Mercosur, DNC, Pac : les lignes rouges de la FNB
Dans le cadre de sa tournée des régions, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Patrick Bénézit, s’est rendu dans la Loire le lundi 15 décembre. Cette rencontre avec les représentants des sections bovines des FDSEA d’Auvergne-Rhône-Alpes a été l’occasion d’échanger sur les réalités du terrain et d’exprimer les principales revendications de la filière bovine.
Dans le cadre de sa tournée des régions, le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Patrick Bénézit, s’est rendu dans la Loire le lundi 15 décembre. Cette rencontre avec les représentants des sections bovines des FDSEA d’Auvergne-Rhône-Alpes a été l’occasion d’échanger sur les réalités du terrain et d’exprimer les principales revendications de la filière bovine.
Une tournée régionale chez François Garrivier, vice président de la FDSEA
Un temps d’échange était au programme de la matinée, suivi d’une conférence de presse l’après-midi. C’est sur son exploitation, à Grézolles, dans les monts du Forez, que François Garrivier, vice-président de la FDSEA, recevait la délégation et les journalistes.
« Nous sommes ici pour un discours de vérité et de responsabilité », lançait-il à la presse.
Quelles sont les principales revendications de la Fédération Nationale Bovine (FNB) ?
La non signature de l’accord avec les pays du Mercosur, le maintien du budget de la Pac et l’indemnisation des animaux dépréciés en raison des mesures liées à la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) sont les principales revendications de la FNB actuellement.
Alors que de nombreux dossiers d’actualité concernent la FNB, Patrick Bénézit, son président, tenait à rappeler que « notre fer de lance a toujours été que les éleveurs vivent de leur métier. Nous avons la chance d’avoir une forte demande en animaux pour la filière viande en Europe, ce qui fait remonter les prix depuis un an, pour atteindre leur coût de production. »
Une mobilisation à Bruxelles le 18 décembre contre le Mercosur
« Tous les combats qui influent sur la rentabilité des élevages doivent être menés »
C’est pour cela que la FNB, et plus largement les réseaux FNSEA et Jeunes agriculteurs, se mobilise le 18 décembre à Bruxelles contre l’accord avec les pays du Mercosur, considéré comme « toxique » car, en l’absence de clauses-miroirs, « il bafoue toutes les valeurs de notre agriculture ».
Cette semaine est considérée comme critique car le Conseil européen se réunit pour potentiellement acter ce traité commercial.
Le responsable syndical assurait :
Nous espérons que l’Union européenne y renoncera. Si la France ratifiait ce texte, nous le prendrions comme une trahison du gouvernement à l’encontre de l’agriculture.
A Bruxelles, les agriculteurs français et leurs collègues européens comptent également faire entendre leur voix pour le budget de la future Pac : « Nous ne voulons pas qu’il soit revu à la baisse », assurait Patrick Bénézit.
DNC : « Les scientifiques n’avancent pas d’autres méthodes »
Autre combat que mène la FNB : la défense de l’élevage français dans un contexte de DNC, engendrant des restrictions de mouvement des bovins avec des conséquences économiques.
L’éradication de cette maladie repose sur trois piliers, rappelaient les représentants syndicaux :
- le dépeuplement du foyer lorsqu’un cas est confirmé,
- l’interdiction de mouvement des bovins,
- la vaccination dans un rayon de 50 km.
Les responsables convenaient que l’abattage des animaux est difficile à vivre pour les éleveurs concernés. Patrick Bénézit poursuivait :
Les scientifiques n’avancent pas d’autres méthodes pour éradiquer la maladie. Le protocole doit être respecté par tous pour éviter de nouveaux cas.
« Le dépeuplement crée de la peur alors qu’il devrait être considéré comme un moyen de préserver les troupeaux des autres éleveurs », assurait Jonathan Janichon, président de la section bovine de la FRSEA.
Élargissement de la zone vaccinale et statut de l'export
Alors que la décision d’élargir la zone vaccinale a été prise il y a quelques jours afin de protéger les troupeaux du sud de la France, le souhait du syndicalisme majoritaire est que le pays garde son statut “ indemne de DNC “ pour pouvoir continuer à exporter.
En Rhône-Alpes, alors que les zones réglementées deviennent progressivement des zones vaccinales, les conséquences économiques ne sont pas négligeables en raison de l’impossibilité de vendre des animaux hors de ce périmètre pendant de longs mois.
La FNB et le réseau FNSEA demandent à l’Etat la mise en place d’indemnisations pour les bovins bloqués dans les fermes et qui subissent une dépréciation de leur valeur. « Jusqu’à maintenant, le ministère de l’Agriculture fait la sourde oreille », rapportait Patrick Bénézit.
La FNB a également poussé pour que des accords bilatéraux soient obtenus avec les clients de la France de manière à pouvoir exporter des animaux issus de zones vaccinales.
Un consensus a récemment été trouvé avec les Italiens. Des discussions seraient en cours avec l’Espagne.
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