Les stratégies possibles pour la lutte contre les incendies en forêt
Lundi 1er juillet, la coopérative de la forêt privée Gard-Lozère et Fransylva ont tenu leurs assemblées générales au Massegros. Une matinée de travail où Roland de Lary, directeur général du CNPF, a présenté les problématiques du risque incendie en forêt et ses défenses possibles.
Lundi 1er juillet, la coopérative de la forêt privée Gard-Lozère et Fransylva ont tenu leurs assemblées générales au Massegros. Une matinée de travail où Roland de Lary, directeur général du CNPF, a présenté les problématiques du risque incendie en forêt et ses défenses possibles.
Le thème de son intervention était : « incendies forestiers : quelles perspectives pour prévenir les risques en contexte de changement climatique ? ».
Une intervention qui a beaucoup fait réagir dans la salle, avec des questions concernant notamment les réglementations et les moyens de lutte en collaboration avec les autres corps de métiers présents localement. « Il y a du curatif, mais il y a aussi le préventif qui est très important », a introduit Denis Pit, le président de Fransylva.
L’incendie, un risque pour tous
Roland de Lary a succédé à Claire Hubert en 2022, et connaît bien le CNPF, puisqu’il en a dirigé la délégation régionale Nouvelle-Aquitaine pendant six ans. Il était également à la tête du service du CNPF dédié à la compensation carbone en forêt. Ses précédentes expériences dans des coopératives forestières et en chambre de commerce et d’industrie lui ont apporté une vision d’ensemble de la filière forêt-bois. En charge de la mise en œuvre du plan d’action en application du nouveau contrat d’objectifs et de performance signé en début d’année avec le ministère de tutelle du CNPF, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, de nombreux défis l’attendent après l’été 2022, catastrophique pour les forêts métropolitaines et dont les conséquences ne s’arrêteront pas aux incendies estivaux ou à la grêle. Le CNPF est impliqué dans la reconstitution des forêts touchées, avec les autres partenaires de la filière forêt-bois.
« La prise en compte du risque incendie doit tous nous concerner », a commencé Roland de Lary à une foule attentive. « Aucune propriété, aucune commune, aucun département aujourd’hui ne peut dire qu’elle passera à côté d’un incendie ». S’il est difficile de définir le quand, l’action des forestiers est, selon le directeur général du CNPF, de « préparer cette hypothèse, bien sûr de l’éviter, et puis, si malheureusement cela arrive, de pouvoir reconstituer derrière. La meilleure prévention contre les incendies est la gestion ».
S’appuyant notamment sur l’exemple des incendies massifs de l’été 2022 en Gironde, Roland de Lary a rappelé que la gestion d’une forêt passe notamment par des pratiques raisonnées : « il faut, par exemple, inclure des règles qui vont contrarier cette combustibilité, contrarier cette progression du feu », en listant différentes techniques applicables : débroussaillement manuel ou mécanique, brûlages dirigés, éclaircies de débroussaillement, etc.
« Aucune sylviculture ne permet une protection globale contre tous les risques biotiques et abiotiques, a souligné Roland de Lary, lors de sa conclusion. Concilier les enjeux de biodiversité et de prévention est possible grâce au dialogue ». Pour ce dernier, il ne faut pas oublier les écosystèmes dans la pérennisation des enjeux forestiers d’aujourd’hui et de demain. Sans mettre de côté les messages de prévention à l’égard du grand public pour la préservation de la nature et lutter contre les risques incendies.