VOLAILLES
Les volailles françaises résistent grâce aux français
La filière enregistre une forte baisse de ses exportations, hors-pays du Moyen-Orient, en raison de l'épidémie d'Influenza Aviaire tandis que l'accord Mercosur prévoit une augmentation des importations.
La filière enregistre une forte baisse de ses exportations, hors-pays du Moyen-Orient, en raison de l'épidémie d'Influenza Aviaire tandis que l'accord Mercosur prévoit une augmentation des importations.

La filière volaille française résiste à la crise Covid et Influenza Aviaire grâce à la consommation des français. Celle-ci a augmenté de +9,3% dans les foyers en 2020 avec un record de +12,3% pour le poulet. A contrario, le canard, la caille ou encore la pintade souffrent de la fermeture de la RHD. La baisse de la consommation de ces viandes entraîne une réduction de la production de plus de 12% pour chaque espèce représentant une perte de chiffre d'affaires entre 25 et 30% pour les éleveurs.
"+ 20% sur les coûts de production"
Ce contexte sanitaire inquiète cependant moins les professionnels que la tendance actuelle. L'accord du Mercosur revient sur le devant de la scène avec une augmentation des importations de viandes de volailles, une baisse des exportations en raison de l'épidémie Influenza Aviaire et surtout la flambée des prix des matières premières.
" La prévision au 1er semestre 2021 est une augmentation moyenne de +20% du coût des matières premières. Par rapport à février 2020 nous sommes déjà à +24% " détaille Jean-Michel Schaeffer, président d'Anvol lors de la conférence de presse du 9 mars. L'Interprofession des volailles de chair explique cette flambée par une baisse de la valeur du dollars, l'augmentation de la demande chinoise dans ces matières, une diminution de la production et une importante spéculation. " Les coûts de production pour l’éleveur augmentent de +9% [...] s'il ne sont pas répercutés sur le produit fini cela représentera une perte de 14% de revenu aux producteurs." Début janvier, Anvol est parvenu à faire passer une première hausse auprès des GMS et une seconde a été soumise début mars. "Les négociations se concluront en avril-mai."
Chute des exportations et menace de l'import
Dans le même temps, l'épidémie d'Influenza Aviaire met à mal les exportations de viande de volailles vers les pays tiers. "Dès lors que des élevages sont touchés, la France perd son immunité au regard des autres pays. Ils ferment leurs frontières à nos volailles" souligne Anne Richard, directrice d'Anvol. En moyenne, l'exportation représente un marché de plus de 216 millions d'euros pour la filière.
Parallèlement, les importations de volailles se poursuivent avec une pente légèrement ascendante malgré le recul en 2020. "L'importation de poulet représente encore 41% en 2020 (contre 44% en 2019) et 33% pour les autres volailles (contre 35% en 2019)." L'accord du Mercosur n'est pas pour améliorer la situation puisqu'il prévoit une augmentation de +180 000 tonnes des importations "soit 6 millions de poulets/semaine". L'Interprofession bataille donc ferme avec les transformateurs, distributeurs et restaurateurs pour imposer l'obligation de l'origine des viandes, y compris dans les produits transformés. "Près de 9 français sur 10 préfèrent consommer de la volaille française" assure Jean-Michel Shaeffer. Une volaille sur laquelle les producteurs ont considérablement amélioré la production en réduisant notamment de 60% l'usage des antibiotiques.