“Nous souhaitons un médiateur”
Les sapeurs-pompiers professionnels du Cantal maintiennent leur pression vis-à-vis de leur direction.

Même en grève, les sapeurs-pompiers assurent tout de même la protection des Cantaliens.
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J.-M.A.
En grève depuis mercredi minuit, le collectif des sapeurs-pompiers professionnels du Cantal a tenu à expliquer la situation “afin que le public comprenne bien que notre mouvement n'a rien à voir avec la création de la future caserne. Nous préférons être respectés dans une cabane qu'être méprisés dans un château”. Jeudi matin, à la caserne d'Aurillac, les sapeurs-pompiers professionnels d'Aurillac, de Saint-Flour, du Lioran et les agents administratifs du Codis et du Sdis étaient en grève. À l'appel des syndicats SNSPP, CFDT, CGT et FO, le mouvement a pris de l'ampleur depuis les premières secousses de vendredi dernier (lire notre édition de mercredi). “Aujourd'hui, nous en avons ras-le-bol. Nous exprimons notre exaspération vis-à-vis d'une direction qui refuse de discuter. Pire, elle nous impose les choses sans que nous ayons notre mot à dire”.Harcèlement moral
Représentants le collectif, Christophe Ballot (sergent-chef, CFDT), Patrick Vidal (adjudant-chef, SNSPP), Olivier Boutet (adjudant-chef, SNSPP), Guillaume Pascal (sergent, CGT) et Samuel Sabatier (sergent, FO) dénoncent “le harcèlement moral de notre direction qui s'intensifie, le blocage des carrières de la catégorie C, la remise en cause de nos acquis sociaux”. Depuis une semaine, le collectif attend une réaction de la hiérarchie, un signe. “Mais rien, même pas un coup de téléphone. Face à une situation sociale qui se dégrade, à la mascarade des dernières discussions avec notre direction, nous souhaitons alerter les pouvoirs politiques sur l'urgence de la situation”. En outre, les grévistes réaffirment leur volonté d'un tour de table avec un médiateur. “Nous voulons parler avec Vincent Descœur. Nous sommes heureusement plus réfléchis que ceux qui, par leur attitude, font radicaliser les rapports sociaux et espèrent installer le conflit dans la durée”. Et par ces propos, c'est clairement le lieutenant-colonel Léopold Aigueparse, directeur du Sdis, et Louis Galtier, président du Sdis, qui sont visés. Les sapeurs-pompiers rappellent que “c'est la catégorie C qui est sur le terrain, qui se lève la nuit, qui assure les interventions, les gardes... Il n'y a non seulement plus de perspective de carrière pour ces agents, mais en plus il faudrait travailler autant pour gagner moins. En revanche, les officiers n'ont pas hésité une seconde pour s'augmenter”.