passer la période estivale car tout ne va pas redémarrer très fort et on ne sait pas comment va tourner la consommation».
Pour les Broutards : «Préparez vos animaux en procédant à la vaccination FCO et en optant pour la repousse. Nous avons des opportunités pour ces broutards-là et notamment sur de futurs marchés. Il s’agit de stratégies qui font parfois la différence !».
Il regrette par ailleurs que, dans des périodes difficiles comme celle que nous traversons, le consommateur se tourne vers les viandes les moins chères telles que la volaille et le porc. «Cela nous interroge sur les choix à faire pour l’avenir ?».
Il tient également à dénoncer le double jeu des GMS, qui localement jouent le jeu de la viande locale, et qui n’ont pas du tout les mêmes pratiques en région et à travers les MDD ou le libre service.

La filière Veaux des Monts du Velay-Forez

À ce jour, la crise sanitaire du COVID-19 n’a eu qu’un impact très limité sur l’activité de la coopérative des Veaux des Monts du Velay-Forez. «Quelques jours avant le confinement, la consommation de veaux des Monts du Velay-Forez était très favorable ; les consommateurs constituaient leur réserve alimentaire. Ensuite, pendant environ 10 jours, ce fut plus calme. Les boucheries traditionnelles étaient ouvertes mais les consommateurs ne venaient pas. Quant aux GMS, elles avaient fermé leurs rayons traditionnels... Depuis, certaines GMS ont réouvert leur rayons trad’ et la situation est redevenue quasiment normale avec une demande au rendez-vous» explique le président de la coopérative, Éric Planchette.
Ce dernier juge la période de Pâques «très correcte» en terme de consommation mais il tient à rester prudent pour la suite et en particulier pour la période estivale. «Il y a beaucoup d’incertitudes autour de la consommation estivale».
Les prix et les volumes des veaux des Monts du Velay-Forez se maintiennent donc pour l’instant.
«Notre coopérative commercialise des veaux depuis plus de 30 ans et en cette période difficile de crise sanitaire, notre activité se poursuit sans souci majeur. Aussi, je remercie toutes les GMS et les boucheries traditionnelles qui travaillent avec nous depuis des années et qui nous font confiance» ajoute le président.

Veaux naissants

Du côté de Saufrex (société Auvergne France Export), Jean-François Perrin, acheteur, souligne que «la commercialisation des petits veaux a été maintenue aussi bien sur le marché français qu’à l’exportation (Italie et Espagne). Néanmoins, l’ambiance reste morose. De ce fait, on note peu d’engouement de la part de l’aval malgré la saison».

AOP Fin Gras du Mézenc

Malgré le confinement, la filière Fin Gras du Mézenc ne note pas de catastrophe en terme de consommation et d’abattage.
Après une forte chute de la consommation durant la semaine du 23 au 29 mars, qui a induit une réduction de 50% des abattages de Fin Gras par rapport à l’an dernier, la demande est
finalement repartie. «Les abattages ont repris mais à un niveau plus bas que l’an dernier (entre - 20% et
-25%). De plus, nous n’avons pas eu d’effet Pâques en raison de la fermeture des restaurants et de l’absence des repas de familles ; le nombre d’animaux abattus de manière hebdomadaire est resté stable» indique l’animatrice Alison Salat.

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