« Nous sommes encore une fois à un tournant »
Lors de son assemblée générale, le Herd-Book charolais a largement évoqué la potentielle naissance d’un second Organisme de sélection.
La faute à un calendrier trop chargé, l’assemblée générale du Herd-Book charolais rendant compte de l’exercice allant d’avril 2015 à mars 2016 s’est tenue mardi 28 mars dernier à l’agropôle du Marault (58). Un décalage certain entre un rapport d’activité presque obsolète et une actualité tournée vers un futur incertain.
« En phase »
Dans son rapport moral, le président Pascal Langevin évoque de nombreuses fois une volonté d’être « en phase » avec les éleveurs, le marché ou l’époque. Un vocabulaire qui traduit bien la détermination du HBC à conserver son leadership : « Nous le voyons avec la station du Marault, la demande de taureaux garantissant des facilités de naissance est croissante sur tout le territoire. Je pense vraiment que des progrès ont été faits et sont maintenant visibles. Je prétends même que l’on peut affirmer que cette image qui collait à notre race est derrière nous puisque 93 % des vêlages se font sans aide ou avec aide facile ». Dans la même veine, on peut lire au début du rapport d’activité que « contrairement aux idées reçues, une étude commandée par Interbev Bourgogne et réalisée par l’Institut de l’élevage, met en évidence l’amélioration des conformations des vaches charolaises. En 2008, 41 % des carcasses vaches étaient classés R+ et plus contre 48 % en 2015. Cette amélioration conforte les orientations prises par la race et le travail réalisé par les éleveurs sélectionneurs ».
« Unité raciale »
Outre les sujets habituels abordés lors de l’assemblée générale (concours, salons, stations, promotions, …) il n’y avait pas besoin d’être devin pour voir l’inquiétude face à la menace de la naissance d’un second livre généalogique (voir billet de Bruno Dufayet dans notre édition du 24 mars dernier). Une préoccupation présente en filigrane tout au long de l’après-midi. Sans jamais nommer Gènes Diffusion et sa demande d’agrément au ministère de l’Agriculture (dont la réponse n’est pas connue, Ndlr) pour la création d’un second Organisme de sélection, les allusions sont allées bon train : « Nous sommes encore une fois à un tournant. Vous n’êtes pas sans savoir que certains acteurs de la génétique charolaise, non représentatifs de l’ensemble des éleveurs, profitent de la mise en application du nouveau règlement européen (RZUE) pour bâtir des projets qui pourraient aboutir à la division de notre race », commente Pascal Langevin qui en appelle à « l’unité raciale, plus que jamais primordiale pour donner un avenir serein à notre belle race charolaise ».
Une idée largement reprise par les protagonistes de la table ronde axée autour du thème des « conséquences de la mise en application du nouveau RZUE au sein de la race charolaise et sur le marché de la viande charolaise » en seconde partie de l’après-midi.