L’UE toujours embarrassée par ses stocks de poudre
Les experts des États membres de l’UE ont adopté le 22 janvier, en Comité spécial agricole (CSA), le règlement proposé par la Commission européenne visant à porter à zéro pour 2018 le plafond des achats à prix fixe dans le cadre de l’intervention publique sur la poudre de lait écrémé qui entrera en vigueur le 1er mars. Bruxelles lancera si besoin des appels d’offres pour intervenir ponctuellement sur le marché. Le texte sera définitivement adopté le 29 janvier par les ministres de l’agriculture réunis à Bruxelles. La Lituanie, opposée à cette décision, a publié en parallèle une déclaration dans laquelle elle souligne que l’objectif principal de l’UE devrait être d’écouler rapidement les stocks accumulés de poudre de lait écrémé, plutôt que la suspension de cette mesure du filet de sécurité qui « ne devrait en aucun cas être affaibli ou abandonné ».
La Belgique et la France soulèveront, à l’occasion du Conseil agricole, cette question des stocks de poudre de lait qui atteignent toujours près de 400 000 tonnes et pèsent sur les cours. Le ministre belge de l’agriculture, Denis Ducarne, a d’ailleurs adressé le 25 janvier un courrier au commissaire européen Phil Hogan pour lui indiquer que « toute libération trop importante du stock européen de lait en poudre ferait peser une charge supplémentaire inacceptable sur nos agriculteurs ».
L’organisation agricole European Milk Board (EMB) a organisé le 24 janvier en Belgique une visite dans un entrepôt où 553 000 sacs, soit près de 12 800 t, de lait écrémé en poudre sont stockés. L’occasion pour l’EMB de rappeler sa principale revendication : plutôt que stocker de la poudre en temps de crise et la revendre à perte par la suite, mieux vaudrait mettre en place au niveau de l’UE un outil de plafonnement de la production en période de forte perturbation du marché.