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Palhàs de Massiac, ils racontent leur vie, leur savoir-faire, l'avenir

Les 29es Palhàs à Massiac donnent la parole à six entrepreneurs, gardiens des savoir-faire de la région massiacoise. Cela donne un film-documentaire instructif sur la transmission.

Jean-François Oursaire, Didier Brun, Gilles Monier, Bernard Delos, Jacques Meyniel et Jérôme Gardon témoignent de ce qu’ils sont dans le pays de Massiac.
© Hautes Terres Tourisme

Un film

présenter l’identité du territoire à travers ceux qui le forgent au quotidien"

Ils ont passé les clés de leurs entreprises et jettent un œil sur leur parcours face à la caméra d’Hervé Vidal(1). Le film-documentaire commandé par l’association des Palhàs sera diffusé en ouverture des Rencontres occitanes vendredi 17 octobre, à 20 heures, à la salle d’animation de la Prade. “J’avais carte blanche pour présenter l’identité du territoire à travers ceux qui le forgent au quotidien, avec leur parcours, leur travail, leur environnement et le moment crucial de la transmission, explique le réalisateur. Sans ce passage de témoin, on s’aperçoit que l’identité d’un lieu qui repose aussi sur les savoir-faire peut disparaître.” Les propos s’enchaînent, liés entre  eux dans une sorte de destin commun : “Nous avons vécu ici, la terre nous a façonnés.” “Destins croisés autour des Palhàs” raconte l’histoire de six enfants du pays. Leur amour de Massiac, de leur activité professionnelle, héritage des savoir-faire identitaires du territoire, les rassemble. La transmission, elle, dessine un avenir. Ils sont restés ou revenus. Didier Brun, le mécanicien au service de ses voisins agriculteurs, Jean-
François Oursaire, l’horticulteur, Gilles Monier, le vigneron, Jérôme Gardon, le fromager, Jacques 
Meyniel, le tisseur de laine, et Bernard Delbos, le pâtissier dépositaire du macaron de Massiac, se racontent  et parlent d’histoires de famille.  


Eux, au milieu des autres


Ils ont hérité leur métier de leur père, de leurs grands-parents avec la volonté de reprendre l’affaire, de ne pas laisser tomber, sur cette terre encaissée de la vallée de 
l’Alagnon. Il y a le défi de succéder teinté d’une admiration pour ceux qui les ont précédés. Tout n’était pourtant pas gagné d’être l’héritier. Il fallait mettre les formes. Les coups de gueule ont été nombreux pour s’imposer à leur tour. Mais comme pour Jérôme Gardon, le plus jeune des six, l’arrivée dans l’entreprise a pu passer par un retour aux études pour se former et s’armer pour affronter le monde économique. Bernard Delos, a, quant à lui, fait preuve de ténacité pour percer le secret de la recette du macaron. Sans lui, Massiac aurait perdu l’une de ses spécialités, dont il a su confier la recette à son successeur. 


Ne pas laisser tout disparaître

Ici, on cultive plus qu'on élève des vaches".


À chaque génération, témoignent-ils, sa façon de faire et son ambition pour être de son temps. L’exigence apportée dans le travail a été un carburant. Nés dans un temps où les heures ne comptaient pas, chacun a construit sa carrière avec la rigueur nécessaire afin de résister aux vents contraires de la productivité et pour s’adapter, se développer et combler le vide laissé par d’autres. Il y a 30 ans, la communauté de communes lançait le projet des Pahlàs et Gilles Monier s’était porté candidat pour refaire du vin sur les terrasses ressurgies de la broussaille. Jérôme Gardon a conservé la tradition du fromage de la Margeride et ainsi contribué au maintien de petits producteurs de lait autour de La Chapelle-Laurent. Jacques Meyniel a nagé à contre-courant des modes pour proposer des pulls chauds pour affronter les affres de l’hiver. La qualité qu’ils ont apportée à leur travail leur a permis de transmettre et de réussir le passage de témoin. Sans eux, sans les pommes, les fleurs, les plants de légumes, le vin, le fromage, le travail de la laine, la nécessaire mécanique pour les tracteurs, Massiac serait-il Massiac, ce territoire cantalien bien différent des montagnes voisines ? Parce qu’ici, on cultive plus qu’on élève des vaches. Et, il y a entre autre des jeunes pour reprendre le relais, parmi lesquels des femmes. Avec la même passion, ce qui réjouit cette génération que l’association des Palhàs a souhaité mettre en lumière pour mieux servir d’exemple. “Nous voulions faire ce film depuis plusieurs années, reconnaît le président Bernard Delos. Beaucoup de choses ont déjà disparu. Ce projet et le film ne sont pas pour nous un trop-plein de nostalgie, bien au contraire. Nous voulons montrer qu’un territoire est vivant par ses hommes et par ses femmes. C’est ce que nous faisons depuis 29 ans avec les Rencontres occitanes et la fête de la pomme. C’est présenter ce que nous sommes, et pour cela être capables de mobiliser 
120 bénévoles et la collectivité pour accueillir des milliers de visiteurs. En tant qu’individus, nous sommes fiers de transmettre ce qui a fait notre vie. Nous avons la volonté de partager pour que 
prennent la relève, aient envie de s’installer pour faire vivre notre territoire.”

(1) Hervé Vidal, Les Nouveaux Films.

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