Ludovic Chastang : une installation clé en main
Après une installation réussie en 2019, Ludovic Chastang, ne reste pas les deux pieds dans le même sabot. Les projets ne manquent pas pour ce jeune agriculteur très engagé.
Un simple SMS a décidé de son avenir professionnel. Nous étions au début de l'année 2018. Le message provient d'Eugène Juéry à l'adresse de Ludovic Chastang, lui faisant la proposition de louer son exploitation. Bien connu sur l'Aubrac, le cédant se fait un devoir d'installer un jeune. Un principe vis-à-vis de sa carrière professionnelle et de la profession.
Ludovic Chastang est titulaire d'un BEP et d'un Bac, obtenus au lycée agricole de Volzac. Depuis six ans, il est, à l'époque, salarié d'un groupement d'employeurs comme remplaçant sur trois exploitations en AOP laguiole, dans le Nord-Aveyron. "Mes parents sont agriculteurs à Anterrieux, mais encore loin de la retraite. Alors, ce message a été une belle surprise, une marque de confiance qui, dans le parcours à l'installation, met tout de suite à l'aise", explique-t-il.
Climat de confiance
Le 15 avril, la première rencontre a lieu à Sanivalo, sur le site de l'exploitation. "À 25 ans, même si l'envie est là, la décision n'est pas simple à prendre ! Eugène et Martine Juéry ont tout mis en oeuvre pour faciliter l'accueil, jusqu'à nous louer une maison sur place, entièrement restaurée."
Du 1er août au 1er janvier, le stage d'installation se passe dans le même climat de confiance entre les deux hommes. "Cela m'a permis d'aborder en toute sérénité la partie administrative qui a été le plus gros de ces six mois de parrainage, confie le jeune agriculteur. Le parcours à l'installation a ainsi été fluide et les choses claires. De plus,
Eugène Juéry étant très impliqué dans les instances agricoles, cela a permis d'être efficace. Cela a été une chance supplémentaire pour moi."
Une exploitation performante
Il ne pouvait en être autrement, sur l'Aubrac cantalien. L'exploitation est orientée en allaitant avec 55 mères. La production de broutards se fait en grande partie en croisement charolais. L'exploitation produit aussi des génisses en IGP "Fleur d'Aubrac".
"Le cheptel est de qualité avec des animaux très dociles, se félicite Ludovic Chastang. J'ai des vaches de production comme je le souhaite avec des bonnes aptitudes au vélage, ce qui est important en croisement. Elles donnent du lait, ce qui est indispensable pour la maîtrise des charges en matière d'alimentation et de frais vétérinaires. On peut encore faire mieux avec de la sélection. Je suis aussi en système tout foin, ce qui est en adéquation avec notre territoire de montagne."
Diversification
Mais dans un contexte incertain et avec une Pac qui ne va pas favoriser l'élevage allaitant, Ludovic Chastang regarde vers l'avenir. Il s'agit pour lui de miser sur la diversification et la valeur ajoutée de ses produits. Il mise également sur le lien direct avec le consommateur.
Il propose ainsi du veau en caissette. Depuis un peu moins d'un an,
il commercialise des plats cuisinés, blanquette de veau ou veau sauce moutarde. La transformation s'effectue à l'atelier technologique de Volzac. Sa compagne, Delphine Niel, qui travaille à Laguiole(1), confectionne des confitures de saison, des gâteaux secs et des farçoux. Tout ces produits sont à retrouver, entre autres, à la boutique "La source des saveurs" à Chaudes-Aigues.
"Chaque chose en son temps, mais nous réfléchissons, pour plus tard, à un atelier de porcs en plein air. Mais pour la transformation, de façon générale, je crois que les projets doivent être conduits collectivement", note Ludovic Chastang, pour qui "il est important de recréer du lien avec les consommateurs pour expliquer notre façon de travailler, notre respect de la terre, notre lien avec les animaux..."
(1) Titulaire d'un BTS comptabilité et d'une licence "production et valorisation des produits du terroir", Delphine Niel travaille pour la Maison Conquet au service traiteur et plats cuisinés.