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Udsea
L’Udsea veut « corriger les erreurs de la PAC de 1992 »

Réunis en congrès, les adhérents de l’Udsea tirent les conclusions de la situation de crise dans laquelle ils se trouvent. Ils dénoncent l’insuffisance des mesures annoncées par le gouvernement.

Patrick Trillon et Bruno Chaput ont été reconduits dans leurs mandats de président et secrétaire général de l’Udsea. Pascal Ferey de la Fnsea était leur invité.
Patrick Trillon et Bruno Chaput ont été reconduits dans leurs mandats de président et secrétaire général de l’Udsea. Pascal Ferey de la Fnsea était leur invité.
© Auvergne Agricole

Augmentation des charges, renforcement des contraintes environnementales, baisse du prix du lait, chute des prix des céréales, crise sanitaire, pression de la grande distribution, dérégulation des marchés, absence d'orientation, manque de lisibilité... Le constat est amer ; l'agriculture souffre dans toutes ses productions. Aucune n'est épargnée par le cahot des marchés qui remet en cause la stabilité des exploitations, y compris celles du Puy-de-Dôme.

Déception du plan Barnier

Réunis en congrès le 14 novembre dernier, les adhérents de l'Udsea ont dénoncé ce contexte de crise qui plonge les exploitations dans des situations d'extrême difficulté : «20000 agriculteurs dans les rues de Clermont le 16 septembre témoigne d'une réelle détresse que les pouvoirs publics semblent ne pas avoir mesurée » constatait Patrick Trillon. Et le plan d'urgence annoncé la veille du congrès par Michel Barnier ne faisait que renforcer ce sentiment. « Les résultats sont décevants ! Nous demandions deux mesures immédiates : la prise en charge des intérêts bancaires et le report d'annuités en fin de tableau, mais nous n'avons pas été entendus ! En échange de cela, on se retrouve obligé de passer par des prêts de consommation que l'on va traîner pendant des années ! C'est inadmissible ! » commentait Pascal Ferey.

Invité à participer aux débats de l'assemblée générale de l'Udsea, le secrétaire général de la Fnsea a passé en revue l'actualité agricole. Sur la crise laitière, il fait peser la responsabilité de l'Etat « sur le démantèlement du rôle de l'interprofession ». Sur la Politique agricole commune, il souligne « le besoin d'avoir des outils de régulation », « de considérer l'herbe comme une production économique et donc de ramener l'indemnisation dans le premier pilier ». Toujours sur la PAC, il défend « le recouplage des aides » et la nécessité de « réintroduire les éléments de souplesse et de flexibilité ». Sur le Grenelle de l'environnement, Pascal Ferey fait part de son « désarroi » vis-à-vis d'une loi qui risque «de faire mal à l'agriculture en lui imposant de nouvelles contraintes ». Il regrette également que le Grenelle n'évoque pas la disparition du foncier agricole, « 120 000 ha par an disparaissent au profit du béton et de la forêt. Si on ne prend pas garde, on va vers de grandes désillusions ! » confiait-il.

Retrouver le bon sens paysan

Pour Bruno Chaput, secrétaire général de l'Udsea, « les agriculteurs ont réellement besoin de perspectives.» La prochaine étape, selon l'Udsea, est de « corriger les erreurs de la PAC de 1992 en revalorisant la compensation des handicaps naturels, en favorisant la culture de l'herbe et l'acte de production, en maintenant une aide spécifique à l'élevage allaitant, couplée à la production pour les bovins et les ovins, et en introduisant des éléments de flexibilité des soutiens ». Mais surtout, l'Udsea prône « la solidarité paysanne » et le retour à « un climat de confiance en l'avenir ». « Retrouvons notre bon sens et rassemblons nos force pour avancer unis dans nos projets » concluait Bruno Chaput.

Ils ont dit...

- Pascal Servier, président de la Fdpl : « Nous avons besoin de mesures logiques  qui permettent aux producteurs de travailler et de gagner leur vie. Or, la Loi de Modernisation de l'économie- ou loi Leclerc Michel Edouard !- ne va pas du tout dans ce sens. Elle a bradé l'agriculture à la grande distribution».

 

- Jean-Jacques Mordier, producteur en Limagne : « L'Etat et l'administration imposent des contraintes environnementales insupportables. Il est impensable que nous en supportions de nouvelles. Nous devons lutter contre ça !»

 

- Serge Bionnier, agriculteur en Limagne : « A force de se focaliser sur les soutiens, on va oublier l'agronomie, la technique et l'innovation sur nos exploitations ».

 

- Georges Brun, éleveur en Combrailles : « les problèmes de fond de l'agriculture seront abordés sereinement sur le terrain quand on aura apporté des réponses concrètes aux situations de détresse et d'urgence des exploitations ».

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