« Ne faisons qu’un pour défendre notre territoire »
La crise sanitaire actuelle rapproche encore davantage la Chambre d’agriculture et la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) du Puy-de-Dôme. Elles communiquent ensemble sur l’importance de consommer des produits locaux et retrouver le chemin des commerces de proximité. Plus qu’un acte citoyen ou écologique, il devient solidaire.
Interview de Claude Barbin, président de la CCI du Puy-de-Dôme
Pourquoi l’acte de consommer local devient-il un acte solidaire ?
La crise sanitaire aura eu le bénéfice de mettre en valeur les circuits courts. Ils ne supplanteront jamais les autres circuits de commercialisation mais ils ont le mérite d’apporter aujourd’hui une réponse. Plus que tout, ils permettent un retour de la valeur dans les territoires. Par circuits courts j’entends à la fois la vente directe de produits agricoles mais aussi les commerces de proximité. En raison du confinement, les consommateurs ont été obligés de privilégier les petits commerces des villages. Demain, je souhaite que cela devienne un réflexe solidaire puis une habitude.
Croyez-vous sincèrement que ces comportements dureront ? Chassez le naturel, il revient au galop…
Les contraintes de déplacements que nous avons vécues auront un écho tant sur l’organisation du travail que sur la consommation. J’en suis persuadé. De plus, nous ne sommes pas sortis de la crise. Au contraire, nous allons entrer dans une crise économique sans précédent. Jusqu’à maintenant les aides de l’Etat offraient un soutien mais elles vont finir par s’arrêter. Au-delà de ce rôle fondamental de proximité que nous avons chacun, la CCI a la volonté de préparer l’avenir. Notre mobilisation est totale pour accompagner les entreprises, les industries et les exploitations agricoles. Nous pouvons aussi compter sur le soutien de la grande Région qui a débloqué un budget de 600 millions d’euros pour soutenir les entreprises en difficulté.
Dans quelles mesures souffrent les commerces de proximité de cette crise ?
Ils sont affaiblis. Je ne me risquerais pas, pour l’heure, à donner des chiffres. Les bars, hôtels et restaurants sont les plus touchés parce qu’ils ont été fermés en premier et rouvriront sans doute en dernier. Les Points multi-service, derniers commerces dans certaines communes rurales, souffrent également puisqu’ils ont été contraints de fermer certaines de leurs activités.