Terre d'emploi 43
Objectif : créer 50 emplois agricoles sur la Haute-Loire
Un projet pour 2012, porté par Pôle Emploi Agricole 43
et le Service de Remplacement, en partenariat avec l’administration et les Centres de formation vise à accompagner les mutations de l'agriculture en créant des emplois permanents dans le milieu agricole. Un bel exemple de partenariat.
C'est une assemblée attentive et mobilisée par les questions d'emplois qui a donc débattu sur l'avenir de l'Emploi agricole. Le président de la FDSEA Gilbert Guignand et la Présidente du Service de remplacement Sandrine Cottier ont dressé un bilan de l'Emploi dans un contexte paradoxal, où l’économie agricole reste morose mais avec un nombre de journées de remplacement qui ne cesse d'augmenter.
Des besoins en main-d’oeuvre
Dès 2000, une étude intitulée «objectif lait 2010» avait permis de prendre en compte la problématique de l'emploi dans la filière départementale laitière. En 2010, le rapport des ingénieurs Dupré et Nil - qui avait pour objet de dresser les perspectives agricoles de Haute-Loire - montre un nombre d’exploitations professionnelles en chute libre passant de 8 330 en 1990 à 4 300 en 2010, des installations trop peu nombreuses (80 par an) pour compenser les départs à la retraite, des chefs d’exploitations qui vieillissent et une plus grande proportion de femmes chefs d’exploitation. À ce constat, on peut ajouter d’autres éléments : les agriculteurs aspirent à la parité en terme de conditions de vie avec les autres secteurs socio-professionnels, le métier souffre d’une image rétrograde, la gestion des ressources humaines est un domaine complexe avec des aspects juridiques et une problématique de management, les besoins en main-d’oeuvre sont inférieurs à un mi-temps et l’organisation du travail n’est pas toujours facile, enfin la culture d’employeur est difficile en agriculture.
Le décor est planté. Pour accompagner cette mutation en agriculture, les initiateurs de ce projet veulent maintenant orienter l’offre de services en matière d’emploi vers une approche plus stratégique de management. Ils précisent que «l’emploi doit être abordé comme un investissement et non comme une charge». Après avoir identifié et localisé les exploitations et entreprises déficientes en main-d’oeuvre, le projet vise à les accompagner dans la définition de leurs besoins et le recrutement du salarié.
Partenariat
Le projet Terre d’Emploi 43 est ambitieux ; il vise à créer 50 emplois permanents en Haute-Loire. Il est porté par plusieurs structures constituant le Pôle Emploi Agricole, à savoir la Fédération Départementale d’Exploitants Agricoles, l’Association Départementale des Groupements d’Employeurs Agricoles, le Service de Remplacement Haute-Loire et Aide Agri 43.
La FDSEA, syndicat patronal reconnu des employeurs de la production agricole négocie les dispositions de la convention collective départementale et ses évolutions. Il propose également une offre de services : un accompagnement pour recruter un salarié, du conseil juridique, une formation…
L’ADGEA accompagne les agriculteurs, réunis dans un groupement d’employeurs local, dans l’embauche d’un salarié en direct à temps plein ou à temps partiel. Ce groupement leur permet de partager un salarié qualifié et de réduire les coûts.
Aide Agri 43 aide les agriculteurs à satisfaire leurs besoins en main-d’oeuvre complémentaire et à temps partiel.
Enfin le Service de Remplacement de Haute-Loire, comme son nom l’indique, permet de suppléer le chef d’exploitation pour des motifs de maladie, accidents, mais aussi congés, formations…
Avec sa large panoplie de services, le Pôle Emploi Agricole 43 constitue le socle de l’inscription dans la démarche de l’emploi individuel et partagé et souhaite participer pleinement au maintien de l’emploi et au développement économique et social du territoire. Voilà pourquoi ce Pôle s’investit largement dans Terre d’Emploi 43, qui sera officiellement lancé en janvier 2012, dans le cadre d’un projet fédérateur entre OPA, centres de formation, administration et collectivités territoriales.
Ils ont dit…
Gilbert Guignand, FDSEA : «Dans le cadre de ce projet, il serait intéressant de créer une commission sur les métiers de l’agriculture en lien avec Pôle Emploi et l’Administration».
Gilbert Bros, Chambre d’Agriculture : «Nous avons besoin de gens qui n’auront pas que des compétences agricoles : des transformateurs, des commerciaux… pour aller chercher de la valeur ajoutée».
Mikaël Vacher, JA : «Après des études agricoles, on peut ne pas devenir chef d’exploitation, sans pour autant sortir de la filière…».
Philippe Lamat,… : «Il faut ouvrir les portes de nos exploitations pour présenter et faire connaître le salariat».
Sandrine Cottier, SR43 : «Nous devons continuer à former les maîtres de stage pour valoriser l’image du métier».
Mme Rousson, Pôle Emploi : «Il faut trouver une solution pour garder les jeunes qui sortent de la filière agricole, dans le circuit de l’agriculture… Nous pouvons travailler sur les évaluations et bilans de compétences en milieu du travail».
Centres de Formation : «C’est difficile de pousser les jeunes vers les métiers agricoles… Le salariat, c’est la continuité de la formation. Il est bon de passer par le SR pour ouvrir l’esprit d’un futur chef d’exploitation… Il faut travailler sur une image positive du métier… Nous avons besoin des OPA pour communiquer dans ce sens…».
Laurent Duplomb, Chambre Agriculture : «Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est l’accompagnement total des employeurs de main-d’oeuvre qui peut se faire dès aujourd’hui».
Denis Conus, Préfet : «L’emploi en agriculture, c’est particulier mais pas isolé… On note une distance par rapport à l’emploi, il faut donc favoriser les contacts et faire visiter les exploitations… Pour ceux qui veulent faire quelques années dans l’agriculture, il faut offrir des perspectives d’emploi de 12 mois/12».