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Parlons moutons !

Une centaine d’élèves d’établissements agricoles ont participé mardi 23 mars à une journée régionale ovine qui leur était consacrée à Saint-Martin-Lestra dans la Loire. Objectif : recruter de nouveaux éleveurs dans une filière en demande.

Par petits groupes, les élèves de cinq établissements agricoles de la région ont suivi des ateliers thématiques sur l’exploitation d’Alexis Joubert à Saint-Martin-Lestra (Loire).
Par petits groupes, les élèves de cinq établissements agricoles de la région ont suivi des ateliers thématiques sur l’exploitation d’Alexis Joubert à Saint-Martin-Lestra (Loire).
© DB

« Au moins ils entendront parler d’élevage ovin une fois dans leur cursus ». La réflexion de Philippe Allaix, conseiller ovin à la Chambre d’agriculture de la Loire, est un peu amère mais elle traduit une réalité : la filière est un peu étouffée par d’autres et peine à recruter de nouveaux éleveurs.
Les élèves de cinq établissements – les lycées de Ressins (Loire), Annonay (Ardèche) et Neuvy (Allier) et les MFR de Saint-Laurent-de-Chamousset (Rhône) et Chatte (Isère) – ont pris part à cette journée au slogan évocateur : « Sors du troupeau, deviens berger », sur une ferme référence aux confins de la Loire et du Rhône. Ici, Alexis Joubert a pris la suite de son père. Il élève 400 brebis et accueille de bonne grâce les élèves. « La moitié des éleveurs ovins ont plus de 50 ans, il faut renouveler, pense-t-il. Ce n’est pas une filière plus difficile que d’autres. L’installation est sûrement moins coûteuse qu’en bovins par exemple ».
Éleveuse de 700 brebis à Mornand-en-Forez et élue à la Chambre d’agriculture de la Loire, Flora Gérossier partage le même constat. « Ça fait au moins 20 ans qu’on dit qu’il manque de production d’agneaux. C’est dommage car il n’y a pas de problèmes de débouchés que ce soit en viande, en génétique, en lait. L’élevage ovin est mal connu par rapport à d’autres filières comme les bovins et souffre encore un peu d’une image rustique, babacool », regrette-t-elle.

Démonstrations et ateliers pratiques
Par petits groupes d’une douzaine, les élèves ont suivi les différents ateliers tenus par les OPA : génétique, installation, gestion de l’herbe, sanitaire, reproduction, qualité des animaux, organisation du travail, alimentation et même une démonstration de chiens de troupeaux. De quoi leur donner une vision assez globale du métier.
Curieux et pertinents dans leurs questions, ils ne sont néanmoins pas tous prêts à franchir le pas. « Ici, ce n’est pas une terre à moutons mais plutôt à bovins » balancent les élèves de Terminales STAV de Ressins. « Mais certains hésitent encore dans leur parcours professionnel alors peut-être qu’ils peuvent basculer sur le mouton », rajoutent-ils.
« Moi, je vais faire du cochon », annonce cet élève de Neuvy. « Le mouton ? Non. Ou peut-être plus tard », poursuit-il un peu dubitatif. Son voisin est fils d’éleveur ovin alors oui, il va prendre la suite. « Et j’apprends plein de choses aujourd’hui ».

Et pourquoi pas tondeur ?
L’hôte, Alexis Joubert, en profite pour faire une démonstration de tonte. Un moment toujours spectaculaire, même si malheureusement la valorisation de la laine n’est pas au rendez-vous (20 centimes le kilo…). Mais l’exercice donne une belle idée du métier, rémunéré correctement. « Il faut juste être en forme physique car ça peut faire mal au dos », signale Flora Gérossier.
Tombée à l’eau l’an passé pour raison de confinement, la journée a pu finalement se dérouler dans de bonnes conditions, malgré les craintes initiales. « Même s’il est difficile d’évaluer les retombées directes d’un tel événement, reconnaît Philippe Allaix, ce fut une belle journée de promotion de la filière, à l’instar de ce que sont les Ovinpiades ».

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