Bovin
Opération de sauvetage de l'élevage français
Le risque de désengagement des éleveurs est de plus en plus fort.
Les éleveurs de viande bovine restent confrontés à des difficultés extrêmes, liées aux conséquences de la sécheresse, aggravant une crise de revenu structurelle en raison de l’explosion des coûts de production depuis 2007.
Le conseil d’administration de la Fédération nationale bovine, réuni le 22 juin, a fait le constat d’une situation critique et d’un risque majeur de désengagement des producteurs, naisseurs ou engraisseurs, découragés par l’accumulation des crises, l’absence de perspectives et la pression continue à la baisse des cours de la part des entreprises de l’aval.
Les orientations qui résulteront mi-juillet du groupe de travail européen sur le secteur viande bovine seront un signal important pour les éleveurs, quant à la volonté politique des pouvoirs publics d’agir pour une politique spécifique en faveur de l’élevage. Cette crise doit également conduire à une évolution du cadre réglementaire contraignant sur les prairies permanentes, afin de favoriser l’autonomie fourragère (paille, protéines, céréales) des exploitations, de plus en plus fragilisées par les aléas climatiques. Mais à plus court terme, il y a urgence à apporter des solutions sur un ensemble de points cruciaux :
- l’offre en fourrages est à ce stade insuffisante pour correspondre aux besoins. Tous les volumes disponibles de paille seront indispensables pour assurer l’alimentation des bovins jusqu’à la fin de l’hiver prochain, ainsi que l’orientation de volumes supplémentaires de coproduits ;
- la capacité de transport routier est un facteur essentiel dès aujourd’hui. La FNB demande de mobiliser tous les moyens disponibles, la gratuité des autoroutes et l’autorisation du transport les week-ends ;
- des mesures permettant de gérer l’afflux de bovins lié à la décapitalisation sont impérativement attendues. La FNB demande une hausse immédiate des restitutions afin de renforcer la capacité d’export sur pays tiers, ainsi qu’une mesure exceptionnelle de stockage. Dans ce domaine, les éleveurs ne comprennent pas l’inertie de Bruxelles.
Au plan économique, les éleveurs n’ont pour beaucoup plus les moyens de souscrire des prêts supplémentaires, quand la facture des achats supplémentaires de fourrages se chiffrera entre 15 000 et plus de 40 000 euros selon les systèmes et l’ampleur des pertes constatées. Les différents prêts de trésorerie annoncés ne suffiront pas à canaliser la situation. Au vu de ce bilan, le gouvernement français n’échappera pas à la mise en oeuvre d’une mesure spécifique pour l’élevage bovin-viande de report d’annuités de grande ampleur, en fin de tableau. Elle demeure incontournable pour pérenniser l’élevage et redonner aux éleveurs confiance et visibilité.
Communiqué de presse de la FNB, le 23 juin 2011