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Mise en orbite du plan « Protéi-NA »

Né d’un « alignement de planètes » favorable à son décollage, le plan régional de développement des protéines végétales, baptisé Protéi-NA (pour Nouvelle-Aquitaine) a été dévoilé à la mi-décembre 2020, à l’issue des Rencontres virtuelles de la recherche, du développement et de la formation, que l’on pouvait suivre sur agriweb.tv.

Luc Servant, président de la Chambre d'agriculture Nouvelle-Aquitaine.
Luc Servant, président de la Chambre d'agriculture Nouvelle-Aquitaine.
© capture d'écran

L’élaboration du plan Protéi‑NA est le fruit d’une conjonction de planètes, dont tous les acteurs régionaux se sont amusés à souligner l’alignement, le 15 décembre 2020 lors d’une table ronde virtuelle, organisée entre Pau et Limoges. Le dernier acte qui a achevé de booster le moteur de la fusée Protéi‑NA, c’est l’annonce du plan national protéines, par le ministre de l’agriculture le 1er décembre dernier. Dès lors, toutes les pièces étaient en place pour procéder à la mise à feu avant le décollage du plan.

Avec toute la filière, de l’amont à l’aval
La présentation officielle de tous les enjeux et objectifs du plan a eu lieu dans le cadre des Rencontres régionales de la recherche, du développement et de la formation. Une table ronde (virtuelle) a réuni tous les protagonistes de ce plan : le Draaf, Philippe de Guenin ; le vice-président de la Région, Jean-Pierre Raynaud et les élus de la Chambre régionale d’agriculture : Luc Servant (à peine élu président), Christian Daniau (président de la Chambre d’agriculture de Charente et élu référent de ce dossier pour la partie végétale) et Guy Estrade (président de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, référent pour la partie animale).
« Ce plan protéines est le fruit d’une longue réflexion et un projet de mandature qu’on s’est fixé à la Chambre régionale. Cet objectif était partagé avec la Région et les services de l’État. On a commencé à y réfléchir, il y a presque deux ans, dans un comité de pilotage, a longuement détaillé le président charentais. Aujourd’hui, on est complètement en phase avec le plan de relance proposé par les services de l’État. Mais on ne réussira ce plan protéines qu’à la condition de prendre en compte l’ensemble de la filière (de l’amont à l’aval), la R&D (recherche et développement), l’accompagnement des agriculteurs, les outils de transformation et de stockage – qui sont absolument nécessaires – et la valorisation de chaque filière animale. L’alimentation humaine reste encore à travailler, considérant qu’il y a une marge de manœuvre assez importante à gagner. Tous les leviers doivent être activés dans tous les départements, pour mettre en place une complémentarité entre territoires et cultures ».

Par culture
Et Christian Daniau d’ajouter : « La première source de protéines en Nouvelle-Aquitaine, ce sont les prairies. À nous de trouver les moyens pour les rendre plus productives en protéines, dans le but de parvenir à l’autonomie à l’échelle de l’exploitation (via la production et la valorisation de méteils ainsi que dans la gestion des fourrages). La deuxième source de protéines provient des céréales, également utilisées en alimentation animale. Juste un exemple : si on savait produire des variétés et des solutions plus riches en protéines pour l’alimentation des porcs, on importerait moins de soja ! Troisième vecteur : les oléoprotéagineux. Le tournesol et le colza – les deux cultures les plus pratiquées dans la région – servent à produire de l’huile et des tourteaux riches en protéines. Pendant la première crise de la covid‑19, on s’est rendu compte de notre dépendance. On a dû continuer à écraser du tournesol et du colza afin de réaliser des tourteaux français, sans débouché pour les huiles ou des biocarburants. Là aussi, il y a des pistes à creuser, d’autant qu’on bénéficie en Nouvelle-Aquitaine d’un potentiel de développement grâce à des usines, comme celles de COC (Vienne) ou d’Avril à Bordeaux. Quant aux autres cultures, comme le pois et le soja, elles souffrent à la fois d’un manque de rentabilité et de technique pour que les céréaliers s’y mettent. »
Si « derrière tout changement de pratiques, il y a prise de risque pour les agriculteurs », avertit Guy Estrade, Jean-Pierre Raynaud explique que la création d’une MAE de transition pourrait servir d’encouragement.
Mais c’est, de toute façon, sans compter le verdict final, rendu par le consommateur !
Si le plan d’action a été imaginé pour les deux ans qui viennent, le politique de la table ronde, Jean-Pierre Raynaud, a rappelé les échéances électorales de 2021 et l’importance du plan protéique au sein du programme régional phare qu’est Néo Terra. « Il faut apporter l’exemple de la preuve aux agriculteurs » martèle le vice-président de la Région, chargé des questions agricoles. D’autant que les moyens, via le plan de relance post-Covid détaillé par le Directeur régional de l’agriculture, peuvent être débloqués rapidement, « car ce plan fait sens », a soutenu Philippe de Guenin, derrière son ordinateur.

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