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Loup : Un préjudice autant économique que moral pour le Gaec La Pastorale

Il y a un mois, le loup s’est attaqué aux brebis d’une exploitation de St Christophe d’Allier.

D’après Mickaël Fabre, l’élevage et le loup sont incompatibles.
D’après Mickaël Fabre, l’élevage et le loup sont incompatibles.
© ©DR

Il y a un peu plus d’un mois le loup s’en est de nouveau pris à un troupeau de brebis d’un élevage de Haute-Loire. Ce soir-là, le lot de brebis pleines du Gaec La Pastorale à St Christophe d’Allier pâturaient sur une parcelle située à quelques kilomètres de l’exploitation, dans le département de la Lozère, quand un loup a surgi...
4 brebis ont été égorgées. Les prélèvements réalisés par l’ONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage) confirment que l’attaque a bien été perpétrée par un loup.

Toutes les nuits au chevet de ses brebis
Et depuis cet assaut, le quotidien de Mickaël Fabre, qui jusqu’à cette année travaillait avec son père (désormais en retraite) sur le Gaec, a bien changé. «Depuis l’attaque, je dors presque toutes les nuits dans mon 4x4 pour surveiller mes brebis» explique-t-il avec accablement.
«Or, le loup est déjà revenu 5 fois sur les lieux. Si on ne se trouvait pas auprès d’elles durant la nuit, d’autres attaques auraient certainement eu lieu depuis !».
Outre le stress et l’inquiétude permanente qui rejaillissent sur la vie de famille de l’éleveur (Mickaël est père d’un jeune enfant qu’il voit très peu depuis l’attaque), les pertes économiques induites vont certainement être lourdes pour l’exploitation.
Certes Mickaël pourra compter sur une indemnisation mais celle-ci ne permettra jamais de compenser les pertes subies. «L’indemnité est de 160 euros par brebis mortes. Concernant les avortements, on nous donne
80 cts d’euros par brebis présentes, ce qui représente une somme de 135 euros pour 170 brebis
susceptibles d’être pleines. Or,
un agneau se vend entre 120 et 150 euros ! C’est se moquer des agriculteurs !».

Exploitation en péril
Suite au passage du loup, Mickaël s’attend à ce que ses brebis avortent et fait donc une croix sur son revenu issu de la vente des agneaux. «Le problème, c’est qu’à la fin de l’année, j’ai des emprunts à payer. Cela met en péril mon exploitation».
Suite à cette attaque, «la DDT43 a équipé l’exploitation de parcs de nuit via des filets et des postes électriques et la semaine dernière nous avons obtenu l’autorisation de tir sur le loup».
Un progrès certes, mais comme le rappelle ce jeune éleveur «nous n’avons pas voulu le loup dans nos forêts ; ce n’est pas à nous d’effectuer les surveillances».
Mickaël Fabre est en colère contre l’Etat qui a notamment laissé ces populations de loups se développer, à l’origine dans le parc du Mercantour. «Nos politiques encouragent les consommateurs à opter pour des produits naturels, bio, de qualité et locaux. Or, s’il veulent garder des éleveurs dans nos zones, il ne faut plus de loup. Le loup est incompatible avec l’activité d’élevage».
Il s’élève aussi contre les écologistes «qui proposent de maintenir le loup mais qui n’en payent pas les conséquences (humaines et financières). Car il faut bien rappeler que les indemnisations prévues en cas d’attaque de loup sont financées, par les agriculteurs, à travers un fonds issu de la PAC».

Véronique Gruber

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