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Prédation
LOUP : La FDSEA et les JA sur tous les fronts pour défendre les éleveurs

Face à la multiplication des attaques de loups en Corrèze, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs se mobilisent sans relâche pour défendre les éleveurs. 

le couple de loup corréziens
© OFB

Avec le loup, la situation est devenue intenable, notamment sur le plateau de Millevaches, et suscite une vive inquiétude dans le monde agricole et au-delà. Une menace qui dépasse l’élevage Les témoignages d’éleveurs se multiplient : brebis égorgées, veaux attaqués, troupeaux affolés et loups aperçus jusque dans les jardins des habitations. Certains agriculteurs n’osent plus faire sortir leurs bêtes. 

Aujourd’hui, la peur s’installe jusque dans les foyers. Ce n’est plus seulement une crise agricole, c’est une question de sécurité publique. Les loups s’approchent sans crainte des tracteurs ou des maisons. Il y a une vraie psychose qui s’installe », alerte Marie-France Forest, secrétaire générale de la FDSEA et éleveuse sur le plateau. 

Avec des attaques désormais dirigées aussi contre les bovins, l’inquiétude gagne du terrain. Le pastoralisme, pilier de l’agriculture corrézienne, est directement menacé.  

Des mesures de protection inadaptées 

La configuration du territoire corrézien – relief escarpé, parcelles morcelées, présence de forêts – ainsi que le nombre de petits troupeaux rendent particulièrement difficile la mise en œuvre des dispositifs nationaux, initialement pensés pour les estives de montagne. Cette inadaptation renforce le sentiment d’abandon ressenti par les éleveurs

Un travail syndical acharné de la FDSEA et des JA 

Depuis l’arrivée du loup en Corrèze, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs se battent sans relâche pour défendre les éleveurs confrontés à la prédation du loup. Ils ont fait le choix assumé de boycotter la cellule loup, devenue un simple théâtre d’affichage, où l’on se contente de compter les cadavres sans jamais proposer de solutions. Ils ont préféré agir, pour obtenir des mesures réelles et immédiates afin de protéger les troupeaux.  

En février dernier, ils ont interpellé fermement la ministre de l’Agriculture au Salon International de l’Agriculture, réclamant le classement de la Corrèze en Zone Difficilement Protégeable (ZDP), seule solution concrète, rapide et efficace pour se débarrasser du loup, sans alourdir les contraintes sur les éleveurs. 

Non, le passage en cercle 1 ne tue pas les loups ! » rappelle Emmanuel Lissajoux, Président de la FDSEA de la Corrèze. « En revanche, il alourdit les contraintes pesant sur les éleveurs, sans jamais traiter le problème de fond : la prolifération incontrôlée du loup ! ». 

Avec le passage du cercle 2 au cercle 1, ce ne sont plus un, mais deux moyens de protection qui sont exigés des éleveurs ovins. Une exigence souvent impossible à respecter. Beaucoup refusent notamment l’usage des chiens de protection, en raison des risques et contraintes associés. En témoigne l’incident survenu récemment, lorsqu’une cycliste a été mordue, entraînant le dépôt d’une plainte. Par ailleurs, malgré la présence d’environ 90 patous recensés sur le plateau, les attaques de loups se poursuivent… 

C’est pourquoi la FDSEA et les JA réclament depuis plusieurs mois le classement en ZDP, s’appuyant notamment sur les conclusions de l’étude menée en 2023 par l’IDELE, qui souligne la vulnérabilité des systèmes d’élevage du Limousin face à la prédation. Mais l’administration oppose une fin de non-recevoir, arguant qu’un tel classement rendrait le loup « chassable ». 

Or, un changement de cercle, à lui seul, ne réglera malheureusement pas le problème. 

Une mobilisation au plus haut niveau 

Ces derniers jours, la FDSEA et les JA ont interpellé les cabinets ministériels, exigeant des mesures fortes et immédiates. Ils ont été reçus par Véronique Ménez, conseillère Biodiversité au cabinet de la ministre Pannier-Runacher, puis par Louis De Redon, conseiller au cabinet de la ministre Genevard. Au cours de ces échanges, les responsables syndicaux ont dressé un état des lieux sans appel, pointant les limites des dispositifs actuels et l’inadaptation des mesures nationales aux réalités du territoire corrézien. Ils ont alerté sur le risque de voir le loup s’implanter durablement en Corrèze, mettant en péril la pérennité de l’élevage. 

Les syndicats ont formulé plusieurs demandes claires : le classement en zone difficilement protégeable (ZDP), des tirs de défense pour les bovins, même en l’absence d’attaque préalable et l’intervention urgente de la brigade loup pour sécuriser les zones habitées et apaiser les tensions. 

 Il y a un choix à faire : soit on décide de maintenir l’élevage et le pastoralisme, soit on laisse le loup proliférer », résume Emmanuel Lissajoux. 

Un espoir porté wpar un nouvel arrêté Grâce au travail acharné de la FDSEA et des JA, et à la pression nationale exercée par la FNSEA et les JA, un arrêté sur les mesures de réduction de vulnérabilité est actuellement en consultation publique jusqu’au 10 juin, avec une signature espérée d’ici le 21 juin. Ce texte transitoire permettra, dès sa publication, d’élargir les possibilités de tirs de défense pour les bovins. C’est pourquoi, avec l’accord de la FDSEA et des JA, le Préfet de la Corrèze a acté ce 26 mai le passage en cercle 1 de 10 communes*, seule manière d’autoriser les tirs pour protéger les bovins dès la signature de l’arrêté.  

Parallèlement, la FDSEA et les JA continueront de faire pression sur les ministères pour faire évoluer la réglementation française, suite au déclassement du loup dans la Convention de Berne. Pour Louis De Redon, il faut un véritable changement de paradigme : passer d’une logique de défense du troupeau — où l’on peut tirer de manière dérogatoire en cas d’attaque — à une logique de gestion de la population de loups. Cela signifie passer d’autorisations individuelles à des arrêtés préfectoraux à l’échelle des territoires, et de plafonds nationaux à des quotas mieux répartis. Une agriculture à préserver Pour Antoine Brousse, président des Jeunes Agriculteurs de Corrèze, la position est sans ambiguïté : 

Le loup n’a aucune utilité sur notre territoire. L’élevage, lui, est vital : il structure notre économie, notre souveraineté alimentaire, notre paysage. L’État doit choisir. On ne peut pas continuer à laisser les éleveurs en détresse et enterrer toute une économie rurale. » Et de conclure : « En France, on est spécialistes d’attendre un drame pour réagir. Il faut agir maintenant ! » 

* Liste des communes en cercle 1 : Chavanac, Meymac, Millevaches, Peyrelevade, Saint-Merd-les-Oussines, Saint-Setiers, Saint-Sulpice-les-Bois, Sornac, Tarnac et Toy Viam. Les éleveurs ovins de ces communes peuvent se rapprocher de la DDT pour plus d’information (Léane Javaloyes - 05 55 21 82 92) 

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