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Prix de vente : le préfet a rencontré les agriculteurs

Alors que la question des prix de vente est plus d'actualité que jamais, la FNSEA 63 et JA 63 ont invité Joël Mathurin, préfet du Puy-de-Dôme, dans un élevage allaitant et démontré que, si depuis janvier les discussions sont plus ouvertes, les choses n'ont toujours pas changé dans les cours de ferme.

préfet puy de dôme joel mathurin visite ferme novembre 2024
© Mélodie Comte

Les prix de vente sont toujours au coeur des préoccupations des agriculteurs.

Samedi dernier, le préfet du Puy-de-Dôme a répondu à l'invitation de la FNSEA 63 et JA 63 de rencontrer les agriculteurs, une semaine avant l'appel national à mobilisation de ce vendredi. Sur les hauteurs de Saint-Agathe, dans les Dore-Bois-Noir, le premier haut fonctionnaire du département a pu prendre le pouls du terrain, presque 10 mois après les mobilisations de janvier.

Malgré la mise en place d'un certain nombre de choses depuis, dans les cours de ferme la première des préoccupations qu'est le prix n'a pas disparu, voire n'a même pas évolué. La perspective d'une éventuelle signature du Mercosur n'est pas faite pour apaiser les humeurs, sans compter le contexte sanitaire.

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Des prix de vente toujours problématiques


Au Gaec Rigaud, comme chez bien d'autres, l'élevage est une passion mais pour Denis et son épouse, il est hors de question de laisser à leur fils un outil aussi invivable que peu viable.

Avec 180 vaches allaitantes de race salers, les éleveurs essaient tant bien que mal de valoriser le fruit de leur dur labeur. Quelques animaux sont commercialisés en vente directe, d'autres partent à l'engraissement vers l'Italie et un petit nombre est valorisé en Label Rouge. « C'est le plus rémunérateur. » Hors, ce dernier marché répond à une demande réduite comparé à l'export.

Il y a quelques années encore, la famille Rigaud trouvait son compte dans cette organisation mais l'explosion des charges a renversé la vapeur. « Le coût de production est à 6€/kg alors qu'on nous les achète 5€/kg. Encore une fois, il n'y a que dans l'agricole qu'on a le droit de vendre à perte » souligne Denis.

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Une volonté de marche en avant


Les professionnels agricoles assènent depuis de nombreuses années que le prix de vente est en inéquation avec les charges de production comme le rapport de force biaisé entre les producteurs, les transformateurs et les distributeurs. « L'aval nous maintient en vie avec un prix toujours inférieur à 0,80€/kg par rapport aux indicateurs de charges de production » s'agace David Chaize, élu à la FNSEA 63 qui réclame l'application de la loi Egalim.

Un discours largement repris par David Chauve, secrétaire général de la FRSEA :

La loi Egalim, et notamment ces derniers mois, a permis de lever des tabous mais le compte n'y est toujours pas. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas balayer 40 ans d'organisation commerciale d'un revers de main mais à un moment donné, il va falloir agir.

Selon Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63, « il ne manque pas grand chose pour sortir le nez de l'eau ». Henri Ferret, président de JA 63, l'assure : « Le renouvellement générationnel des exploitations ne se fera pas et nous serons face alors à une problématique de souveraineté alimentaire ».

 

Un approvisionnement local pour la restauration collective

Plus localement, les agriculteurs ont invité le préfet a mettre davantage la pression sur la restauration collective pour s'approvisionner localement. Ce à quoi Joël Mathurin a répondu par la promesse d'organiser des tables rondes avec la Ville de Clermont, Agrilocal... pour relancer notamment les PAT*.

Le préfet a d'ailleurs précisé que, dans le cadre d'Egalim, 180 établissements, à l'échelle nationale, ont été contrôlés durant l'année sur la francisation des produits. Enfin, mi-décembre, une réunion interservice sera organisée avec les responsables agricoles sur le contrôle unique.

* Plans Alimentaires Territoriaux

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