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Négociations commerciales : plus d’excuses

Retour sur la mobilisation puydômoise, ce mardi 16 février à l’hypermarché Leclerc à Enval pour une meilleure
répartition des marges et un retour aux producteurs toutes filières confondues.

Mobilisation le 16 février à l’hypermarché Leclerc à Enval
Avec le directeur, les producteurs sont clairs : " on ne vient pas faire l’aumône, nos produits ont un prix ".
© FNSEA63

Pour mettre la pression sur la distribution pendant cette période de négociations commerciales annuelles, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs du Puy-de-Dôme se sont mobilisés mardi 16 février.
En effet, les échos reçus concernant les négociations semblent faire encore une fois la part belle au " pouvoir d’achat " au détriment du maillon production. Les demandes de déflation de la part de la grande distribution sont indécentes alors que les distributeurs ont réalisé des résultats exceptionnels. " La grande distribution aurait eu, en 2020, une hausse de son chiffre d’affaires de plus de 6 %, et la hausse des prix alimentaires serait de 2 %, cela représente quelques milliards d’euros qui ont été captés aux consommateurs et qui se baladent quelque part ! ", explique Thierry Chirol, membre du bureau et " nous, nous nous battons pour des centimes ", poursuit-il.
A croire que les acteurs du marché français ne sont malheureusement pas suffisamment responsables pour mettre en place des pratiques vertueuses sans y être contraints ! La Loi issue des Etats Généraux de l’Alimentation doit permettre la prise en compte des coûts de production dans la fixation des prix agricoles mais au bout de 3 ans, le compte n’y est pas ! Pourtant, avec l’augmentation régulière des prix à la consommation et le relèvement du seuil de revente à perte, ce sont des milliards d’euros en plus qui ont été générés en 2 ans. " Mais le retour dans nos cours de fermes ne s’est pas fait en proportion ", explique Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63.
" Le respect, plein et entier, de la loi Egalim doit se mettre en place lors des prochaines négociations commerciales ! ", martèle Sabine Tholoniat. Il ne doit plus être repoussé ou laissé aux oubliettes. Il faut quand même rappeler que " la juste rémunération des éleveurs n’est ni un frein au pouvoir d’achat des consommateurs, ni à celui des entreprises de transformation " explique-t-elle.
C’est ce qui a été également expliqué à M. Mouzin, directeur de Leclerc Enval. Et si ce dernier met en avant les bonnes pratiques de son magasin, les producteurs lui rappellent que cela doit concerner l’ensemble des produits agricoles. Leclerc Enval s’approvisionne auprès de plusieurs producteurs en viande bovine, certes à bon prix par rapport au marché, " mais toujours pas en adéquation avec la loi, et donc sans rémunérer l’éleveur à son coût de production ! Les achats devraient se faire avec près d’1 € de plus sur le kilo ! ", rappellent les producteurs.
Les échanges, bien que cordiaux, ont permis de redonner quelques données chiffrées de production et de hausses des matières premières. " Avec des hausses de plus de 20 % pour les céréales et plus de 25 % sur le soja, les coûts de production sont à la hausse en ce début 2020, et vous entamez les négociations en rabotant les prix déjà insuffisants de 2020 " a déploré Thierry Chirol lors de la rencontre. La faute aux acheteurs a-t-on répondu.
A la FNSEA et dans les associations spécialisées, des travaux sont en cours avec des économistes afin d’établir le prix que devrait payer le consommateur pour permettre à la filière de rémunérer l’éleveur à la hauteur de ce qui est prévu par la loi Egalim. " Grâce à ces chiffres, nous verrons clairement qui et où sont les maillons qui font défaut ", explique Serge Bionnier, céréaliers à Riom.

Le consommateur, prêt ?

Les producteurs présents mardi ont demandé aux consommateurs venus faire leurs courses : " êtes-vous prêts à payer vos yaourts un centime de plus ? ou 4 centimes sur votre brique de lait ? " Pour la plupart, c’est oui, sans hésitation. En effet, pour seulement 1 centime d’augmentation sur le prix d’un yaourt nature de 125 g, le gain sur le prix des 1 000 litres de lait atteint 96 €. Largement suffisant pour satisfaire les producteurs… Cette action est conduite pour sensibiliser le consommateur à l’impact de son achat, " dans la répartition des marges, notre meilleur allié c'est le consommateur ", témoigne Joël Amadon, producteur de lait.

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