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Lutte contre le rat taupier, il ne manque que le feu vert de l’administration

Richard Randanne, responsable du dossier « rat taupier » pour la FNSEA 63 fait un point sur ce problème complexe.

© FNSEA 63

La problématique des rats taupiers est récurrente sur le département. Quelles actions ont été entreprises par le réseau FNSEA pour apporter des solutions ?

Richard Randanne : Effectivement, c’est une problématique complexe, dont le réseau FNSEA s’occupe depuis longtemps. Depuis plus d’un an, la profession s’est largement mobilisée à toutes les échelles (nationale, massif, régionale) pour construire un dispositif permettant de mobiliser les agriculteurs dans une lutte collective contre le campagnol, en partenariat avec la DRAAF et la Fredon.

Aujourd’hui, les outils sont disponibles pour enclencher la lutte collective à l’échelle d’un département :

• Un ensemble de méthodes de lutte est décrit par arrêté ministériel du 14/05/2014 qui combine actions directes et mesures alternatives

• Un fonds a été créé (le FMSE) pour indemniser les agriculteurs des coûts induits par la lutte,

• Un Plan d’action régional campagnol terrestre a été validé en CROPSAV(1) le 25 juin 2015

• Des contrats de lutte à proposer aux agriculteurs sur le terrain ont été rédigés

• Des formations d’une journée sur cette thématique sont prêtes.

Sur le département, des réunions se sont tenues pour échanger sur l’organisation de la lutte collective dans ce cadre. Sur le secteur de Vernines, la perspective d’une prise en charge des moyens de lutte a permis d’envisager l’embauche de salariés spécialisés pour décharger les agriculteurs et gagner en efficacité. Nom-breux étaient les agriculteurs intéressés.

 

Pourquoi le dispositif ne se concrétise-t-il pas sur le terrain ?

R.R : Pour que le dispositif devienne effectif, il faut que soit pris un arrêté préfectoral de lutte obligatoire.

Nous avons rencontré le Préfet dès le 10 février 2015 pour lui faire part des enjeux de la prise de cet arrêté. A l’époque, une commission d’enquête était en cours ce qui avait retardé la décision. Depuis, le dossier « rat taupier » a été délégué à la sous-préfecture d’Issoire. De nouvelles réunions se sont tenues auxquelles nous n’avons pas toujours été associés.

Malgré nos relances, l’arrêté n’est toujours pas pris.

L’administration argumente que le FMSE est en partie financé par de l’argent public, qu’à ce titre elle est garante de sa bonne utilisation (ni gaspillage, ni saupoudrage). Elle demande à la profession de se rapprocher de tous les acteurs qui sont concernés (collectivités locales, Vétagro Sup, LPO etc.)

 

Quelles suites comptez-vous donner à ce dossier ?

R.R : Sur ce dossier, la situation est dramatique. Sur le terrain, le fléau des rats taupiers s’est cumulé avec la sécheresse, la FCO et une conjoncture désastreuse. Les agriculteurs qui étaient prêts à s’engager dans une démarche collective au printemps n’en sont que plus démunis. Le temps passe, il est déjà trop tard pour mettre en place une lutte d’automne efficace. Les ravages sur les prairies n’en seront que plus grands au printemps 2016.

Il est impensable que la situation reste bloquée alors que nous avons le financement, la méthode et des agriculteurs volontaires.

Aujourd’hui, deux options s’offrent à nous.

1/ Continuer à batailler pour mettre en œuvre les actions de lutte à notre façon, à savoir en s’organisant en interne avec nos partenaires habituels (GDON, Agri Emploi…) ;

 

2/ Essayer de nous conformer à la méthode proposée à deux conditions toutefois : que les coûts de coordination ne soient pas supportés par le FMSE et que les agriculteurs restent au cœur de la construction du dispositif.

Dans tous les cas, la lutte doit pouvoir être accompagnée sur l’ensemble du territoire touché par le rat taupier.

 

 

(1) Conseil régional d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale.

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