Les remèdes du jardinier Hollande pour la rose
L’ancien Premier secrétaire a livré une analyse aigre-douce de la défaite, exhortant les militants cantaliens au sursaut.
De fête, l’édition 2009 de la Fête de la Rose de la fédération cantalienne du PS n’avait que le nom, malgré un invité de marque en la personne de l’ancien secrétaire national du parti, venu en voisin, François Hollande. Si la crise économique était au menu du début de cette soirée du 19 juin, c’est plus de crise au sein de la formation politique dont il a été question tout au long des interventions qui se sont succédées à la tribune. Des interventions - comme celle du Premier secrétaire fédéral Patrick Carpentier et avant lui celle du maire d’Aurillac Alain Calmette - loin d’être tendres après la lourde défaite aux Européennes. Une fois n’est pas coutume, on a d’abord balayé devant sa porte avant d’aller chercher les raisons de la déroute ailleurs. “Pourquoi nous en sommes là ? J’ai beaucoup d’idées sur la question, a exposé le chef de la majorité régionale, René Souchon, qui n’a pas fait mystère de sa candidature aux Régionales de 2010 (voir ci-dessous). Le peuple de gauche ne nous entend pas, il ne suffit pas de faire de l’anti-Sarkozy”. La faute aussi au social-libéralisme des voisins Blair, Merkel... Pour le président de Région, le salut viendra donc de “la sociale-écologie, deux choses qu’on n’a pas su marier”, mais que le candidat Souchon compte bien mettre sur le devant de sa campagne.
Européennes : “Un mal pour un bien”
“Ce résultat ? Nous le sentions arriver”, a embrayé François Hollande devant une centaine de militants visiblement en attente d’un message remobilisateur. Et l’ancien secrétaire d’exposer à son tour, non sans humour, les causes de “cette déconvenue électorale”, en prenant toujours soin de ne jamais citer son successeur de la rue de Solférino : “Ils (les électeurs, NDLR) nous ont fait payer un congrès, une image qui n’est pas celle qu’ils attendaient, un projet alternatif pour lequel nous n’étions pas au rendez-vous”. Pour le président du conseil général de la Corrèze, le PS aurait aussi pêché par son manque de synthèse - “le problème des socialistes, c’est d’avoir trop d’idées” - et de lisibilité, qui ira selon lui jusqu’à des bulletins de vote difficilement identifiables.
Cibler ses chevaux de bataille
La suite ? Elle tient pour François Hollande en trois mots : unité, lucidité et rassemblement. Unité autour d’un projet concis pour le prochain enjeu électoral, celui des Régionales, sur des thèmes volontairement peu nombreux : “développement durable, transports, éducation”. Lisibilité en fixant un ordre de priorités dans les revendications du PS : “Ne croyez pas que dans ce contexte-là (NDLR : de lourd endettement de l’État français), il serait possible de porter toutes les revendications, nous ne serions pas crus”. Rassemblement enfin, après la “multiplication des petits pains de gauche”aux Européennes - selon l’expression de R. Souchon. Des petits pains qui en ont tous pris pour leur grade avec une extrême gauche qualifiée de “sectaire”, des Verts “qui pensent qu’ils ont fait 16 % mais c’est l’idée écologique qui a fait 16 %”... Et l’ancien premier secrétaire de reconnaître à la droite “le mérite de s’être fédérée en un seul parti, avec un seul leader”. Lui continue de croire en la capacité du Parti socialiste à prendre la tête du peuple de gauche et à lui redonner espoir dans un pays qui “atteindra dans quelques mois un taux de chômage historique”. “Ayez confiance en vous-mêmes mais faites l’effort d’être exigeants envers le PS”... Une conclusion qu’a dû apprécier le maire de Lille...
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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