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VIGNES
Les vendanges commencent timidement

Les vendanges débutent dans le Puy-de-Dôme où vignerons et viticulteurs doivent jongler entre la maturité des raisins et l'état sanitaire des parcelles qui s'est dégradé suite aux dernières pluies.

© Philippe Tastet

Les vendanges ont démarré en fin de semaine dernière. La récolte a été précipitée sur les Pinots Gris attaqués par la pourriture à la suite des récents orages. Viticulteurs et vignerons sont face à un choix cornélien entre patienter encore pour favoriser la concentration des sucres dans les raisins ou récolter hâtivement pour contrer le développement des maladies. Ce millésime 2021 s'annonce complexe et rare puisque les premières estimations de rendement prédisent 30% de récolte en moins.

Des vendanges réactives

Jusqu'au bout, l'année 2021 n'aura pas été de tout repos pour les vignes. Après le gel tardif qui a anéanti l'espoir de vendanger les Chardonnay en occasionnant "60% de pertes", l'absence d'un été majoritairement ensoleillé a ralenti la maturité des raisins et complexifié la gestion sanitaire. Les pluies de la semaine dernière ont d'ailleurs fait exploser la pourriture notamment sur les Pinots Gris dont la récolte est précipitée comme l'explique Gilles Vidal, président de l'AOC Côtes d'Auvergne. " Bien que les Pinots manquent de maturité (une dizaine de jours), la cave coopérative a fait le choix de commencer les vendanges vendredi dernier. Ce cépage présente beaucoup de pourriture. Cette décision privilégie des raisins sains à défaut du taux de sucre." Un choix cornélien auquel vont devoir s’acquitter tous les professionnels. Au Crest, Pierre Deshors, président de la Fédération Viticole du Puy-de-Dôme, observe le ciel et la météo plusieurs fois par jour. " L’idéal serait de ne plus avoir de pluie dans les huit prochains jours pour reconcentrer les sucres dans les fruits et limiter le développement des pourritures. "

Deux dérogations demandées à l'INAO

Cette situation entre maturité et sanitaire, engendre deux difficultés pour les viticulteurs et vignerons des Côtes d'Auvergne. La première est le respect du cahier des charges de l'AOC. Celui-ci prévoit une récolte des fruits avec une concentration minimale en sucre de 10,5%. "Nous craignons de ne pas atteindre ce taux dans certains secteurs. Nous avons donc fait une demande de dérogation pour récolter à partir de 10% de sucre" précise Gilles Vidal.
La seconde contrainte se présentera au moment de la vinification. Pierre Deshors s'attend à un millésime complexe. " Les vignerons vont devoir déployer toute leur technique et être très attentifs sur le travail en cave. Quand nous avons une vendange saine, nous pouvons travailler notre vin à loisir. Dans le cas contraire, comme cette année, il faut trier les raisins, raccourcir les temps de cuve pour ne pas extraire les défauts des jus occasionnés par les maladies..."
Dans le verre, cette récolte pourrait se traduire par des vins "plus colorés" avec des "arômes de fruits" et "moins d'alcool". Là aussi, une demande de dérogation a été portée auprès de l'INAO pour permettre d'enrichir davantage les jus en sucre. " Au lieu d'enrichir d'un point seulement, nous pourrions rajouter suffisamment de sucre pour atteindre 1,5 point d'alcool en plus." La réponse de l'institut est attendue dans les prochaines semaines.
Pour l'instant, les vendanges se poursuivent. Si les Pinots souffrent du temps humide, les Gamay semblent mieux se comporter et seront récoltés plus tard.
Ce millésime 2021 sera encore très différent des précédents, faisant craindre un creux dans les futures ventes.

 

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