L’heure de l’émancipation pour le maire d’Aurillac
Alain Calmette a accepté d’être le “cobaye” d’un nouveau rendez-vous organisé par quatre rédactions. Un jeu de questions/réponses où l’homme politique s’est dévoilé.

Trois ans : c’est, dit-on, l’âge de la maturité dans la relation amoureuse. Après la découverte, la passion, c’est en quelque sorte le temps du choix assumé. Pour Alain Calmette, “installé” en février 2006 par René Souchon à la tête de l’exécutif municipal aurillacois, le cap de ces trois années semble aussi marquer l’heure d’une forme d’émancipation et d’affirmation pour celui resté dans l’ombre de son mentor puis dans celle de Jacques Mézard. Invité mercredi soir de la première édition d’un “Face à la presse” organisé par La Montagne, L’Union du Cantal, Totem et Couleur Cantal, le maire d’Aurillac a montré un visage politique résolument plus offensif, n’hésitant pas à pointer du doigt la politique du Conseil général et celle du gouvernement. “Même si j’essaie d’avoir une opposition constructive au Conseil général, en me disant chaque fois que j’interviens “qu’est-ce que je ferais à sa place ?”, je reproche au président Descœur une certaine posture qui consiste à dire que tout va bien, à faire de la communication à tout va avec une débauche de moyens un peu déplacée dans le contexte actuel”, a ainsi lancé le conseiller général d’Aurillac I, qui s’est dit prêt à prendre ses responsabilités et un rôle de poids au sein de l’Assemblée départementale.
Un nouveau leader pour la gauche
Autre reproche exprimé à l’encontre de Vincent Descœur : “son manque de cohérence. On ne peut pas continuellement voter des lois proposées par le gouvernement et venir en combattre les conséquences dans le département”. Et Alain Calmette de se rebiffer contre les “coups de poignard” dont fait l’objet Aurillac, comme nombre de villes moyennes françaises : menace sur l’IUFM, fermeture des guichets SNCF, de la caisse de la Banque de France... Des décisions qui, pour lui, n’ont rien à voir avec la situation démographique de la ville (globalement, l’agglomération aurillacoise a gagné des habitants) mais sont le fruit d’une logique “purement arithmétique”, conduisant à rendre aujourd’hui la préfecture cantalienne moins bien lotie en services publics et plus enclavée qu’il y a plusieurs décennies. Alors, pour celui qui s’est déclaré “fervent républicain et légaliste”, le seul vrai remède à ce démantèlement réside dans un changement politique pour lequel le maire socialiste aurillacois se veut plus déterminé que jamais, face à un président de la République dont il a tancé “l’incohérence, la précipitation et les tentatives de diversion”. Un exercice de la politique que condamne un Alain Calmette qui a visiblement abandonné son costume sans doute étriqué de “jeune premier”.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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