Moissons 2023 : des rendements plutôt optimistes, des prix aléatoires
Lamoissontoucheàsafin dans
l’Allier et le temps est venu de
dresser le bilan. Pour certains « belle », pour d’autres
« atypique », les avis sont convergents pour parler de
« normalité ».
Au moment ou la moisson s’acheve, le bilan s’impose, et il est plutot positif. Pas au meme niveau pour tous, mais globalement les tendances sont bonnes.
Pour la maison Jeudy, c’est Raphaël Jeudy lui-meme qui nous en parle: « bien sur il y a des deçus selon le secteurs, mais les qualites sont meilleurs que celles de l’an dernier, et quand bien meme il y a des soucis de PS (poids specifique), les rendements sont au rendez- vous. S’il fallait dire une seule phrase je dirais que nous avons fait une moisson qui ressemble a la norme. Et dans le monde agricole, nous n’avions pas vu cela depuis plusieurs annees. Alors oui nous venons de cloturer une annee normale. »
Effectivement on peut constater au global, 30% de volume supplementaire a l’an dernier. Quant aux rendements ils ont augmente, tout produit confondu de 15 %.
« Pour le ble nous sommes a 20% de plus, quant aux orges ce sont les heureuses gagnantes. Contrairement a l’an dernier, du fait que les orges ont moins subi les coups de secheresse. Ce qui a le plus deçu par contre c’est le colza. Les agriculteurs lui avaient tourne le dos pour plusieurs raisons : la secheresse a l’implantation, le gel a la levee, les problemes de desherbage et la resistance aux insecticides. Le fait aussi de cumuler tous ces facteurs avec un prix peu interessant (environ 350 euros) explique ce peu d’interet. Le lin avait trouve sa place pour combler. Cependant, les deux crises, celles de la Covid et la guerre en Ukraine ont provoque la flambee des cours et le colza a retrouve un interet pecuniaire. Or la Russie et l’Ukraine sont un vivier de culture des oleagineux, que ce soit colza ou tournesol. Cela explique aussi l’inflation. »
Concernant les prix
Deux evenements forts, Covid et guerre en Ukraine, ont tire les prix vers le haut sans jamais redescendre reellement en dessous de 200, ce qui est deja un prix tres haut et relativement record depuis dix ans. «Lepicduprixdublea400euros, souligne Raphaël Jeudy, a marque les esprits, a tel point qu’aujourd’hui 200 euros fait reference a un prix bas pour certains agriculteurs, et pourtant il s’agit malgre tout d’un tres bon prix. Les cours se
sont quand meme repris avec les derniers evenements des semaines, a savoir l’accentuation de la guerre en Ukraine et l’impact climatique qui fait quand meme peur au marche, et qui fait monter les cours. »
En conclusion, pour la maison Jeudy, « il ne faut pas oublier que ce sont des machines mais aussi et surtout des hommes qui font la moisson. Et nous pouvons repenser a celle de 2021 qui avait ete horrible pour tous, du fait des evenement climatiques de l’epoque. Nous avions attaque le 14 juin, pour finir fin aout. Les chantiers avaient ete retardes, les hommes n’en pouvaient plus. Le maïs avait subi le meme sort. Il y avait eu perte de rendement et de qualite ».
Alors cette annee, malgre quelques coups de pluie, cette moisson, bien cadencee, a ete belle.
Pour Denis Beauchamp, responsable cereales de la Coopaca, le bilan est un peu plus mitige. Les rendements ont ete tres moyens sur la partie Sologne, et mieux sur Forterre et Limagne. Le poids specifique est un peu faible. Le colza est normal mais pas exceptionnel, pour l’orge cela reste classique.
La Chambre d’agriculture de l’Allier dresse de son cote un bilan « atypique». Selon ses chiffres, le rendement departemental moyen est, pour les colzas, proche des 28 quintaux, tres similaire a celui de l’an dernier. Ce qui est neanmoins remarquable c’est leur volatilite, allant d’une dizaine de quintaux a plus de 40.
Concernant les orges, les rendements sont plutot corrrects a bons, avec une moyenne departementale oscillant autour des 60 quintaux. Concernant les bles, les resultats sont plutot aleatoires: si les rendements sont bons a tres bons en Forterre ou Limagne,
la qualite peut parfois etre plus mesuree avec des taux de proteines quelquefois juste satisfaisants. Sur le Nord Allier, les rendements sont decevants (40 a 50 qtx) et la qualite du PS (inferieure a 72) souvent mediocre ce qui a conduit a de nombreux declassements en ble fourrager. Sur l’ouest du departement, les rendements ne sont pas exceptionnels non plus etant donne que les bles etaient aussi prometteurs mais les rendements tournent autour de 60 quintaux avec des PS corrects a mauvais.
L'ALLIER AGRICOLE