Les visiteurs internationaux découvrent les intérêts du pâturage mixte bovins-équins
Étonnés par la flore des prairies, surpris par la qualité des chevaux, estomaqués par la tendreté des viandes… Tels ont été les retours des 80 participants à la visite internationale réalisée dans le cadre du Sommet de l’Élevage sur la ferme de Bonant à Ceyrat. Elle proposait aux visiteurs trois ateliers pédagogiques.
Étonnés par la flore des prairies, surpris par la qualité des chevaux, estomaqués par la tendreté des viandes… Tels ont été les retours des 80 participants à la visite internationale réalisée dans le cadre du Sommet de l’Élevage sur la ferme de Bonant à Ceyrat. Elle proposait aux visiteurs trois ateliers pédagogiques.
Sur une prairie vieille de 45 ans, les visiteurs ont été très étonnés de la richesse botanique de celle-ci. « Titrant » 45 % de graminées (surtout dactyle et ray grass), 45 % de légumineuses (majoritairement luzerne, trèfles blanc et violet mais aussi vesce, sainfoin …) et 10 % de plantes … « médicinales », elle se pose en modèle d’agroécologie.
Les « plantes médicinales » comme la réglisse sauvage, la chicorée ou la centaurée ont des vertus antiparasitaires, digestives ou de protection hépatique… de plus elles facilitent l’appétence tant en frais qu’en fourrage conservé. Les questions ont fusé sur l’intérêt agronomique de cet équilibre à trois composantes. Il apporte résistance aux sécheresses, structuration des sols, productivité fourragère (7 tonnes Matière sèche/ha entre récolte et b), qualité nutritive (teneur en matière azotée élevée), le tout sans engrais car les apports de matière organique par les chevaux et bovins suffisent. En plus, ces vieilles prairies permettent un stockage de carbone très élevé, garantie de durabilité. Autre étonnement, le calme des animaux qui a permis de nombreuses séances photo au milieu des chevaux et vaches.
Zoom sur le contrôle de performances équin
Le second atelier proposé était animé par Grégory Morillat, juge en race comtoise. Avec comme support une pouliche et une jument suitée il en détaillait le standard et les caractéristiques recherchées pour l’élevage, la viande et l’utilisation. Sa présentation du fonctionnement du schéma génétique français a particulièrement intéressé une délégation bélarusse en quête d’informations sur l’organisation des contrôles de performances équins.
Quelle tendreté de la viande !
La visite se continuait par une dégustation à l’aveugle de viandes limousine et comtoise, nourries avec l’herbe des prairies visitées. À une exception près, toutes les nationalités présentes (chinois, luxembourgeois, anglais, belges, bélarusses, indonésiens, colombiens, marocains, tunisiens, espagnols) ont consommé du cheval averties à l’avance du challenge.
Toutes ont reconnu la très grande tendreté et le goût exceptionnel de celles-ci. Deux raisons à cela, d’abord la tendreté naturelle du cheval et celle du bœuf obtenue grâce à la maturation des viandes (la limousine ayant maturé 5 semaines).
Ces points suscitèrent des questions en rafale pour Franck Taillandier, président de la Fédération des artisans bouchers du Puy-de-Dôme, qui animait cet atelier. L’autre étant l’exceptionnel goût provenant de la richesse des fourrages qui ont façonné cette viande. Pour montrer l’impact de la qualité des fourrages sur l’aspect gustatif des produits, des parts de saint-nectaire issu de « prairies de montagne » ont également ravi les papilles. Cloé, la fille des exploitants, a fait une synthèse originale en faisant fondre du saint-nectaire sur de la viande grillée : un régal ! À noter que le tout était accompagné de vins des côtes d’Auvergne, du jus de pomme de Saint-Sandoux et de l’eau Volvic. Une initiative encouragée par le Conseil Départemental pour faire connaitre la filière trait et les produits locaux.
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Développement durable : cheval de bataille du Sommet de l’Élevage…
Enfin, une vidéo présentait la vie d’une parcelle conduite en association vaches /chevaux. Les visiteurs purent découvrir les pratiques engagées et furent particulièrement intéressés par la gestion des effluents avec hersage systématique des crottins et bouses en fin d’hiver.
Ils comprirent que ce système était un modèle d’agroécologie car il « coche » toutes les cases du développement durable : biodiversité botanique, entomologique et ornithologique, productivité des prairies naturelles, apport de matière organique, réduction des intrants (concentrés, engrais, phytosanitaires, vermifuges..), bilan carbone amélioré avec des résultats techniques comparables aux systèmes conventionnels et des résultats économiques qui ne cessent de croître au fil des années.
Ce système répond aux crédos affichés par le sommet : prairies naturelles, herbivores, viandes de qualité, durabilité…
Organisée par La Fédération des Éleveurs Équins du Massif central, cette visite aura montré qu’il y a dans le Massif-central une véritable opportunité à développer cette association chevaux/bovins. Encore faudra-t-il faire tomber un tabou, celui de la consommation de la viande de cheval, finalité ultime de ces systèmes. Un grand merci à Marjorie et Frédéric Busarello qui ont œuvré pour améliorer leur prestation de l’an dernier en amenant leurs expériences pratiques, livrant leurs résultats techniques et économiques tout en s’investissant pleinement dans la logistique de cette visite.