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Journée laitière
Les producteurs laitiers se recentrent sur leur cœur de métier

La valorisation du lait était au cœur d’une table ronde organisée par la Pra Dômes Hautes Combrailles en partenariat avec la Fdpl, l’Ede, l’Agfa et le Sidam (1)

Producteurs, futurs jeunes agriculteurs, mais aussi élus locaux ont participé à la journée professionnelle du 15 mai
Producteurs, futurs jeunes agriculteurs, mais aussi élus locaux ont participé à la journée professionnelle du 15 mai
© Auvergne Agricole
Réunis mardi dernier à la salle des fêtes de Vernines, les producteurs ont évoqué les projets possibles de développement de la filiè-re laitière en zone de Montagne. A l’appui des interventions de Clémentine Lacour pour l’Ede, d’André Monnet au nom du Centre de gestion et de Thierry Boulleau, chargé de mission au Sidam, ils ont débattu sur les pistes d’amélioration à apporter à la production.
Quatre thèmes ont été mis en avant : l’autonomie fourragère, la valorisation du produit, le développement et le maintien des soutiens à l’herbe. De quoi alimenter ensuite les échanges de la table ronde à laquelle participaient Gérard Renard, président de la Chambre départementale d’agriculture, Joël Achard, président du Contrôle Laitier, Yannick Fialip, président de la Fédération régionale laitière (FRPL), Jacques Chazalet, président de la FRSEA Massif Central et Alain Mercier, agriculteur à Nébouzat, mais aussi Conseiller régional d’Auvergne, président de la Communauté de communes des Terres Dômes Sancy et président de la toute récente association de défense des producteurs de lait de Toury.

Agir pour la compétitivité…
Pour Yannick Fialip, la compétitivité des exploitations est une première exigence. « Nous devons nous recentrer sur l’atelier laitier; notre coeur de métier est de traire les vaches, de cultiver nos parcelles et de faire des fourrages, quitte à déléguer certaines tâches». Faisant allusion au 2ème pilier, le président de la FRPL a mis en garde « de ne pas glisser vers un système qui entraînerait les agriculteurs vers moins de performance économique ». Sur la valorisation, il a encouragé les filières AOC à capter des marchés à l’extérieur, « la valeur ajoutée passera par notre capacité à vendre notre lait en dehors des massifs».
Une position partagée par Alain Mercier qui, au nom des producteurs de l’ex entreprise Toury, a souligné que « la crise laitière traversée ces dernières semaines, nous a peut-être ouvert les yeux sur la valeur de notre lait de montagne et celle des AOC fromagères. Il faut en tirer profit et s’impliquer dans leur devenir. La valorisation de nos produits ne peut pas se calquer sur celle d’autres régions, elle doit se construire sur la base de notre spécificité régionale. »
« Il faut effectivement faire partager l’idée, le concept et l’image de la Montagne aux consommateurs» a poursuivi Gérard Re-nard. Mais le président de la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme a dénoncé toutefois la difficulté à diffuser un tel message « face à une grande distribution qui fausse la vérité des prix de revient en ne faisant valoir que sa propre compétitivité dans les rayons : aller au moins cher ! »

… tout en maintenant les soutiens à l’herbe
De son côté, Joël Achard s’est interrogé sur les moyens à initier pour valoriser le prix du lait. «Notre région représente 4 % de la production nationale. Peut-on la valoriser à travers les AOC et le lait de montagne ? Oui, si collectivement nous mettons en place tous les moyens de développement et d’accompagnement des producteurs. (…) Fort de ses 900 exploitations, de ses travaux de référence et des conseils prodigués, le Contrôle Laitier est un des outils à ce développement » a expliqué Joël Achard.
Autre priorité défendue par les intervenants de la table ronde : les soutiens liés à l’herbe.
Jacques Chazalet n’a pas manqué d’en rappeler le caractère fondamental. « Les producteurs de Massif central ne peuvent se passer des soutiens à l’herbe imaginés à l’origine dans un esprit d’équité par rapport aux autres productions. Avec la réforme du second pilier de la Pac, nous sommes aujourd’hui dans un système qui est contraire à l’autonomie fourragère et à la compétitivité des exploitations. Plus vous êtes dans un schéma attendu par la société -extensification, image et respect de l’environnement- plus vous avez des difficultés à produire. C’est un système inique ! Ce que nous voulons, c’est obtenir la reconnaissance de l’existant : c’est tout simple mais incompatible avec les règlements politiques actuels. C’est inadmissible ! »

(1) Fdpl : Fédération départementale des producteurs de lait
Ede : Etablissement départemental d’élevage
Agfa : Centre de gestion
Sidam : Service interdépartemental d’animation du Massif central

 

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