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« MontLait » fait son nid pour s’installer durablement

Éric Germain, trésorier de l’Association des Producteurs de Lait de Montagne, dresse un bilan 2015 de la marque MontLait.

Éric Germain, producteur de lait dans le Puy-de-Dôme est trésorier de l’association des producteurs de lait de montagne.
Éric Germain, producteur de lait dans le Puy-de-Dôme est trésorier de l’association des producteurs de lait de montagne.
© AA63

Depuis plus de deux ans sur le marché, la marque de producteurs « MontLait » poursuit son développement. Rassemblant 525 exploitations sur sept départements, elle est désormais référencée auprès de toutes les enseignes de la grande distribution. Leclerc, Intermarché, Carrefour, Système U et maintenant Casino ont adhéré à la démarche de l’Association des Producteurs de Lait de Montagne mais il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés, comme l’explique Éric Germain, trésorier de la structure.

Quel bilan pouvez-vous dresser de cette année 2015 ?
C’est notre deuxième année de commercialisation et le volume vendu atteint 2,3 millions de litres de lait. En 2014, nous étions à 1,3 million de litres. Dans le Puy-de-Dôme, nous sommes depuis peu référencés auprès de tous les distributeurs. Nous avons signé il y a deux semaines avec Géant Casino. C’est le dernier à nous rejoindre. Je crois qu’il l’a fait parce qu’il était l’unique enseigne à ne pas avoir de « MontLait » en rayon mais aussi pour des raisons de communication. Les récentes manifestations ont eu un impact sur l’image des GMS. Ils tentent désormais de se rattraper en intégrant davantage de produits locaux.

Vous vous attendez donc à une augmentation des ventes dans le Massif central, bassin de production de « MontLait ». Cela vous encourage-t-il à élargir le périmètre de commercialisation à d’autres régions ?
Nous voulons que « MontLait » soit référencé sur tout son territoire. Désormais, ce n’est plus uniquement le Massif central mais c’est aussi Rhône-Alpes. Il n’y a pas de marque de producteurs commercialisée là-bas et la demande se fait sentir. En revanche, nous tenons à ce que la production reste pour l’instant sur le Massif central. « MontLait » est, et a toujours été, un complément pour valoriser les 70 % de lait qui ne sont pas sous AOP. C’est une marque de producteurs, nous ne voulons pas entrer dans une production industrielle. En ce qui concerne d’autres régions, nous avons déjà franchi le pas. La centrale d’achat U-Est propose notre lait à ses magasins d’Alsace et Lorraine.

Quel est le réel retour pour les producteurs engagés dans la démarche « MontLait » ?
En 2015, les producteurs adhérents ont reçu une prime équivalente à 11 % des sommes qu’ils ont investies dans l’association, du fait des bons résultats de vente 2014. Je n’ai pas encore les chiffres exacts mais a priori, ils devraient recevoir davantage en 2016. L’objectif principal de l’association est d’atteindre le plus vite possible 10 millions de litres vendus. La structure sera entièrement autonome et le prix d’achat aux producteurs revalorisé de 10 euros/tonne. Mais « MontLait » n’est pas seulement fait pour les éleveurs. La marque permet aussi aux laiteries de couvrir leurs frais de collectes plus importants en zones de montagne. Dans un litre de lait, 30 % est destiné à la communication du produit, 30 % à l’éleveur, 30 % à la laiterie et 10 % au fonctionnement de l’association.

En ce temps de crise laitière, l’Association des Producteurs de Lait de Montagne attire-t-elle davantage de producteurs ou au contraire, fait-elle face elle aussi aux arrêts de production ?
En deux ans, nous avons perdu 75 producteurs. Certains ont atteint la retraite et d’autres, en limite de piémont, se convertissent à l’élevage allaitant et la culture de céréales. Avec tous ceux qui arrêtent aujourd’hui plus ceux qui arrêteront d’ici cinq ans, au regard de l’âge de la profession, nous ne pouvons qu’être inquiets. « MontLait » propose une solution à long terme et les producteurs voudraient une solution immédiate. Ce n’est pas possible. La négociation avec les GMS est longue et laborieuse. La marque doit faire son nid dans les rayons pour s’installer durablement et surtout fidéliser le consommateur.

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