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Bilan IBR 2011/2012
L’IBR en Creuse et en France, une situation favorable à finaliser et à faire reconnaître

Notre situation favorable en Creuse vis à vis de l’IBR se confirme avec une progression continue du nombre de cheptels sous appellation. La finalisation de l’assainissement du département constitue l’objectif majeur à court terme.

Maladie répandue dans le monde avec des impacts cliniques conséquents historiques, l’IBR est inscrite au code zoosanitaire de l’OIE (organisation mondiale pour la santé animale). Elle est ainsi fréquemment associée à la formulation d’exigences commerciales.

Une maladie pouvant se traduire par des impacts cliniques importants
Le plus souvent, l’infection par le virus IBR n’est pas associée à des symptômes. Mais, il ne faut oublier les conséquences sanitaires et cliniques de cette maladie. Elle peut se traduire par des troubles conséquents avec trois syndromes cliniques majeurs : rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) alors composante des bronchopneumonies infectieuses enzootiques, vulvo-vaginite pustulaire infectieuse (IPV) et balano-posthite pustulaire infectieuse. D’autres manifestations sont possibles : conjonctivite, infertilité, avortements et encéphalite. La contamination est due soit à l’introduction d’animaux positifs au sein du troupeau, soit à la réactivation puis la ré-excrétion du virus chez un animal contaminé (phénomène de latence propre aux herpès-virus comme le virus IBR).

Des exigences commerciales qui représentent souvent des entraves aux échanges
La gestion de l’IBR varie selon les zones. L’Amérique, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ont une stratégie de maîtrise des cas cliniques à l’échelle des élevages. Les pays européens sont engagés dans une stratégie d’éradication variable selon les pays. Les conditions d’échanges intra­communautaires sont réglementées avec des garanties additionnelles pour les zones «indemnes» ou «à programme d’éradication reconnu» (Allemagne, Autriche, Danemark, Finlande, Tchéquie, Suède, certaines provinces d’Italie). De plus, la Suisse, certains pays d’Afrique du Nord et de l’Europe de l’Est ont les mêmes exigences. En France, le dispositif de lutte est double : prophylaxie collective obligatoire et démarche de qualification volontaire. Ce schéma vise à améliorer la situation sanitaire des élevages et à répondre à la fois aux besoins de sécurité sanitaire des acheteurs en France et aux exigences des marchés à l’export.

Une situation favorable en Creuse fortement bénéfique pour la commercialisation
Notre situation favorable en Creuse constitue un élément apprécié des opérateurs commerciaux et un atout non-négligeable pour les éleveurs. Ainsi, nous avons vu une augmentation des sollicitations pour des attestations de certification IBR des cheptels avec près de 300 demandes pour des exportations (chiffre multiplié par deux par rapport à la 2010/2011).
La finalisation de l’assainissement IBR associe la vigilance dans la surveillance des troupeaux indemnes et la rigueur dans le suivi des troupeaux infectés.

De la vigilance dans la surveillance des troupeaux indemnes…
Depuis 2006, un arrêté ministériel fixe les mesures de prophylaxie collective de l’IBR. La surveillance obligatoire des troupeaux s’appuie, en laitier, sur un dépistage semestriel effectué sur lait de grand mélange et, en allaitant, sur un dépistage annuel par mélange de 10 sérums de tous les bovins, âgés de 24 mois et plus, non identifiés séropositifs auparavant (cf. article du 24/08/2012). Pour valider une prophylaxie, il est nécessaire d’avoir des résultats pour au moins 80% des bovins du cheptel, âgés de 24 mois et plus (critère épidémiologique). Le dépistage IBR n’est pas obligatoire dans les troupeaux dérogataires (atelier d’engraissement en bâtiment fermé et isolé), l’isolement de l’atelier doit alors être attesté par le vétérinaire sanitaire de l’élevage.
L’autre mesure imposée par l’arrêté ministériel est le dépistage IBR à l’introduction de tout bovin quel que soit son âge (cf. article du 31/08/2012). L’isolement, jusqu’à obtention des résultats analytiques IBR, constitue une mesure incontournable pour tout bovin issu de cheptel sans appellation IBR ou ayant transité par un transport à risque. Pour 2011/2012, aucun cheptel creusois ne s’est contaminé contre trois la campagne précédente.

… avec les apports des appellations de cheptel
L’acquisition d’appellation IBR demande des résultats favorables à plusieurs dépistages consécutifs et quelques conditions complémentaires. Elle apporte des garanties sanitaires supplémentaires pour les bovins issus de ces cheptels. La présence en très forte majorité de bovins sous appellation IBR facilite la gestion sanitaire des échanges et, donc, de son troupeau. Les risques de contamination de transport sont limités, ainsi que les risques d’introduction dans son troupeau même s’ils ne sont pas annulés et demandent donc une vigilance particulière (voir ci-dessus). L’introduction de bovins sous appellation IBR permet ainsi une meilleure maîtrise du risque et aussi une économie du fait de la nécessité d’un seul dépistage à l’introduction. Lorsque le risque transport est maîtrisé et que le bovin est sous appellation A, une dérogation au contrôle IBR à l’introduction peut être demandée. Pour 2011/2012, 3717 bovins pour 408 introductions en ont bénéficié. C’est en particulier intéressant pour des ateliers d’engraissement au voisinage de troupeaux reproducteurs, pour les reprises de cheptels ou les animaux en copropriété.

La rigueur dans le suivi des troupeaux infectés : protocoles vaccinaux et mesures associées de conduite d’élevage
L’assainissement des cheptels infectés s’appuie sur la vaccination des bovins non-séronégatifs (obligation réglementaire), la réforme préférentielle des positifs, le contrôle sérologique des non-vaccinés et la séparation des positifs et négatifs. La réussite du plan d’assainissement demande la stricte application de chaque mesure sous peine d’un allongement voire un échec du plan. Le virus IBR étant un herpès virus, il peut présenter une phase de réactivation, si le bovin contaminé ne présente pas une hyper-immunisation apportée par la vaccination entretenue, il peut contaminer 75 à 80% du lot en contact.

L’obtention du statut de «zone épidémiologique favorable» pour la Creuse, la reconnaissance européenne du dispositif national pour la France
Pour la Creuse, notre prochain objectif est d’obtenir le statut de zone épidémiologique favorable, c’est-à-dire avec un taux de cheptels positifs inférieur à 1% et un taux de nouveaux positifs inférieur à 0,2%. Les cheptels sous appellation A pourront maintenir leur appellation avec des sérologies de mélange sur 20% des bovins de plus de 24 mois. Dans cette phase finale, la réussite est soumise à la volonté et l’implication de tous les partenaires, éleveurs, vétérinaires, DDCSPP et GDS Creuse.
Pour la France, une demande est en cours pour une reconnaissance européenne de notre dispositif national, ce qui permettrait d’alléger les contraintes dans le cadre des échanges.

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