INTERVIEW

« L’objectif est de faire découvrir tous les métiers de l’agriculture »

Quel est l’objectif de cette journée ?

Luc Champin : L’objectif premier consiste à faire découvrir tous les métiers de l’agriculture, montrer qu’ils existent. Les métiers du domaine agricole recrutent et manquent de personnel en général. Nous ne sommes pas seulement un lycée agricole puisqu’au lycée de Neuvy, il est possible de s’inscrire pour un baccalauréat général, un baccalauréat technologique. Les élèves peuvent faire de l’aménagement paysager, du service à la personne, ils peuvent obtenir un diplôme de licence. Nous en proposons plusieurs au sein de notre établissement : l’une avec une spécialité économie agricole, qui ouvre de nombreux débouchés dans le secteur bancaire. Nous allons en ouvrir une autre lors de la rentrée prochaine, il s’agira d’une licence consacrée à la production animale.

Au cours de cette journée du 3 mai, les élèves du lycée de Neuvy vont aller à la rencontre de collégiens pour les accueillir et leur présenter le forum. Pourquoi cet échange est-il important ?

Luc Champin : C’est selon moi la meilleure façon de faire passer un message, le meilleur moyen de communication. Une classe de première CGEA (conduite et gestion d’exploitation agricole) a travaillé conjointement avec la Fnsea de l’Allier et quelques professionnels sur la mise en place de cette manifestation, pour nos partenaires et tous les exposants présents. Ce sont les plus à même de partager leur vision des métiers de l’agriculture. Le message passe beaucoup mieux entre jeunes.

Comment donner envie aux jeunes de se lancer dans l’agriculture ?

Fabrice Ranoux : Il faut les faire rêver. Leur montrer que l’agriculture est hyper technologique, super moderne, casser les clichés que l’on peut retrouver dans l’imagerie populaire. Il faut leur présenter concrètement les métiers de l’agriculture. Ce qu’on entend un peu partout dans les médias, ce n’est pas très reluisant, ce n’est pas ce qui va attirer les jeunes. Grâce à l’innovation, la technologie, l’agriculture est devenue moderne et pas aussi pénible que ce que l’on imagine.

Qu’est-ce que cette journée peut apporter, à la fois à vos élèves et à votre établissement ?

Luc Champin : Cet événement permet de faire connaître l’établissement et nos formations. Nous sommes un lycée d’enseignement général, technologique et professionnel. Autour de nous, dans les collèges, nous ne sommes pas très connus, malgré la communication mise en place. Agrinnov’ sert à montrer que l’agriculture peut être moderne, dans laquelle de plus en plus d’outils technologiques sont utilisés. Les étudiants, quant à eux, peuvent davantage se projeter dans le métier qu’ils vont exercer.

Est-ce une fierté d’accueillir Agrinnov’ sur l’exploitation du lycée de Neuvy ?

Fabrice Ranoux : Une exploitation agricole comme la nôtre, à dimension professionnelle, avec des obligations de résultat, d’équilibre et de budget, sa raison d’exister, c’est la pédagogie. Accueillir autant de monde, cela fait partie de nos missions, comme susciter des vocations auprès des jeunes. Montrer au plus grand nombre ce que l’on est capable de faire, c’est toujours gratifiant. Nous espérons avoir la même fréquentation que durant les deux précédentes éditions.

Comment vous préparez-vous à accueillir autant de monde en une journée ?

Fabrice Ranoux : C’est la troisième édition, nous avons déjà une petite expérience. On a la chance d’avoir une exploitation suffisamment étendue et qui géographiquement se prête à ce genre de rendez-vous. C’est le fruit d’un travail conjoint et commun avec la FNSEA de l’Allier depuis plusieurs années maintenant et pour cette édition avec nos élèves au niveau du lycée, pour pouvoir accompagner, diriger, orienter tout ce joli petit monde.

Comment se passe l’organisation d’un tel événement ?

Fabrice Ranoux : Pour nous, tout va se passer la semaine qui précède le forum. On va essayer de faire un petit peu de rangement, voir comment on peut installer les stands, débarrasser un certain nombre de bâtiments. Il va falloir très vite curer les stabulations, pour qu’elles soient en état de recevoir du public. Des hangars à matériel vont être débarrassés pour faire de la place. C’est ça le plus dur pour nous, c’est faire de la place, tondre des pelouses. Pour organiser ce bel évènement, ce sont des mois de travail en amont rythmés par des points réguliers sous l’égide du comité de pilotage nous réunissant avec la Fnsea de l’Allier et la classe de 1ère CGEA qui accompagne ce projet depuis le début de l’année scolaire, ce programme faisant parti d’une évaluation dans leur cursus.

Propos recueillis par Léa Surmely