L'interprofession caprine Nouvelle-Aquitaine change de périmètre
L’interprofession caprine de Nouvelle-Aquitaine (ANICAP NA), s’est réunie le 12 juin pour faire le point sur l’activité 2024, année marquée par les mauvaises conditions climatiques et le changement de périmètre de l’interprofession régionale.
L’interprofession caprine de Nouvelle-Aquitaine (ANICAP NA), s’est réunie le 12 juin pour faire le point sur l’activité 2024, année marquée par les mauvaises conditions climatiques et le changement de périmètre de l’interprofession régionale.

Le BRILAC est devenu l'ANICAP
En 2024, l’Association Nationale Interprofessionnelle Caprine (ANICAP) décidait une réorganisation des interprofessions régionales pour les calquer sur le périmètre des régions administratives. Depuis octobre dernier, le BRILAC, interprofession caprine régionale de Poitou-Charentes et Pays de la Loire s'est donc recentré sur la région en devenant l’ANICAP Nouvelle-Aquitaine. Ce changement n’a pas entravé l’activité de l’association, comme l’a montré le rapport d’activité présenté lors de l’assemblée générale du 12 juin.
Quatre axes de travail
En 2024 les installations en production caprine aidées ont légèrement progressé. Celles-ci sont réparties équitablement entre hommes et femmes et on remarque une forte proportion de hors-cadre familial (40 %). De nombreuses actions sont menées pour promouvoir l'installation et la transmission, notamment auprès des jeunes, avec les rencontres #EleveurCaprinDemain. À l’avenir, l’ANICAP souhaite aussi promouvoir l'emploi salarié. Pour cela, la première étape devrait consister en une enquête sur les besoins de main-d'œuvre. S’agissant de la transition agroécologique, l’ANICAP NA participe à la démarche nationale Cap’RSE. Par ailleurs, le Code mutuel caprin intègre depuis 2021 des critères de respect de l’environnement et de bien-être animal. Les techniciens vont être également formés au nouvel outil baptisé CapWell au cours de l’année 2025. La filière caprine s’est également emparée de l’outil CAP2ER pour le diagnostic carbone mais à ce jour, les diagnostics ne sont pas encore pris en compte par l’État, ce qui pouvait constituer un obstacle pour certaines aides. Toutefois le 3e appel à projets régional pour le PCAE 2025 accorde 50 points aux dossiers caprins en cas de choix du critère bas carbone, de la même manière pour les dossiers bovins. Du côté de la recherche-développement, le travail se poursuit pour répondre aux enjeux de baisse des gaz à effet de serre et maintien de la biodiversité dans la filière. La dernière journée technique Cap’vert le 22 mai a rassemblé plus de 300 participants et a permis de faire le bilan de 10 années de travail autour de l'herbe, l'autonomie alimentaire et le changement climatique. L’ANICAP mène enfin de nombreuses actions de promotion de la filière et de ses produits via notamment la Route des fromages de chèvre de Nouvelle-Aquitaine. Fait marquant en 2024, l’arrivée du Mothais-sur-Feuille parmi les AOP.
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Des prix au rendez-vous mais attention à la FCO
Présente à l’assemblée générale, Marilyne Lepape, directrice de l’ANICAP, a fait un point sur la conjoncture économique. Si la tendance inflationniste perdure, le fromage de chèvre résiste plutôt bien avec un prix de vente moyen de 13,90 €/kg. Les baisses de collecte subies en 2024 semblent s'atténuer au premier semestre 2025, tandis que les prix du lait de chèvre se maintiennent à 940 € les 1 000 l, soit une hausse de 1 % par rapport au premier trimestre 2024. On observe un recul de 2,8 % de l’IPAMPA lait de chèvre, à prendre cependant avec précaution puisque les charges non indicées ne sont pas comprises. La fabrication (hors fermière) progresse de 3,6 % pour l'ultra frais et recule de 2,4 % pour les fromages. « L'année 2024 ne restera pas dans les mémoires », souligne Samuel Hérault président de l’ANICAP NA. « 2025 semble mieux s'orienter. Dans nos régions où l'élevage est concurrencé par les céréales, on voit l'utilité d’un atelier chèvre ». Samuel Hérault alerte également les éleveurs sur l'importance de la vaccination contre la FCO, le sérotype 3 se développant de nouveau. Dernier point abordé, l'adaptation de la chèvrerie aux évolutions climatiques avec la présentation par Christophe Béalu de la chambre d'agriculture Charente-Maritime Deux-Sèvres du projet Batcool¹ qui a pour objectif d'identifier et d'expertiser différents moyens de lutte contre le stress thermique des petits ruminants en bâtiment.
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1. Batcool : piloté par la Chambre d'agriculture d'Occitanie, la Chambre d'agriculture d'Aveyron et l'Institut de l'élevage