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L'urgence : accompagner humainement, économiquement et socialement

Face à une année considérée par tous comme historique pour la faiblesse de ses rendements et avec de nombreuses productions en crise, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, est à la recherche de solutions efficaces et applicables au plus vite avec des effets sur la durée. Un plan devrait voir le jour début septembre.

On annonce cette crise des récoltes comme sans précédent, et pourtant au même moment, on a le sentiment que l'agriculture ne fait que subir une succession de crises. Quel regard portez-vous sur la situation ?
Il y a plusieurs origines à la crise que traverse l'agriculture, la première est celle liée aux marchés mondiaux qui se sont beaucoup dégradés depuis deux ou trois ans touchant, en premier lieu, l'ensemble des productions animales. À cela s'ajoute la récession que connaissent les pays émergents, l'embargo russe et les conflits dans des grandes régions (Maghreb, Proche et Moyen-Orient) qui ont des conséquences directes et indirectes sur les marchés agricoles. Enfin, le manque de compétitivité de nos filières, pèse également. C'est pourquoi, la FNSEA et tout son réseau se sont mobilisés depuis deux ans pour les productions animales. Cette année, la cause climatique, avec des crues incroyables, associée à un manque de luminosité a fini d'endommager et de dégrader la situation de toutes les cultures, des fourrages, des fruits, des légumes et de l'horticulture.
Quelles en sont les conséquences ?
À ce jour, on prévoit une baisse d'un tiers de la production végétale, fruits et légumes compris. En horticulture, certains producteurs ont perdu toute une campagne de travail. La qualité des fourrages est aussi très problématique. Crise sur crise, tout cela s'accumule. Les anciens parlaient de 1976 comme de l'année la plus difficile de ce dernier demi-siècle, mais 2016 sera sans doute la nouvelle référence. Imaginez que des exploitations vont perdre la moitié de leur chiffre d'affaires !
Vous avez récemment fait un appel marqué à la solidarité de la filière alimentaire, en vous adressant en particulier à la grande distribution et aux agrochimistes. Comment cela peut-il se traduire ?
Il faut d'abord être très pragmatique, ce qui nous impose de rechercher toutes les solutions pour répondre à chaque famille d'agriculteur. Vu l'ampleur des pertes, les aides directes classiques ne seront pas suffisantes. Partant de là, plusieurs pistes sont à mettre en oeuvre. Tout le monde a un morceau de la réponse pour faire face. Sur le lait et la viande bovine par exemple, la transformation doit se mobiliser pour soutenir les éleveurs et non avoir le seul mot « baisse de prix » à la bouche.

La suite dans le Réveil Lozère, page 3, édition du 25 août 2016, numéro 1372.

En quête de solutions
Après l'Aube et l'Essonne, c'est dans le Morbihan, à Sulniac, que Xavier Beulin a décidé de faire une halte, mercredi 10 août, afin de rencontrer des producteurs des filières animales. L'exaspération monte au sein de la profession agricole qui fustige le comportement anti-citoyen des grands groupes. Le représentant de la FNSEA était chez un couple d'éleveurs laitiers. En cet été exceptionnel par le degré de gravité de la crise agricole, le représentant de la FNSEA est allé à la rencontre des agriculteurs, tous secteurs confondus. Lait, volaille, lapin, porc, viande bovine, toutes sont durement touchées, elles sont reliées par un dénominateur commun : l'absence d'un prix de revient décent. Ils s'appellent Lactalis ou Bigard. Ce sont les acteurs incontournables sur leur marché respectif. Leur attitude vis-à-vis des producteurs interpelle. « Lactalis casse le marché pour gagner des parts de marché. Il faut taper sur les valeurs de Lactalis », déclare André Bonnard, secrétaire général de la FNPL.

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