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Malgré les sombres heures, l’optimisme demeure

Covido-Bovicoop est revenu sur le bilan mitigé de l’année 2015 à l’occasion de son assemblée générale annuelle.

De droite à gauche, Jean-Luc Desnoyer, président de Covido-Bovicoop, Jean-Yves Besse, directeur et Philipe Dumas, président de Sicarev ont fait le point sur la campagne 2015.
De droite à gauche, Jean-Luc Desnoyer, président de Covido-Bovicoop, Jean-Yves Besse, directeur et Philipe Dumas, président de Sicarev ont fait le point sur la campagne 2015.
© S. Chatenet

Entre FCO, sécheresse et crise laitière, l’année bovine 2015 a été tourmentée aussi bien chez les éleveurs qu’à Covido-Bovicoop. À l’occasion de son assemblée générale le 15 avril dernier à Artonne dans le Puy-de-Dôme, la coopérative est revenue sur cette campagne particulière.

Retour sur l’année
L’activité de Covido-Bovicoop reste stable malgré les mésaventures de la profession. En 2015, 51 894 bovins (19 819 bovins, 27 170 animaux maigres et 4 905 veaux) été ont commercialisés. Les races à viandes accusent une baisse de 1,5 % alors que le nombre d’animaux laitiers, notamment de vaches, a bondi de 23 %. En cause, les crises économique, sanitaire et météorologique successives qui ont provoqué une sortie importante de ces animaux. « 2015 a été difficile. Pourtant, le premier trimestre avait bien commencé avec l’augmentation de la demande turque et allemande. Mais l’arrêt des exportations grecques, la sécheresse, la FCO et la crise laitière ont fait chuter les prix. De plus, les récentes et incessantes frondes des lobbyings anti-viande ont un impact sur la consommation française » explique Jean-Luc Desnoyer, président de Covido-Bovicoop.
La baisse incessante de la consommation complique en effet les discussions avec la grande distribution et l’ombre de la FCO entrave les négociations avec les pays importateurs. Dans un tel climat, difficile pour le groupe d’y voir clair pour 2016, témoigne Jean-Yves Besse, directeur de la coopérative. « Depuis le début de l’année, l’écoulement de la viande est difficile. Les distributeurs broient du noir et tournent en rond ne sachant pas comment se positionner. Habituellement, nous manquons de stock à cette période de l’année. Cette fois-ci ce n’est pas le cas. Nous craignons une saturation du marché en mai-juin, moment où de nouveaux animaux vont arriver ».

L’impact sanitaire
Quant à l’export, du côté de Sicarev, les responsables confirment la complexité de la situation. La FCO impacte fortement l’activité du groupe. Si aujourd’hui le commerce vers l’Espagne a repris, notamment de veaux de 8 jours, rien n’est encore joué. Philippe Dumas, président de Sicarev, appelle les éleveurs à vacciner leurs élevages. « Les veaux ayant une PCR négative peuvent partir vers l’Espagne. Cette tolérance est fixée jusqu’au 30 juin. Théoriquement, après cette date, les veaux autorisés à partir à l’export devront provenir d’élevages vaccinés. Nos acheteurs veulent les veaux les moins chers possible. Par rapport aux autres exportateurs, nous ne pesons pas grand-chose sur le marché espagnol. Si nous ne les livrons pas, ils iront se fournir ailleurs. Ils ne nous attendront pas ».

L’optimisme demeure
Fort heureusement, Covido-Bovicoop a affirmé faire face à l’adversité et voit de possibles parts de marchés à saisir. La coopérative souhaite notamment s’impliquer davantage dans la restauration hors domicile où 60 % de la viande est consommée. « Nous devons retravailler sur ces marchés et nous repositionner pour placer nos vaches laitières ».
Les différents responsables s’accordent également à dire que rien n’est perdu avec l’Italie. « Les italiens ont réalisé de gros investissements dans les ateliers d’engraissement, notamment pour la création d’unités de méthanisation. Ils se sont engagés dans un système où l’élevage servira désormais à nourrir les méthaniseurs. Il leur faudra des animaux ».
Du côté des pays du pourtour méditerranéen, Covido-Bovicoop et Sicarev croient en la réouverture de leurs frontières. « En Turquie, le kilo de steak haché frôle les 15 euros. C’est culturel, ils veulent consommer de la viande et ce, même si elle est très chère. À croire que la « journée sans viande » n’est qu’un problème de pays riche ! » explique Jean-Luc Desnoyer. Le président de Covido-Bovicoop regonfle le moral des troupes et rappelle aux éleveurs que « face aux difficultés, nous ne devons pas rester isolés. Nous devons poursuivre notre travail en faveur de l’augmentation des prix et la maîtrise des charges ».

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