Enseignement agricole
Mettre l’énergie au cœur des projets de l’enseignement agricole
Les directeurs des exploitations des lycées agricoles de toute la France, réunis à Sées (Orne), ont axé leur 5ème rencontre sur la production et l’économie d’énergie. Contexte.

à l’Université de Genève.



à l’Université de Genève.



à l’Université de Genève.
Un réseau
Le point sur… Projets et limites
Les rapporteurs des différents ateliers organisés sur ces journées ont mis en évidence les problématiques posées par la création de projets de production ou d’économie d’énergie. Principale évidence : la question d’éthique est fondamentale, d’autant plus qu’il faudra l’aborder de façon pédagogique avec les élèves.
Les circuits courts
Brûler de la paille, oui, mais brûler du blé ? est-ce « socialement » possible ? (et pourquoi pas brûler le blé déclassé par la nouvelle réglementation sur les mycotoxines ?). Autre question soulevée : celle du temps de mise en place d’un projet avec des partenaires territoriaux et la recherche de financements : « parfois 7 à 8 ans sur une exploitation individuelle. Or nous sommes contraints au résultat et n’avons pas le droit à l’erreur ! » Point positif : un projet tel qu’installer une presse à huile sur l’exploitation d’un lycée agricole permet de faire évoluer l’image de l’établissement.
Les circuits longs
Au delà des biocarburants, les cultures dédiées intéressent de plus en plus certaines industries souhaitant diversifier leurs approvisionnemens énergétiques. De nouvelles cultures dédiées à la production de biomasse pourraient procurer un gisement pour un carburant de 2e génération. Parmi elles, le myscanthus, le saule. Première contrainte dégagée : « Créer une culture dédiée engendre une notion de contractualisation ». Autre limite : «des cultures pérennes bloquent l’assolement ».
Audit énergétique
« Planète » est un outil de diagnostic énergétique « qui ne pose pas de questions d’éthique » Le système a cependant ses limites : « il ne s’applique pas à certains secteurs comme l’horticulture ». Autre : « il ne comptabilise pas l’énergie humaine ». Points positifs décrits par l’atelier : « cet outil permet de travailler en réseau et de tracer les évolutions »
Zoom sur Bernard Lachal, physicien (Université de Genève) : « une filière complexe »
Bernard LACHAL est «Energicien». Ce professeur de l’Université de Genève a présenté son approche des systèmes de production d’énergies renouvelables. Pour lui, les filières énergétiques (du producteur au consommateur) doivent être le plus rationnelles possibles : « produire de l’énergie en en consommant le moins possible ». D’où le recours au renouvelable. « Or, cette énergie coûte chère aujourd’hui, car une maturation des technologies doit s’opérer ». Plusieurs réalisations en Suisse replace les énergies renouvelables, et tout spécialement celles issues des activités agricoles, dans un contexte territorial (biogaz, biocarburant et réseau de chauffage à paille). « De mon point de vue, la principale contrainte est de concilier la complexité : production agricole, sécurité alimentaire, environnement et production d’énergie ». Le conseil donné aux établissements agricoles français : « Raisonner localement et bien gérer la taille de l’outil. Rien ne sert de voir trop grand et de devoir, par exemple pour faire fonctionner un investissement, acheter de la matière première trop éloignée ! Il faut savoir où mettre le curseur » Enfin : « Des pionniers ont essuyé les plâtres. Il faut se servir de ces retours d’expériences ».
Biomatériaux
Claire Hubert est sous directrice du RIC : appui recherche et développement à l’enseignement agricole. « Il n’y a pas que la bioénergie. Il faut également penser biomatériaux. La bioénergie étant l’utilisation des sous-produits de cette première industrie. »
Elle pense également à l’intégration dans les réseaux des établissements d’agriculteurs
pionniers, extérieurs à l’enseignement.