Mercosur : c'est non et encore non pour les éleveurs français
Dans un communiqué de presse, les éleveurs de la Fédération nationale bovine demandent au Président de la République, Emmanuel Macron d'actionner le droit de véto de la France pour s'opposer à l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur.
Dans un communiqué de presse, les éleveurs de la Fédération nationale bovine demandent au Président de la République, Emmanuel Macron d'actionner le droit de véto de la France pour s'opposer à l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur.

Mercosur : Les éleveurs demandent au président Macron de faire valoir le droit de véto de la France
Après la visite du Président brésilien Lula, la semaine dernière à Paris, les récentes prises de parole du Président Macron ont laissé les éleveurs dubitatifs. Le Président qui, jusqu’alors, refusait clairement l’accord issu des négociations entre l’Union européenne et les Etats du Mercosur, se dit prêt à envisager une ratification cette fin d’année...Impensable pour la Fédération nationale bovine qui juge les clauses de sauvegarde, actuellement sur la table, totalement inopérantes. Aussi, les éleveurs demandent au chef de l’Etat de s’opposer officiellement à la scission de l’accord, et de faire valoir le droit de veto de la France contre sa ratification.
« Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre cœur » a dit le président brésilien Lula
Lors d’une conférence de presse commune qui a suivi un accueil aux Invalides et les premiers entretiens, le président Lula s’est en effet lancé dans un vibrant plaidoyer en faveur de l'accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. « Mon cher Macron, ouvrez un petit peu votre cœur », a-t-il intimé au chef de l’Etat, qui juge « inacceptable en l’état » le compromis négocié par la commission européenne. A ce stade, les éleveurs français souhaitent qu'Emmanuel Macron aille plus loin en affirmant clairement qu'il utilisera le droit de veto de la France.

Les grandes filières agricoles françaises réunies à l'Assemblée nationale
À l’approche de la visite du président Lula en France, les grandes filières agricoles françaises – viande bovine, volaille, sucre, céréales – se sont réunies à l’Assemblée nationale, aux côtés de plusieurs parlementaires de sensibilité politique différente, pour appeler solennellement la France à prendre une position sans équivoque : refuser la ratification de l’accord et user de son droit de veto.
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Au-delà de la distorsion de concurrence liée à des normes de production inégales, l’accord avec le Mercosur menace directement les produits agricoles à forte valeur ajoutée — aloyaux de bœuf, filets de poulet, amidonnerie, sucre et éthanol issus de la betterave — mettant en cause la compétitivité de l’agriculture européenne et sa souveraineté alimentaire.
À la clé : au moins 2,87 milliards d’euros de valeur agricole exposée, des millions d’emplois menacés et l’équilibre des territoires ruraux en péril.