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Mobiliser un outil important pour l’agriculture

Vendredi 26 avril, le PETR sud-Lozère, en partenariat avec le département, a organisé un forum sur le foncier agricole, avec de nombreux acteurs du sujet, dont la Safer Lozère et Terre de Liens. L’occasion de réfléchir aux outils pour mobiliser le foncier pour l’agriculture.

Les intervenants lors du forum sur le foncier organisé par le PETR sud-Lozère
Les intervenants lors du forum sur le foncier organisé par le PETR sud-Lozère
© PETR Sud-Lozère

Ce 26 avril, l’amphithéâtre de l’institut Agro de Florac était plein, avec près de 80 participants (élus du territoire des sud Cévennes et techniciens) au forum intitulé : « protéger et mobiliser le foncier agricole : outils et témoignages inspirants ». Tout un programme pour parler d’un outil essentiel aux agriculteurs : le foncier.
Après un panorama national et local des enjeux agricoles et fonciers, une prise de hauteur par Coline Perrin, chercheuse à l’Inrae Montpellier, puis des témoignages inspirants, des mises en pratique de divers outils mobilisables, et des explications réglementaires ont rythmé la journée de travail. En continuité de cet événement, le Département et le PETR Sud-Lozère proposent un accompagnement pour trois communes par la Safer Lozère et Terre de Liens sur ces thématiques, et pour une commune par la chambre d’agriculture pour repérer les cédants agricoles et préparer au mieux la transmission de leur ferme.

Le foncier agricole : qui peut se préoccuper de cet élément ?
Objectif de la journée : dédramatiser le foncier agricole pour les élus locaux, notamment. Et leur faire comprendre qu’ils ont des outils à disposition dont ils peuvent s’emparer pour favoriser l’installation de jeunes agriculteurs sur leurs territoires. Et parmi les outils mobilisables, le premier reste l’élaboration d’une stratégie foncière communale pour protéger les terres agricoles, faciliter l’installation et construire l’autonomie alimentaire du territoire.
Parmi les exemples présentés lors de cette journée de travail, l’installation de Simon Rousset, maraîcher à Salièges (commune de Florac). « Tout est parti du constat, par le PETR sud-Lozère et les élus, d’un manque de légumes locaux pour fournir la cantine scolaire de l’école de Florac », détaillent Louise Daunizeau et Floriane Rouge, les chargées de mission du PETR sud-Lozère. Après réflexion avec les élus et les acteurs du territoire, en 2022 démarre une recherche de foncier pour installer un maraîcher en lien avec la mairie de Florac. À Salièges, est identifié un terrain qui pourrait convenir. Après un diagnostic agricole réalisé par la chambre d’agriculture, à l’été 2022, un appel à candidature est lancé pour trouver un maraîcher. Après une analyse de six candidatures, c’est finalement Simon Rousset qui est retenu. L’année 2023 a servi aux nombreuses démarches administratives, et enfin, en 2024, le jeune maraîcher est installé, le bail signé et les plantations peuvent débuter. Lui est aussi fournie une actualisation des besoins en volume de la cantine, d’après les chiffres 2023, pour qu’il puisse ajuster ses cultures en conséquence. Première livraison prévue à l’automne 2024 à l’école de Florac. « Ce projet s’inscrit dans une démarche plus globale d’évolution de la cantine scolaire et de sensibilisation à une alimentation saine et locale (tarification sociale, approvisionnements en produits bio et locaux, formation des cuisiniers et des personnels de service, achat de matériel pour augmenter la part de fait maison, pesée des déchets et réduction du gaspillage alimentaire, ateliers d’éducation au goût en classe…) », détaille Floriane Rouge.

Des outils multiples à disposition
D’autres exemples ont rythmé la présentation, dont celle de la commune de Ventalon-en-Cévennes. À l’origine de la démarche, un inquiétant constat : la châtaigneraie cévenole dépérit. Pourtant il existe des porteurs de projet identifiés et une production structurée en Cévennes. Grâce à un financement de la région, la commune de Ventalon-en-Cévennes, Épi de Mains et la Safer identifient les secteurs les plus porteurs sur la commune et insufflent une première dynamique auprès des propriétaires, qui sont inquiets à l’idée de s’engager sur du long terme. La commune doit donc mobiliser le foncier et aider à sa bonne gestion tout en accompagnant les propriétaires. Une fois le constat posé, ne reste plus qu’à amorcer les démarches : la commune de Ventalon-en-Cévennes décide de s’intéresser à ses biens vacants et sans maîtres, notamment. Une démarche accompagnée par la Safer Lozère (à l’échelle du PETR sud-Lozère, 24 communes ont réalisé une première étude, accompagnées financièrement par le département, et à la fin février 2024, 311 hectares ont été intégrés).
Huit comptes vacants sont intégrés pour un total de plus de 19 hectares dès 2020 grâce à cette démarche. « Ensuite, il est possible de structurer le foncier disponible ou encore d’impliquer les propriétaires privés via des associations foncières agricoles et pastorales, par exemple », détaille Xavier Meyrueix, directeur de la Safer Lozère. Un événement qui a aussi permis à la Safer de présenter son travail sur les terres incultes à Chapieu, ou encore d’évoquer Vigifoncier ; ou le nouvel outil pour les friches, Wasabi. « Le rôle des élus est fondamental, veut croire Xavier Meyrueix. Les maires et les conseillers locaux sont ceux qui ont une connaissance fine du territoire ». La Safer peut, ensuite, apporter toute son expertise avec une approche « pluridisciplinaire » : « nous sommes capables de produire des analyses foncières à l’échelle de la commune, pour détailler la dynamique foncière et la structuration des propriétés. Ensuite, de nombreux outils sont mobilisables, à condition de les connaître ».
Un travail encore plus fin d’analyse pourrait être fourni par la Safer : « les pré-études d’aménagement foncier », qui s’intéressent à la parcelle. Mais la question de qui finance ces études n’est pour le moment pas résolu.
« Nous voulions démontrer que les élus ont une légitimité à agir sur le foncier agricole. Et les exemples présentés ont démontré qu’il est possible, pour les communes, d’engager des actions. Les structures lozériennes travaillent toutes ensemble, il suffit de mobiliser les bonnes personnes », a conclu Floriane Rouge.

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