Loup : Une réunion d’information à Millevaches
Au lendemain d’une nouvelle attaque sur le plateau de Millevaches, l’émotion était forte au sein des éleveurs d’ovins et de bovins du plateau. Lundi, à Millevaches, la Chambre d’agriculture de la Corrèze et la Direction Départementale des Territoires ont organisé une réunion d’information à destination des éleveurs directement exposés à la présence du loup.
Au lendemain d’une nouvelle attaque sur le plateau de Millevaches, l’émotion était forte au sein des éleveurs d’ovins et de bovins du plateau. Lundi, à Millevaches, la Chambre d’agriculture de la Corrèze et la Direction Départementale des Territoires ont organisé une réunion d’information à destination des éleveurs directement exposés à la présence du loup.

Une vulnérabilité avérée sur le Plateau de Millevaches et le Plateau corrézien
Une étude de vulnérabilité menée par la Chambre d’agriculture de la Corrèze, présentée lors de la réunion du 22 septembre, a permis de dresser un diagnostic précis de la situation des élevages bovins dans les 63 communes classées en cercles 1 et 2, ainsi que sur plusieurs communes limitrophes.
Cette analyse confirme que le territoire présente des conditions particulièrement favorables à l’installation durable du loup : vastes espaces boisés, forte proportion de prairies permanentes, zones humides et faible densité humaine.
Les points de fragilité des élevages bovins et ovins Pour les élevages bovins et ovins, majoritaires sur ces secteurs, l’étude a mis en évidence plusieurs points de fragilité :
- La conduite des troupeaux : vêlages et agnelages souvent en plein air, pâturage jour et nuit, surveillance limitée à une ou deux visites quotidiennes, lots dispersés sur de grandes surfaces.
- Le parcellaire et l’environnement : parcelles éloignées, parfois embroussaillées, entourées de bois et de ruisseaux, avec des clôtures souvent insuffisantes face à un prédateur opportuniste.
Les conséquences de la prédation
- Stress des animaux.
- Pertes économiques directes (mort d’animaux, notamment veaux et agneaux) et indirectes (comportements dangereux, baisses de performances, abandons de certaines parcelles).
- Surcharge de travail, risques accrus pour la sécurité des éleveurs et impact moral profond.
Un système extensif en plein air remis en question
L’étude conclut que la pression du loup remet en cause l’un des piliers de l’élevage corrézien : le système extensif en plein air. Elle souligne la nécessité de mesures adaptées pour préserver la viabilité économique et sociale des exploitations.
Des pistes pour réduire la vulnérabilité La Chambre d’agriculture a proposé des solutions :
- Adaptation de la conduite des lots.
- Renforcement des dispositifs de surveillance.
- Expérimentation de moyens de dissuasion spécifiques aux bovins.
Ces propositions, validées par la préfète coordinatrice Fabienne Buccio, ont permis de justifier la demande de tirs de défense simple, désormais accessibles aux éleveurs bovins en cercle 1, sous réserve de la mise en œuvre d’au moins une mesure de protection.
10 communes au cœur du dispositif Chavanac, Meymac, Millevaches, Peyrelevade, Saint-Merd-les-Oussines, Saint-Setiers, Saint-Sulpice-les-Bois, Sornac, Tarnac et Toy-Viam sont les 10 communes concernées. Dans ce périmètre, les tirs de défense sur bovins sont autorisés même sans prédation préalable.
Un cadre réglementaire strict pour les tirs de défense
1. Demande de dérogation : une procédure encadrée Les éleveurs doivent remplir un formulaire pour chaque lot d’animaux, incluant :
- La localisation des parcelles.
- Les mesures de réduction de vulnérabilité mises en place (vêlages en bâtiment, surveillance renforcée, caméras, etc.).
- La liste des tireurs mandatés (agriculteurs ou chasseurs titulaires d’un permis valide et assurés).
Une fois validée, la demande donne lieu à un arrêté préfectoral individuel, autorisant le tir de défense simple sous conditions précises.
2. Tenue du registre de tirs : une obligation de traçabilité Chaque tir doit être consigné dans un registre, avec:
- L’identité du tireur, la date, le lieu, les mesures de protection en place.
- Le nombre de loups observés, les tirs effectués, les distances de tir, le comportement du loup après le tir, et les munitions utilisées.
Tout tir doit être signalé dans les 12 heures, et toute blessure ou destruction d’un loup doit être immédiatement déclarée à la DDT et à l’OFB.
La montée des tensions avec les associations animalistes La présence du loup attire régulièrement des associations animalistes sur le secteur de Millevaches. Les éleveurs, exaspérés, sont invités à signaler toute intrusion ou découverte de dispositifs de surveillance à la gendarmerie, en notant les plaques d’immatriculation et les véhicules présents.