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Mécanisation agricole : la FRCuma Auvergne-Rhône-Alpes défend un crédit d'impôt incitatif à l'achat de matériel en commun

À l'occasion de son assemblée générale, la Fédération régionale des Cuma d'Auvergne-Rhône-Alpes est revenue sur une activité dense entre technique, appui au réseau, formation...sans oublier le rôle pivot qu'elle entend jouer pour convaincre de la pertinence d'une mécanisation raisonnée.

Marine Boyer, présidente de la Fédération nationale des Cuma et Emeric Barbier, président de la Fédération régionale Auvergne-Rhône-Alpes.
Marine Boyer, présidente de la Fédération nationale des Cuma et Emeric Barbier, président de la Fédération régionale Auvergne-Rhône-Alpes.
© Sophie Chatenet

1 315 Cuma en Auvergne-Rhône-Alpes, 27 500 agriculteurs adhérents

Dans un contexte de forte baisse du nombre d'exploitations agricole et d'agrandissement des structures, le réflexe Cuma reste un pilier solide en Auvergne-Rhône-Alpes avec 1 315 Cuma auxquelles adhérent 27 500 agriculteurs. C'est à l'ouest de la région du côté de l'ex Auvergne, la Loire et l'Ain qu'on compte le plus de Cuma.

Leurs activités couvrent une multitude de travaux agricoles ayant recours aux machines :

  • 83 % pour le travail du sol,
  • 86 % pour la récolte,
  • 81 % pour le transport et la manutention,
  • 77 % pour la fertilisation,
  • 66 % pour les semis,
  • 52 % pour la protection des cultures et les traitements,
  • 33 % pour la traction,
  • 67 % pour l'entretien de l'espace,
  • 9 % pour les activités de post-récolte

En deux ans, le chiffre d'affaires des Cuma à l'échelle régionale a progressé de 7,6 % pour s'établir à 49 M€. Le chiffre d'affaires moyen des Cuma en Auvergne-Rhône-Alpes est de 53 500 euros

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Quelles sont les missions de la Fédération régionale des Cuma en Auvergne-Rhône-Alpes ?

Sur le volet technique, Manon Bossa, directrice de la fédération régionale et son équipe ont exposé les principaux chantiers : relance de l'activité banc d'essai moteurs avec 80 opérations conduites, sensibilisation à la réglementation routière des engins agricoles, formation sur la comptabilité et les ressources humaines, valorisation des pratiques innovantes mais aussi sensibilisation à travers des formations aux charges de mécanisation… Lorsqu'on évoque les Cuma, la notion de matériel partagé s'impose comme premier objet. Mais au fil des ans, les Coopérative d'Utilisation du Matériel Agricole ont vu le champs de leur mission s'élargir au gré de l'évolution de l'agriculture et des attentes nouvelles des adhérents.

En Auvergne-Rhône-Alpes, la Fédération régionale est à la fois témoin et actrice de ces mutations, avec une ambition résumée par son président, Émeric Barbier, agriculteur isérois : « Notre ADN c'est de réduire nos charges de mécanisation, mais ce n'est qu'un socle. Nous consolidons notre organisation et nos services dans un contexte de mutation rapide, de renouvellement des générations, de problématique d'emplois et de main-d’œuvre ».

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Comment bénéficier de la mesure régionale : Investir collectivement dans du matériel agricole ou dans des bâtiments de remisage des matériels ?

Devant un parterre de cumistes, réunis à Aubière, dans les locaux de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme, élus et salariés de la FRCuma sont revenus sur une année 2024 dense marquée entre autres par l'intégration des Cuma dans le comité régional installation-transmission (CRIT), un élargissement du catalogue des formations au-delà du réseau Cuma, la négociation et la refonte de la mesure « Investir collectivement dans du matériel agricole ou dans des bâtiments de remisage des matériels » financée par le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et l'Europe. En effet, la mesure victime de son succès avec 14 M€ accordés en 2024 sur une enveloppe prévue de 6 M€ a été reformatée pour 2025 et les années suivantes. Le dispositif qui devrait rouvrir début 2026 sera plus sélectif et les taux de subventions éligibles aux investissements pourront osciller entre 15 et 45 %.

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Aujourd'hui, la mécanisation agricole représente en moyenne environ 30 % des charges d'exploitation en France, soit 10 % de plus que nos voisins européens

Si plus d'un agriculteur sur deux adhère à une Cuma en Auvergne-Rhône-Alpes, la fédération entend aller plus loin. En quelques années, le prix du matériel agricole a bondi de 30 %. « Un agriculteur qui rejoint une Cuma accède à du matériel plus performant, plus récent, tout en réduisant ses charges de mécanisation », explique Marine Boyer, présidente de la FNCuma et éleveuse en bovins viande installée en Aveyron.

Selon la fédération nationale des Cuma, l’économie moyenne d’une exploitation qui adhère à une Cuma par an atteint les 15 000 €.Problème, pour Pierre Superveille, polyculteur à Verdets dans les Pyrénées Atlantiques et secrétaire général de la FNCuma : « Depuis 45 ans, le dispositif d'exonération fiscale des plus-values pour l'achat de matériel individuel concourt à la surmécanisation de la ferme France ». 

C'est pourquoi dans son plaidoyer pour une mécanisation responsable, la fédération nationale propose parmi ses sept mesures phares, de réorienter une partie de ce dispositif en crédit d'impôt au titre des charges de mécanisation collective. Une proposition défendue par le député du sud de la Vienne, Pascal Lecamp.

Pour Pierre Superveille, cet outil dépasse le seul cadre fiscal, il pourrait constituer un formidable levier pour les agriculteurs : « Le coût de reprise des capitaux d'une exploitation agricole est de plus en plus énorme, l'enjeu économique à partager les charges de mécanisation est réel. Au-delà, là où il y a des Cuma une baisse de 8 % des produits phytos est constatée. Un tracteur en Cuma c'est trois fois moins d'émissions de gaz à effet de serre qu'un tracteur acheté individuellement. Quand l'achat de matériel est raisonné collectivement, la main-d’œuvre peut l'être aussi, avec à la clé, une réduction de la pénibilité, une meilleure prise en compte de l'ergonomie ». Autant d'arguments qui plaident en faveur du modèle cumiste alors qu'en France, moins de 10 % des machines agricoles sont actuellement mutualisées.

Lire aussi Le modèle Cuma veut conquérir les agriculteurs du secteur Artense-Cézallier-Sancy

Les Cuma veulent prendre Racine

C'est l'un des projets phares conduit par la Fédération régionale des Cuma avec le soutien financier de l’ADEME en partenariat avec six Fédérations départementales de CUMA (Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Haute-Loire, Rhône) et la Mission Haies (Pôle Arbre de l’Union des Forêts et des Haies AuRA). Nom de code : Racine. Objectif : favoriser la gestion et la valorisation durable des ressources agroforestières au sein des Cuma, à travers l’acquisition de matériels adaptés à des coupes durables et aux spécificités territoriales et/ou la modernisation du parc matériel, le développement et l’essaimage de filières innovantes de valorisation durable du bois agricole (litière plaquette, bois-énergie).

Trois actions opérationnelles seront développées jusqu'en 2027 :

  1. Retours d’expériences sur la production et l’utilisation de la litière plaquette de bois au sein du réseau CUMA AuRA pour le développement de la filière bois en lien avec l’enjeu de recherche d’autonomie des exploitations agricoles du territoire ;
  2. références technico-économiques sur les bons outils de coupe et de déchiquetage pour des investissements adaptés aux spécificités territoriales et en lien avec des exigences de qualité comme celles du Label Haies ;
  3. appui à l’animation, à la mobilisation et capitalisation des projets territoriaux départementaux incluant démonstrations, formations et capitalisation des retours d’expérience pour renforcer les filières locales.

Pour aller plus loin Découvrez en détail, le rapport d'activité 2024 de la Fédération régionale des Cuma d'Auvergne-Rhône-Alpes

 

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