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« Où sont les mesures pour l’élevage de ruminants ? »

Les acteurs du monde de l'élevage se sentent profondément déçus par les annonces du Premier Ministre. Logiquement, ils poursuivent le combat. Le point avec Christian Bajard, éleveur en Saône-et-Loire, coordinateur du berceau des races à viande.

Christian Bajard éleveur en Saône-et-Loire, coordonne le berceau des races à viande du grand Massif central.
Christian Bajard éleveur en Saône-et-Loire, coordonne le berceau des races à viande du grand Massif central.
© AGRI 71

Attendue depuis l’automne, la déclinaison du grand plan élevage annoncé lors du dernier Sommet de l’Elevage tarde à être mise en musique. Le Premier Ministre ne l’a même pas évoqué vendredi dernier…

Christian Bajard : En effet, Gabriel Attal n’a pas dit un mot sur la crise que traverse l’élevage de ruminants depuis plusieurs années déjà. Et pourtant : nos territoires du bassin allaitant ont perdu plus d’un quart de leurs exploitations bovines en dix ans, et les éleveurs en place n’arrivent même pas à se sortir un SMIC par actif ! Ce n’est pas comme s’il y avait urgence.

Que réclamez-vous ?

C.B. : Nos propositions sont clairement sur la table et depuis un moment déjà. Sur les prix aux éleveurs, nous réclamons l’application pleine et entière de la loi EGA 2 qui doit aller jusqu’à imposer à tous les acteurs l’utilisation des indicateurs de coûts de production de référence, validés par l’Interprofession. Sur la restauration hors domicile, nous demandons le respect de la loi Climat et Résilience qui doit signifier le respect immédiat des seuils édictés sur la part de viandes durables et de qualité en restauration publique et commerciale. Sur les accords de libre-échange, l’engagement politique reste partiel : pas un mot sur les autres accords en cours de négociations ni sur les 300 000 T de viande bovine provenant actuellement d’Amérique du Sud sans respecter aucune norme. Sur la fiscalité, la mesure pour l’élevage bovin annoncée par Bruno Le Maire ne s’est pas concrétisée de bonne manière pour 2024, suscitant une grande déception des éleveurs. Le tir doit être rectifié : la mesure fiscale doit intégrer la déduction de l’assiette sociale et prévoir dès à présent la non-réintégrabilité. 

Les annonces relatives à la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) sont-elles satisfaisantes ?

C.B. : Il y a encore trop de flou. Sur le sanitaire, il est urgent de constituer une base d’antigènes pour les vaccins et de renégocier les protocoles commerciaux au niveau européen pour ne pas laisser le champ libre à l’aval et faire de nouveau baisser les prix payés aux éleveurs. Sur les aléas climatiques sur les prairies, l’Etat doit s’engager sur la simplification des demandes de recours pour les assurés et non assurés, sur la transparence des données de la pousse de l’herbe et sur un réseau de fermes de références qui couvre l’ensemble des zones fourragères du territoire, sans zones blanches où les éleveurs n’auraient pas de recours en cas de pertes liées à la sécheresse. Sur les normes, les prairies ne doivent pas être les grandes oubliées de l’assouplissement des contraintes : l’Etat doit rouvrir le dossier des prairies sensibles et affirmer un refus net de nouvelles contraintes sur les zones Natura 2000

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