Les stations de ski Auvergnates se préparent pour les fêtes
Alors que la haute saison approche, les stations de ski alpin et de ski de fond se préparent à l’ouverture au grand public prévue en décembre, si le temps s'y prête.
Alors que la haute saison approche, les stations de ski alpin et de ski de fond se préparent à l’ouverture au grand public prévue en décembre, si le temps s'y prête.
Tandis que sportifs, touristes et familles s’apprêtent à chausser les skis en vue de l’ouverture des stations, les domaines puydomois s’activent depuis octobre pour être prêts le jour J. Damer, baliser, démarrer les enneigeurs et conseiller : tel est le quotidien qui attend les employés en cette fin d’année.
La neige au cœur de la diversification
Pour Vincent Gatignol, directeur de la station de Super-Besse depuis 2002, la préparation du domaine a débuté dès mars 2025 : « On commence la préparation d’une station dès sa fermeture ». Le lancement des unités de production de neige de culture le 13 octobre a marqué une deuxième étape importante dans cette préparation qui s'étale jusqu’à décembre.
Derrière cette production de neige précoce se trouve un enjeu économique majeur : celui d’assurer un espace neige pour les vacances de Noël afin de créer les recettes nécessaires au fonctionnement de la station.
C’est bien la neige qui paye les salaires, l'entretien des bâtiments, mais surtout la diversification des activités », rappelle Lionel Gay, maire de Besse-et-Saint-Anastaise.
En effet, depuis une dizaine d’années, Super-Besse s’est engagée dans la diversification de ses activités : tyrolienne, centre aqualudique, luge d’été… Ces activités « hors neige » représentent désormais entre 30 et 50 % des revenus de la station. La station détient d'ailleurs le record national de diversification.
Ces multiples activités permettent également d’envisager l’avenir :
Petit à petit on construit la station de demain. Oui on fera toujours du ski à Super-Besse, mais on fera aussi tout le reste », poursuit le maire.
Neige de culture
À la différence d'autres services, les équipes dédiées à la neige de culture, soit 6 personnes dont des saisonniers, débutent la saison dès octobre. Leur mission : préparer les enneigeurs, vérifier les réseaux de tuyaux... Une fois les enneigeurs en route, leur rythme de travail s'accélère et s'organise par roulements. « Ils ont des métiers aléatoires où ils peuvent commencer à l'aube et finir à 19 heures » explique Vincent Gatignol.
De leur côté, les dameurs interviennent non seulement pour tracer les pistes, mais également pour "compacter" cette "fausse neige". Leur travail est désormais facilité par un système satellite, Snowsat, grâce auquel ils peuvent suivre en temps réel, l'épaisseur de manteau neigeux et la position des enneigeurs, notamment lors d'une mauvaise météo.
La préparation de la saison se joue sur l'anticipation et la maintenance qui s'opère tout au long de l'année quand la station est fermée. Ainsi, l'an prochain, la station de Super-Besse se prépare à remplacer le câble de 8 km du téléphérique. Si les infrastructures en elle-même ne posent pas de difficultés particulières, c'est leur nombre exige une attention constante.
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Formation des saisonniers
Alors que l’effectif se compose de 60 employés permanents à l’année sur la station de Super-Besse, il triple en haute saison pour atteindre près de 185 personnes. Ce changement entraîne un important besoin de formation, d’autant plus que les métiers de la montagne n’ont aucune filière professionnelle dédiée.
Comme l’explique le directeur de station, la diversification des activités (luge, tyrolienne…) multiplie les normes et réglementations à maîtriser. Il n’existe aucune formation au métier de conducteur de luge sur rails, ou de conducteur de remontées mécaniques, ce qui oblige la station à recruter des profils variés, puis à les former directement sur le terrain.
Les salariés sont affectés à différentes tâches selon leurs aptitudes, et montent progressivement en compétences grâce à des formations internes et qualifiantes, avec l’obtention d’un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP). Dans ce contexte, les responsables jouent un rôle central dans leur formation.
Malgré cet accompagnement, ces métiers restent souvent des « métiers d’opportunité », car une fois l’expérience acquise, certains employés se tournent vers d’autres professions.
Côté ski de fond...
Après avoir passé l’année sur les chemins de randonnées et les parcours VTT, Thierry Bellon, responsable des services techniques à la communauté de communes du Massif du Sancy a basculé, dès le mois d’octobre, dans les préparatifs d'hiver pour les stations de ski de fond.
Il supervise la mise en place et l’entretien des sept « portes d’entrée » nordiques du territoire : trois à Besse (Pertuyzat, Madalet, Plaine des Moutons), une au Mont-Dore (Le Capucin), une à la Bourboule (Charlannes), une à Chastreix (Chastreix-Sancy) et une à la Tour d’Auvergne (La Stèle).
Il y a deux mois, avec son équipe de huit employés permanents, il a commencé la préparation des secteurs d’altitude par la remise en état des barrières à neige présentes sur les parcelles d’estives. Une intervention anticipée pour éviter les aléas climatiques de novembre. Ensuite, la fauche des pistes, l’élagage, le balisage, et les divers aménagements ont été réalisés : « C’est à ce moment que l’on rentre vraiment dans la spécificité hiver » précise-t-il.
À la différence d’une station de ski alpin, ces sites ne disposent d’aucun canon à neige, une absence due à la vaste superficie qu’il faudrait couvrir.
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Fréquentation & aménagement des stations
La fréquentation, elle, se révèle très diversifiée : « sur l’ensemble des portes on est environ sur 30 % de sportifs, 60 % de familial, et 10 % de novices » indique Thierry Bellon.
Dans le cadre d’un partenariat entre la communauté de communes du Massif du Sancy et la commune du Mont-Dore, un bâtiment ouvrira ses portes pour la deuxième saison consécutive sur le site du Capucin. Il accueillera une billetterie, un poste de secours, un garage pour la dameuse, une boutique de location (skis, raquettes, luges) ainsi qu’une salle hors sac pour permettre aux visiteurs de se restaurer.
Le vrai défi : la réactivité
Pour Thierry Bellon, la difficulté majeure dans ces stations reste l’enneigement aléatoire : « Une saison peut courir de début décembre à fin mars mais la neige part et revient. La saison est hachée. » Cette irrégularité complique l’embauche des saisonniers puisqu'il est impossible de leur garantir trois ou quatre mois de travail. «
On ouvre, on ferme... Il faut être réactif en permanence. On nous annonce une chute de neige ? On doit pouvoir ouvrir rapidement nos sites et maintenir nos pistes enneigées. »