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L’UDSEA du Puy-de-Dôme en congrès annuel
Organisation et prix agricoles : deux axes majeurs pour l’avenir

150 adhérents et invités de l’Udsea se sont retrouvés à Marmilhat, jeudi 3 décembre, pour tenter de redonner des perspectives à un secteur d’activité malmené par la crise.

5 00.000 agriculteurs face à 10 000 entreprises et 5 centrales d'achat ! C'est sur ce constat de l'atomisation de l'offre agricole que le président Patrick Trillon ouvrait le congrès annuel de l'Udsea. Comment réagir face à ces déséquilibres ? Comment organiser la production agricole ? Comment imposer des relations commerciales équitables ? Les adhérents et les invités de l'Udsea devaient tracer des pistes pour l'avenir. « Les politiques doivent attendre de nous autre chose qu'une performance environnementale » exprimait le président, allant directement au coeur du sujet. Les agriculteurs ne demandent pas mieux que de répondre aux attentes de la société et des consommateurs. Ils sont prêts à relever un certain nombre de défis, y compris dans leurs exploitations, à condition qu'on leur en donne les moyens. « S'il n'y a pas de règles ou si elles ne sont pas respectées, on s'épuisera dans une recherche de compétitivité qui ne nous profitera jamais » analyse Bruno Chaput, secrétaire général de l'Udsea.

PAC, OMC, loi de modernisation : des échéances capitales

Que ce soit la reprise des négociations à l'OMC ou la PAC de 2013, la Fnsea et le réseau syndical seront force de proposition pour redonner des perspectives à ce secteur d'activité en souffrance. Dès la fin de l'année, le gouvernement proposera un projet de loi de modernisation agricole « dans lequel nous mettions beaucoup d'espoir » explique Jean-Bernard Bayard, secrétaire général adjoint de la Fnsea. L'organisation des producteurs, le fonctionnement des interprofessions et la contractualisation sont quelques uns des volets sensibles de cette loi. Tous les secteurs sont concernés par cette obligation de s'organiser. La filière viande bovine en est l'exemple frappant, avec un nouvel opérateur qui représente à lui seul 65 % des volumes. Jean-Paul Thénot, président de la Section bovine de l'Udsea, rappelait le rôle central joué par cet opérateur qui maîtrise à la fois le tri, le classement, la pesée et le prix. Il dénonce également ses positions fermées dès qu'il s'agît de mettre en place des systèmes de gestion collectifs de type caisse d'entraide, sécurisation de marges ... De toute évidence, seule une meilleure organisation des producteurs pourrait peser face à ce nouveau géant de la filière « Si on veut s'en sortir, il faudra qu'on se prenne par la main ! » prévient Jean-Paul Thénot.

Mobiliser les parlementaires autour de l'observatoire des marges

« Par essence, le commerce n'est pas équitable ! » rappelait Jean-Bernard Bayard, en dénonçant l'absence d'arbitrage politique dans les relations au sein de la filière. Le constat est le même pour Philippe Aymard qui témoigne de la dégradation des rapports de force entre la grande distribution et l'entreprise Jacquet depuis quelques années.
La stratégie de la Fnsea présentée par son secrétaire général adjoint, consiste à amplifier les efforts sur l'observatoire des prix et sur la LME*. « Nous demandons que les résultats de l'observatoire soient présentés et débattus au Parlement » explique Jean-Bernard Bayard. Ceux qui votent les lois de ce pays doivent nous faire passer du stade de l'observation à celui de l'action.

* Loi de Modernisation de l'économie

 

 

Les Pouvoirs publics s'impliquent dans l'organisation économique
Fabienne Bibet, inspectrice principale du Service régional de la consommation, concurrence et répression des fraudes et Alain Tridon, Directeur départemental de l'agriculture et de l'équipement étaient invités par l'Udsea pour témoigner de l'implication de l'Etat dans ce dossier

Un observatoire des prix pour les produits régionaux 

A l'issue des actions syndicales de Moulins, le Préfet de région s'était engagé à réaliser un travail d'enquête sur les produits régionaux, à l'image de l'observatoire national des prix et des marges. Fabienne Bibet a coordonné cette enquête portant sur 10 produits régionaux dans 15 magasins de grande distribution. Les premiers résultats montrent qu'il n'y a pas beaucoup d'écarts des prix de vente aux consommateurs entre les différents points de vente. Au contraire, les prix d'achats des distributeurs sont très variables. Les achats à moindre coûts permettent de dégager une marge élevée ou de baisser les prix de vente pour s'aligner sur la concurrence, notamment le hard discount. Patrick Trillon souhaite la poursuite de ce travail dans la durée.

Des groupes de travail régionaux sur le lait

De son côté, Alain Tridon présentait la vision de l'état dans l'organisation de la production laitière. L'état propose trois pistes de travail : la maîtrise des coûts, les relations gagnant/gagnant au sein de la filière et l'innovation technologique en réponse aux tendances nouvelles de consommation. Un travail régional est en cours avec des groupes de discussion entre les acteurs de la filière laitière auvergnate sur différents sujets (contractualisation, valorisation...). L'Etat a commandé, en appui de cette réflexion, une étude sur la filière lait dans le Massif central permettant de répondre à quelques questions essentielles. Quel est le mix-produit de la filière lait dans le massif? Quels sont les flux de matières, de valeurs ...? Pascal Servier rappelait l'implication de la Fdpl dans ces groupes, dans le but ambitieux d'en faire « autre chose que des réunions pour acheter la paix dans les campagnes ».

 

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