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Les vacances bien méritées des agriculteurs

Pour une majorité de Français, l’été rime avec départ en vacances. À l’inverse, pour bon nombre d’agriculteurs, la charge de travail est élevée à ce moment-là. Pour de plus en plus d’agriculteurs, prendre quelques jours de vacances n’est plus exceptionnel.

Les services de remplacement et les groupements d’employeurs pour les agriculteurs leur permettent de partir en vacances en laissant animaux et champs entre de bonne main.
Les services de remplacement et les groupements d’employeurs pour les agriculteurs leur permettent de partir en vacances en laissant animaux et champs entre de bonne main.
© J. Damase_Auvergne-Rhône-Alpes

■Dans un sondage en ligne réalisé par le site internet Terre-net, environ 50 % des personnes ayant répondu déclaraient prendre des vacances dans l’année, mais seulement 20 % indiquaient partir pendant la période estivale. C’est plus qu’en 1994 où une étude du ministère de l’Agriculture évaluait à 24 % le taux d’agriculteurs qui prennent quel-ques jours de vacances, un chiffre qui atteignait 38 % en 2004.
Économiser pour partir
en vacances
D’après le 17e baromètre sur les pratiques touristiques des Français effectué par le cabinet Raffour, 66 % des Français sont partis en vacances en 2018 pour un budget moyen par foyer de 2 200 euros pour le principal séjour de l’année. Pour y parvenir, 55 % des Français déclarent être prêts à limiter leurs dépenses pendant l’année pour partir en vacances. Environ 4 Français sur 10, soit 22 millions de personnes partent pour un séjour de longue durée de plus de 7 nuits. Si les vacanciers privilégient les hôtels, les plateformes communautaires et les gîtes, la part des séjours dans une maison de famille, chez des amis ou en résidence secondaire représente presque un tiers des départs du fait de son faible coût en matière d’hébergement. 
Pour les agriculteurs, les vacances posent deux difficultés. Il faut d’abord avoir l’argent nécessaire pour en prendre et trouver le remplaçant sur la ferme si certains travaux doivent être poursuivis pendant l’absence, une obligation pour les éleveurs. Pour des exploitants agricoles seuls sur une ferme, c’est plus compliqué que pour des structures avec des associés et/ou des salariés. Fabien est maraîcher dans le Rhône et travaille avec quatre salariés permanents. Pendant la semaine de l’ascension, il est parti une semaine en Espagne avec son épouse. «C’est une période où il y a du travail sur l’exploitation car on rentre en pleine production. Mais, le pont de l’ascension étant le seul de l’année, j’ai estimé que beaucoup de mes clients seraient absents. J’ai fait un pari en n’assurant pas les différents marchés de la semaine et en prenant une semaine de vacances, car ma femme et moi en avions vraiment besoin. Deux salariés sur quatre souhaitaient travailler le vendredi 31 mai, ils assureront donc le nécessaire pour repartir sur les marchés dès le lundi.»
Les agriculteurs,
des entrepreneurs hors norme
Quand on s’intéresse aux vacances des entrepreneurs, toute taille confondue, on constate que les pratiques des agriculteurs sont assez différentes. Une étude réalisée en mars 2019 par Wity, un cabinet d’expertise comptable et de droit et Qapa, une agence d’intérim en ligne, indique que 90 % des chefs d’entreprise prennent des congés pendant l’été, la plupart en août. 55 % des entrepreneurs déclarent ne partir qu’une à deux semaines en vacances.
Difficile cependant de décrocher totalement de leur activité puisque 45 % d’entre eux indiquent consulter leurs courriels professionnels au moins une fois par jour. Pour l’ensemble des Français, 43 % d’entre eux partaient en vacances en 1964, le taux a grimpé au-dessus de 60 % depuis les années 2000, avant de stagner.
C’est un fait, chaque année, un Français sur trois ne part pas en vacances. Car partir en vacances coûte cher. C’est par exemple le cas des jeunes entrant dans la vie active qui partent moins que les jeunes âgés de moins de 20 ans qui ont plus de vacances et partent avec ou sans leurs parents. Selon le Credoc, 60 % des personnes ayant un revenu inférieur à 1 200 euros mensuels ne partent pas en vacances contre seulement 14 % chez les personnes gagnant plus de 3 000 euros / mois.
Ainsi, les agriculteurs en moyenne partent autant que les personnes touchant un Smic.

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