Interview
"Nous ne baisserons pas les bras ! "
Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA63
Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA63

Il semble que les sujets soient nombreux en cette période de rentrée, sur quoi travaille la FNSEA ?
Avec les températures qui demeurent élevées et le manque de précipitations, nous traversons une crise profonde. Nous avons sollicité la DDT dans l’été pour faire une tournée calamités sècheresse. Le dossier va être bâti prochainement, avec l’ambition de passer au comité national de gestion des risques agricoles fin octobre. Une question demeure en suspens et nos relais nationaux insistent auprès du ministre : les crédits doivent être suffisants ! Du côté des productions végétales, nous avons œuvré tout l’été pour prolonger aussi longtemps que possible l’irrigation. Mais sauver les meubles n’est jamais satisfaisant.
Cette année est la dernière année doit être la dernière année des calamités telles que nous les connaissons, où en est-on de la réforme de la gestion des risques ?
Là aussi, vaste sujet. La réforme doit être en place au 1er janvier 2023, mais même demande de la profession : pour que la réforme soit à la hauteur, il faudrait plus de budget ! Et donc, sans cela, difficile de trouver les curseurs qui amèneront un filet de sécurité pour les agriculteurs des différentes filières de production. Nous tenons d’ailleurs ce jour (jeudi 1er/09, ndlr) un conseil avec une intervention de Groupama et Pacifica pour nous informer. Le système assurantiel devra être suffisamment intéressant et la solidarité nationale devra aussi s’exprimer correctement.
Et côté prix ?
Les prix ne couvrent toujours pas la hausse des matières premières ! On ne doit pas être leurré par les hausses des prix à la production. Si l’on regarde avec l’inflation, nos produits même avec cette hausse ne sont pas plus chers qu’il y a quinze ans ! Le Préfet va réunir les opérateurs économiques pour le suivi de la mise en place des EGA. Nous demandons toujours leur pleine et entière application ! Le partage de la valeur est un sujet et notre rémunération aussi ! Nous ne baisserons pas les bras !
Un dernier mot ?
Ce qui nous inquiète par-dessus tout, c’est la décapitalisation qui est engendrée et le découragement de nous tous. Bien sûr, l’alimentation des troupeaux est un sujet prégnant, mais avec
40 °C et des précipitations absentes, aucune filière n’est prête à résister et aucune n’en a vraiment les moyens ! Nous allons travailler notre relance syndicale, et nous ne serons jamais trop de cotisants pour appuyer le travail de nos animatrices, nos réseaux syndicaux et ceux qui s’en occupent ! Continuons à peser sur le ministère, sur le gouvernement, nos députés pour amener des moyens sur nos exploitations !