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Lorsque les contraintes deviennent un atout

Une trentaine d’éleveurs a assisté à une journée technique sur la maîtrise de la reproduction.

© HC

Le vendredi 27 janvier, la chambre d’agriculture et ses partenaires organisaient une journée technique sur le thème de la maîtrise de la reproduction et ses conséquences économiques.
Rendez-vous était donc donné sur l’exploitation de M. Subileau, à Genouillac. L’exploitation est étendue sur 120 ha, en un parcellaire facile à travailler grâce au remembrement. 70 ha sont en herbe, 40 en céréales et 10 en colza. Le cheptel est de 70 vaches avec engraissement de plus de 80 % des animaux commercialisés.
Travaillant seul, M. Subileau s’est rapidement retrouvé face à un problème d’organisation : difficile en effet de gérer seul et de front les travaux des champs et ceux des animaux, et tout particulièrement les vêlages. Il s’est donc organisé pour que les vêlages se fassent dans une fenêtre de 4 mois en hiver. Il met donc ses génisses en reproduction le plus tôt possible, pour un vêlage en novembre. Les vaches ensuite pour des vêlages jusqu’en février. À partir d’une date déterminée par avance, il sépare le taureau des vaches. Une échographie est pratiquée courant juin. À partir de ce résultat, il engraisse les vaches vides. Cette pratique systématique a pour conséquence un taux de renouvellement de 30 % (contre 15 % en moyenne en Creuse). M. Subileau n’y voit que des avantages : il se débarrasse des vaches à problèmes, et ses carcasses sont plus conformes au marché. Régis Desfougères de CCBE le confirme : la réforme jeune est meilleure pour les labels. Les délais d’enlèvement s’allongeant, on évite également d’avoir au final de trop grosses carcasses en réformant plus tôt.
Du côté économique, cette conduite d’exploitation semble également porter ses fruits. M. Subileau étudie ses coûts de productions en formation avec les conseillers de la chambre d’agriculture depuis 2012. « C’est un bon moyen pour voir les conséquences économiques de telle ou telle décision, par comparaison avec les années précédentes. » La comparaison avec les exploitants ayant le même système de production amène des échanges sur les pratiques aussi bien en matière d’alimentation, de gestion du troupeau ou des surfaces. Il ressort de la décision de réforme précoce que l’idée est bonne, une vache vide mange quand même et ne rapporte pas.
Marc Dudrut, technicien Bovins Croissance à la chambre d’agriculture, a présenté l’organisation du travail de l’exploitation sur un calendrier et vivement recommandé aux éleveurs présents de faire de même : d’une part, l’agriculteur a une visibilité sur ce qu’il doit prévoir mois par mois, et de l’autre il ajoute les événements survenus sur l’exploitation (mortalité, maladies, etc.). Bien que le principe soit peu différent de la tenue d’un carnet, cela permet de voir toute l’année en un coup d’œil, et de relier entre eux des événements de façon plus évidente.
La grande difficulté dans le choix d’une fenêtre de vêlage étroite est le retour en chaleurs, particulièrement chez les primipares. Le docteur Boris Boubet, de GDS Creuse, a donc rappelé quelques uns des principes de bases : la vache doit être en phase de reprise de poids après le vêlage, sans être ni sur-alimentée (retard de retour en chaleur de 40 j pour une ration à 120 %) ni sous-alimentée (retard de 20 jours pour une ration à 80 %). Les apports protéiques doivent également être équilibrés, de même pour les macro et oligo-éléments (sel, calcium, sélénium). Il a battu en brèche la légende selon laquelle une vache « sait » ce dont elle a besoin. « Elle ne ressent que son besoin en sel, pas celui dans les autres éléments ». Il a indiqué d’autres paramètres d’un retour rapide en chaleur, comme l’apport de lumière et la présence d’un taureau dans la case d’à côté, voir dans la case lorsque cela est possible.
Patrick Le Goux, conseiller chambre d’agriculture à l’antenne de Boussac, a rappelé qu’au regard des analyses réalisées cet automne, les fourrages sont déficitaires en énergie et surtout en protéines, il convient de veiller à la complémentation afin de s’assurer des retours en chaleurs après vêlage.
La journée s’est terminée sur la visite de l’exploitation, lors de laquelle de nombreuses questions ont été posées et des détails précisés.

* Bovins Croissance, GDS Creuse, CCBE, GDAR de la Petite Creuse.

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