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Parasitisme interne des ovins
L’infestation parasitaire des ovins,bien évaluer le risque pour une meilleure maîtrise

Comptages de larves et analyses coprologiques, deux outils complémentaires pour mieux appréhender son plan antiparasitaire chez les ovins.

Le plan de lutte et de prévention antiparaistaire doit intégrer, pour une efficacité optimale, la relation "hôte - parasite - environnement".
Le plan de lutte et de prévention antiparaistaire doit intégrer, pour une efficacité optimale, la relation "hôte - parasite - environnement".
© D.R.

La gestion antiparasitaire constitue un poste économiquement majeur en élevage pour les animaux en pâture tant en ce qui concerne les investissements à réaliser que les pertes potentielles cliniques ou subcliniques (pertes de croissance). Deux types d'outils peu onéreux et simples permettent une approche plus rationnelle : - Des prélèvements d'herbe sur parcelles pâturées ou à pâturer par les différentes catégories d'ovins avec comptage des larves infestantes de strongles. - Des analyses coprologiques sur fèces apportant une indication sur l'infestation par des trématodes : grandes et petites douves, paramphistomes.

L'évolution du contexte

Historiquement, la lutte contre les parasites chez les ovins a été basée sur l'utilisation régulière d'antiparasitaires, avec la recherche de l'absence de parasites. L'action se basait essentiellement sur l'utilisation de molécules avec un large spectre et de plus en plus performantes. Aujourd'hui, la situation se modifie sous l'influence de plusieurs facteurs : - La législation de plus en plus stricte en matière de pharmacie vétérinaire rend beaucoup plus difficile l'obtention ou le renouvellement de l'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des médicaments vétérinaires, d'où la diminution actuelle du nombre de spécialités antiparasitaires disponibles pour les petits ruminants. - Les interrogations des consommateurs se développent en matière d'impact de l'utilisation des médicaments vétérinaires pendant la vie de l'animal sur la qualité des produits mis sur le marché et sur l'environnement. Rappelons que l'apport de garanties au consommateur passe par le strict renseignement du carnet sanitaire. - Les résistances de strongles gastro-intestinaux à certains antiparasitaires se rencontrent régulièrement, même dans notre département. Pour éviter l'apparition de cette situation, il est nécessaire de mettre en place des bonnes pratiques de traitement basées sur une meilleure utilisation des antiparasitaires, un renforcement de la résistance de l'hôte et une adéquation de la gestion des pâturages.

Un plan antiparasitaire qui intègre la relation hôte - parasite - environnement

Cela implique une gestion du parasitisme prenant en compte l'animal, le parasite et le milieu, d'où la construction d'un plan antiparasitaire spécifique à l'élevage intégrant des éléments situés en amont : - Connaissance du niveau d'infestation des parcelles pour les strongles à partir d'analyses d'herbe permettant de connaître le potentiel de contamination des animaux. - Connaissance du niveau d'infestation des animaux et du potentiel de contamination des parcelles pour les trématodes à partir des analyses coprologiques. La prise en compte de ces deux paramètres, associée à la connaissance du cycle biologique des différentes espèces parasitaires, permet d'intervenir à titre préventif, tant au niveau de la gestion du pâturage qu'au niveau de la mise en place d'un traitement calé dans le temps visant à préserver au mieux les risques de contamination des parcelles.

Prélèvements et analyses d'herbe : technique et méthode

Les prélèvements sont réalisés : - Soit au printemps avant la mise à l'herbe sur des parcelles ayant été pâturées en fin d'automne ou début d'hiver afin d'évaluer la quantité de larves résiduelles (fonction des conditions hivernales : température, humidité…). - Soit au cours de la période de pâturage, sur des parcelles ayant été pâturées et dont les animaux sont sortis depuis au moins quatre semaines (fonction de la densité, de l'âge des animaux, des rotations…). Les prélèvements sont effectués à raison de 100 pincées d'herbe à l'hectare, répartis de façon homogène sur la parcelle. Le volume de 100 pincées correspond à environ 1 Kg d'herbe verte. L'herbe sera coupée « à la main » (éviter l'arrachage qui contribue à souiller l 'échantillon avec la terre des racines), recueillie et stockée dans une poche plastique (sac poubelle de 20 L) avant d'être acheminée au Laboratoire Départemental d'Analyse. Les prélèvements en période estivale seront réalisés le matin à la rosée (les larves craignant les fortes chaleurs se réfugient à la base de la plante), sur une herbe d'hauteur moyenne (15 à 20 cm) et les grandes tiges sont à proscrire.

Prélèvements et analyses d'herbe : résultats

Ils sont exprimés en nombre de larves infestantes par espèce de strongles gastro-intestinaux ou pulmonaires, par Kg de MS (matière sèche). Le seuil d'alerte se situant au dessus de 500 larves par Kg de MS au total. Au delà de ce nombre, sera prise en compte la répartition de celles-ci par espèces (Ostertagia, Haemonchus Cooperia…), ainsi que la catégorie d'animaux concernée (jeunes ou adultes), autant d'éléments qui influeront directement sur les stratégies de contrôles à mettre en place.

Analyses coprologiques : technique et méthode

Elles sont effectuées à partir de prélèvements de fèces en privilégiant les prélèvements individuels. Les prélèvements seront faits à l'aide d'un gant de fouille au niveau du rectum de l'animal. Dans le cas de ramassage de crottes derrière des animaux en déplacement, une attention toute particulière sera portée au repérage de l'animal de façon à identifier correctement le prélèvement, principe de base de la bonne utilisation de résultat d'analyse. Si l'on a recours à des mélanges, les prélèvements devront être faits individuellement, sur des animaux de même âge et apporté en l'état au Laboratoire Départemental d'Analyse qui préparera le mélange avant analyse.

Analyses coprologiques : résultats

Ils sont exprimés en nombre d'œufs par gramme de fèces par espèce de parasite, le seuil d'alerte varie en fonction du parasite et de sa biologie. Le cycle de développement des trématodes demande 2 mois afin d'être décelables. Il s'ensuit que la réelle évaluation de l'infestation par ces parasites par coprologie sera déterminée qu'après les périodes de forte contamination (fin automne pour la grande douve et le paramphistome). Rappelons qu'en matière de strongles digestifs, l'impact de l'immunité acquise sur les animaux âgés de plus de 10 mois ayant pâturé régulièrement entraîne une diminution de la ponte et donc, les résultats coprologiques ne s'avèrent plus corrélés avec la charge parasitaire.

Conclusion

A tout point de vue, le plan antiparasitaire demande une gestion rationnelle adaptée à son élevage. Cela passe par l'utilisation des outils disponibles et leur intégration raisonnée impliquant les éléments d'observations cliniques et de suivis des cycles de pâturage. Le « Réseau Sentinelle Ovin », mis en place par le GDSCC depuis de nombreuses années et qui intègre ces différents éléments, lui a permis d'acquérir une expertise sanitaire dans ce domaine. Cela a donné lieu au cours de ces différentes campagnes à la publication des avertissements parasitaires. Chaque éleveur peut maintenant appliquer ce schéma dans son élevage en collaboration avec le vétérinaire en charge du suivi de son élevage, le GDSCC restant à la disposition de tout éleveur intéressé par des compléments d'information (une fiche technique précisant les modalités pratiques de mise en place et d'utilisation de ces outils est en cours d'élaboration et sera prochainement disponible au GDSCC ou consultable sur www.gdscc.fr).


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